mardi 29 mars 2022

L'extrême-droite d'aujourd'hui est-elle un danger ?

 


Il faut arrêter de s'attacher aux étiquettes, le terme d'extrême-droite rattaché au souvenir désastreux de la Shoah pour décrédibiliser le mouvement populaire actuel, en le rattachant au nazisme ou au moins au pétainisme, ne veut plus rien dire dans le contexte d'aujourd'hui comme le souligne à juste titre ses dirigeants comme Marion Maréchal, et c'est un Juif nommé Zemmour qui doit mener la contre-offensive en raison de ses origines contre l'intimidation mémorielle paralysant toute action et nous plongeant dans les bras de l'impérialisme néolibéral américain consumériste, à la fois culturel (ou sous-culturel) et économique.

Pourquoi même Alexandre Douguine, intellectuel pro-Poutine, se trompe-t-il (certainement pas parce que BHL a raison) ?

Les dinosaures ont disparu, engloutis par la nature dont ils étaient issus, mais ils n'étaient pas "raisonnables". Nous sommes arrivés au point de non-retour (sauf catastrophe civilisationnelle et déclin technologique probables qui feraient le bonheur des survivalistes), où l'action de l'Homme par sa technologie de pointe sur la nature est devenue plus dangereuse pour la nature, que l'action de la nature sur l'Homme ne l'est encore pour l'Homme.

L'Homme s'est complètement extrait de la nature, il n'en fait plus partie, ils sont devenus deux entités complètement séparées qui sont en guerre l'un contre l'autre. Le combat est complètement dissymétrique puisque l'un exploite l'autre à outrance, la provoque, pour lui faire cracher toutes ses ressources ; mais quelquefois l'autre se venge à travers des maux inédits comme le Sida ou la Covid.

Autrefois on pouvait dire que ce qui était culturel était également naturel, comme la culture classique, où l'on trouve bien des vestiges de cette crainte qu'occasionnait la nature sur la frêle et pâle créature appelée Homme ; mais ce n'est plus le cas, nous sommes désormais des affranchis, nous n'avons plus aucune crainte, sauf des virus et autres micro-organismes bactériens seuls susceptibles de venir à bout de nous. C'est pour cette raison, à savoir que ce qui est culturel n'a plus rien de naturel au sein de nos sociétés de très haute technologie, que nous sommes aussi des affranchis des religions et autres croyances archaïques qui étaient là pour rassurer la frêle et pâle petite créature au sein de la grande nature hostile, sombre, violente. Les vœux de Lucrèce ont été exaucés, mais bien au-delà de ses attentes car occasionnant un nouveau déséquilibre bien plus périlleux que celui que recélait le paradigme religieux, certes porteur de superstitions délétères et de servitude volontaire, mais aussi de communauté politique structurante.

Au sein des traditions et de la culture classique, l’Homme restait un être de nature, c’est peut-être la petite voix que veut faire entendre Alexandre Douguine, qui distingue la civilisation occidentale complètement aliénée vis-à-vis de ses origines naturelles, coupées de sa culture classique au profit d'une sous-culture made in USA et la civilisation russe encore fidèle à la nature humaine.

Mais même cette distinction est selon moi artificielle, car les Russes eux aussi ont en réalité fondamentalement renoncé à leurs traditions et à leur culture pour faire confiance à la subjectivité prédatrice d'origine cartésienne ou "raison", dixit Heidegger, à travers la très haute technologie. Idem pour les Chinois ou tout autre pôle civilisationnel. Car il a toujours s’agit en réalité de retourner les armes de l’Occident contre lui-même pour le combattre et éventuellement le vaincre, et se faisant on ne peut que se perdre, ce que Heidegger appelle à juste titre oubli de l’Étre, volonté de puissance ou volonté de volonté...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire