samedi 3 décembre 2016

La chute du Français moyen, tel que rêvé par de Gaulle


Il y a effectivement une chance, minime et mince selon moi, que Macron se retrouve au second tour. Fillon peut très bien siphonner petit à petit les voix du FN, comme vote de la colère, et Macron se retrouver du côté du vote de la raison. Effectivement le libéralisme de Macron est tempéré par des garde-fous sociaux et salariaux. Il propose un monde du travail plus flexible, plus simple à gérer pour les entreprises, mais avec la garantie de plus grandes protections sociales et salariales pour les travailleurs, à l'instar de ce qui se fait déjà dans les pays nordiques. C'est ainsi que j'entends le social-libéralisme de Macron, par opposition au libéralisme pur et dur, que l'on pourrait qualifier d'ultralibéralisme, de Fillon. Ce dernier ne propose en échange des concessions accordées aux entrepreneurs et au grand patronat, que de la casse sociale et salariale pour le petit peuple, dont font partie les classes moyennes en voie de déclassement, et le Français moyen en général.
Cela n'en vaudrait la peine qui si Macron était élu contre Fillon. Et si Macron avait, un fois élu, la réelle capacité de redresser le pays. La marginalisation du parti populiste de la colère représenté par le FN, sur l'échiquier politique, ne pourra se faire qu'à la condition du succès d'une éventuelle politique sociale-libérale. Etant donné la conjoncture mondiale, un tel cas de figure me paraît improbable. Ce que je constate partout dans les pays occidentaux, c'est la montée des partis de la colère, populistes, on pourrait dire populaires, mais qui traîne derrière eux des relents de xénophobie. Cette xénophobie est explicable. Elle n'est pas la conséquence comme dans les années 30, d'une idéologie assumée comme le racisme, mais au contraire la conséquence de l'idéologie inverse, l'antiracisme. L'antiracisme empêche tout un chacun, d'éprouver la moindre fierté pour ses racines et ses origines. C'est pour cela que la voix de la colère, se fait désormais contre les conséquences de cette idéologie que l'on nomme antiracisme, et cette idéologie finalement arrange bien le patronat et l'oligarchie.
Car pour le patronat, son armée de réserve est effectivement l'immigré, que l'on nomme par un euphémisme aujourd'hui le "réfugié", ce qui permet de réveiller des sentiments de compassion à son égard, et de faire peu ou prou consensus national. Le patronat en a besoin, c'est conforme à ses intérêts de favoriser le dumping social, la destruction des droits sociaux et du droit du travail : le paradigme de la féodalité capitaliste c'est le XIXème siècle. Et Fillon rêve secrètement d'un retour à cette époque.
L'alignement par la bas pour tout le monde, réfugiés récents de Syrie, Français de souche depuis 1000 ans, tous sur le même pied d'égalité, de serf, au sein d'un système économique économiquement libéral, ultralibéral de façon décomplexé ; c'est le rêve d'un fillon, qui propose ouvertement de faire travailler plus sans faire gagner plus, voire gagner moins.
Pendant ce temps là, la génération des baby boomers demeure dans son paradigme sociétal. Elle gagne globalement des retraites faramineuses, et profite au soleil du fruit, non pas du labeur d'une vie, mais du fruit d'une fête que constitue la vie, car elle voulait, cette génération, que la vie soit une belle fête. Ils ont réussi les baby boomers, mais exclusivement pour eux.
Pendant ce temps là, les bobos, c'est-à-dire les enfants privilégiés des baby boomers, ceux qui ne se mettent pas en colère, car ils ont reçu de papa/maman, la pâtée qui permet d'apaiser, et leur fait ne pas mordre leurs maîtres, qui sont leurs parents. Les bobos donc, continuent à gentrifier leurs lieux de vie, comme le centre des grande métropoles, particulièrement le centre de Paris, dont ils ont exclu surtout les classes moyennes, râleuses, revendicatrices, des Français moyens, toujours susceptibles d'être xénophobes, nationalistes, puants et "sans dents". Les bobos préfèrent par le biais de logements sociaux habilement disséminés, accueillir des membres de la diversité culturelle et ethnique, pour que leur habitus soit conforme à leur idéologie multiculturaliste. Mais tout cela est une construction fragile, qui ne résistera pas à la tempête de l'Histoire.
L'Histoire in fine ne se fait jamais par des catégories de la population, ou bien par des élites, mais par les peuples, et ceci que l'on soit en régime démocratique ou féodal. A mesure d'ailleurs que notre système se rapproche de la féodalité dans les rapports entre les gens, car le libéralisme économique finalement suscite des régimes politiques de plus en plus féodaux dans leur mode de fonctionnement, la colère monte chez le petit peuple, chez le Français moyen. L'oligarchie d'argent, et même intellectuelle, est la féodalité moderne. Quant au petit peuple il a perdu sa liberté, qui consistait en des modes de vie traditionnels et locaux, où il y a avait encore de la solidarité diffuse, qui faisait lien et qui faisait surtout sens entre les gens. Tout cela s'est perdu en 40 ans de libéralisme assumé, qui n'a fait qu'accroître des fractures profondes au sein de la société. Le petit peuple, le Français moyen finalement, tel que rêvé par de Gaulle, non celui caricaturé par Yves Boisset, a perdu sa liberté, et en échange il n'a rien reçu, à part quelques miettes dérisoires issues du plus pur matérialisme. Par contre au sein du petit peuple, des élites ont émergé ça et là, mais elles se sont immédiatement coupées de leurs origines. Effectivement tout quidam qui réussit, qu'il soit de vieille souche ou issu de la diversité, renie immédiatement ses origines, et adhère généralement aux valeurs consuméristes de l'oligarchie. C'est-à-dire la vertu de la féodalité moderne, qui repose sur des valeurs de pure prédation.

Attention je ne tiens pas à être mal interprété, et je ne suis pas ici pour faire la morale à qui que ce soit : le bien et le mal, ainsi que la morale n'existent plus, et je vais expliquer pourquoi. 
Cela me fait du bien de m'exprimer car j'ai longtemps vécu sous influence. sous l'emprise du mal. Donc généralement quand je m'exprime avec un baby boomer, j'éprouve de la colère. Il y a donc un grand malentendu entre cette génération et moi, j'en suis l'incompris... Je sens, lecteur baby boomer que vous allez vous mettre en colère, j'espère même que vous arriverez à vous mettre en colère.
Car la colère, tel Céline, et non l'adhésion au grand tout océanique et maternel, à l'instar de Proust... la colère donc est la source première de toute inspiration chez moi. Une source, que je fais désormais l'effort, de tenter de refouler ; afin de rendre mon discours plus civilisé et plus audible pour le commun des mortels, pour qui une telle souffrance est indicible. C'est pour cela que si vous voulez comprendre, je vous invite à lire le blog sur ma famille, même si j'en ai conscience tout cela relève de la vanité, puisque notre passage sur terre est éphémère et ne troublera pas l'ordre du cosmos.
En tout cas l'avenir de notre société occidentale réside dans la colère des enfants de baby boomers, qui ne savent pas canaliser leur colère contre un ennemi commun, par exemple leurs parents, car malheureusement l'espèce humaine est ainsi faite qu'elle a toujours besoin d'un bouc émissaire. En fait mon cas particulier, a peut-être une valeur universelle, et exprime un sentiment commun à toute une génération, qui n'arrive pas à se le représenter explicitement.
Je voulais dire sous l'emprise du mâle (mal). Le bien et le mal sont des valeurs totalement subjectives, que la toute puissance de la science a contribué à totalement relativiser, donc à décrédibiliser radicalement. Les gens ne se déterminent plus comme dans une société traditionnelle, selon les valeurs de bien et de mal, mais en régime libéral, selon les valeurs de réussite ou de non réussite.
C'est cet étalon qui désormais détermine nos concitoyens, et qui engendre une certaine confusion morale, voire spirituelle selon moi. Cet étalon détermine les conditions de la normalité.
Mais de façon marginale, comme un effet pervers du système, il aboutit à la très large diffusion d'un nouveau type humain, qui s'effectue y compris par le biais des médias, et que l'on nomme pervers narcissique. Ce type humain qui se cache derrière le masque de la normalité c'est-à-dire de la réussite sociale, n'est en réalité pas en accord avec lui-même et plus encore est en réalité proche de la psychose, qu'il combat par la destruction de son prochain c'est à dire de l'altérité dans l'autre homme. Et il semblerait qu'une figure très moderne de ce type humain soit représenté notamment par un Cyril Hanouna, de façon paradigmatique, car c'est le plus emblématique mais loin d'être un cas unique qui a toujours besoin de bouc-émissaires pour se faire mousser (non pas Mousset). Il ne s'agit pas de stigmatiser la personne en question dont je me fous, comme je me fous de son émission vulgaire et racoleuse ; mais de dénoncer le type qu'il représente par le biais des médias et en qui s'identifie malheureusement une part énorme de la jeunesse française, et je le déplore amèrement.




4 commentaires:

  1. Erwan beaucoup de baby boomers glissent vers l'éternité.
    Cette disparition des baby boomers de la sphère économique va aggraver la situation de leurs "héritiers" et donc augmenter le nombre d’exclus in fine … et accélérer le « crépuscule de la France d’en haut ».
    Les générations post baby boomers vont voir la disparition de revenus d'appoint.
    Beaucoup de baby boomers pratiquent volontairement et sans le crier dans la rue pratique l'aide et la solidarité vis à vis de leur descendance.
    Il y actuellement en France une aide intérieure intergénérationnelle (en poids économique) comparable à celle des immigrés du Maghreb vis à vis de la famille restée la-bas !
    Çà va des caddys remplis payés à la caisse par mamie à l’aide immobilière en passant par les donations partages etc. etc.
    Tu fais peut être exception, mais une exception seulement.
    T u as une vision étriquée des baby boomers qui peuvent même politiquement en solidarité avec les leurs voter FN après avoir voté Mitterrand en 1981 !
    Ce n'est qu'un des nombreux motifs du glissement vers la droite nationaliste.

    RépondreSupprimer
  2. A Erwann...
    (Il n'y a jamais eu qu'un Erwann intervenant sur ce site, alors permettez-moi cette marque quelque peu familière et vous nommer directement par votre prénom)...
    Si je suis un baby boomer ?
    Pan dans le mille !
    Quel coup d'oeil !
    Suis-je typique ?
    Va falloir définir auparavant le baby boomer atypique...
    Ayant passé sa vie à voyager...
    A œuvrer serait mieux exprimé, Erwann, œuvrer, travailler, bosser, mais aussi observer, regarder et essayer de comprendre...
    Ne sachant que faire de son fric...
    En effet, comme je n'en ai pas, que je n'en ai jamais eu beaucoup, je ne vois pas ce que je pourrais en faire si j'en avais.
    Relisez André Gide, Erwann, c'est assez instructif pour qui n'a pas fini de s'instruire.
    On peut avoir beaucoup vu sans avoir beaucoup retenu.
    On peut à l'inverse avoir peu vu tout en ayant beaucoup compris.
    Relisez aussi tant que vous y serez, Rousseau Montaigne et Montesquieu.
    Et puis pour finir un certain voyage autour de ma chambre, si vous voyez où je veux en venir.
    Et si vous ne voyez pas, ça ne fait rien, tant pis : passez tout ça par pertes et profits.

    RépondreSupprimer
  3. Vous êtes certainement beaucoup plus cultivé et brillant que moi FC, je ne prétends pas rivaliser avec vous sur le plan de la culture, ni dans aucun autre domaine. Mais vous souciez-vous une seconde du sort peu enviable d'un enfant de baby boomer ? Puisque vous me citez Rousseau, je fais appel à vos aptitudes émotionnelles, et à votre cœur. Vous connaîtrez toute mon histoire si vous faites l'effort de lire mon blog, alors vous verrez que tous les éléments s'imbriquent fort logiquement, qu'il n'y a que peu de failles dans le système que je constitue, et qu'en outre je crois à ma propre perfectibilité. On vous aura, vous, les baby boomers ! Je le dis sans aucune haine, car désormais cela constitue plus un jeu qu'autre chose, pour moi... Le seul conseil "sous-culturel" que je peux vous donner, est de voir le dernier Star Wars, le Star Wars VII, car vous pourrez trouver dans la culture populaire américaine, des traces de ce conflit entre générations. Oui, je sais, nous n'avons pas les mêmes valeurs ! Je suis malheureusement pour moi, définitivement célinien, et quelque peu réfractaire à Proust, qui me tombe des mains dès que j'essaie de le lire. Disons que j'ai un rapport à la mère, qui doit être l'exact opposé de celui que Proust a eu avec la sienne... ceci explique cela.

    RépondreSupprimer
  4. Continuez Erwann, continuez !
    Je pressens que ça vous fait comme on dit, du bien, ça vous libère de je ne sais trop quoi...
    Continuez, de toute manière, ça ne me fait, toujours comme on dit, pas mal.
    Suis-je brillant ?
    Il n'y a que le soleil qui puisse briller par nos contrées...
    Suis-je cultivé ?
    Comment savoir ?
    A l'aune de la lecture ? A celle de l'expérience ? A celle des savoirs, des savoirs être, des savoirs faire et tutti quanti ?
    Au sens littéral, je cultive toujours et encore mon jardin à l'instar du philosophe du XVIIIème siècle que vous savez.
    Quoi qu'il en soit si vous en êtes à Star Wars VII (et qui sait peut-être encore plus loin) sachez que je n'ai toujours pas vu le n° 1 et ça ne me manque pas, je dors très bien.
    Et vous (au fond, ça ne m'intéresse absolument pas, que restera t'il de nos bavardages lorsque le soleil, notre étoile, sera parvenu au terme de son processus réglé quasiment comme du papier à musique) ?
    Nous ne sommes tous que de passage, et encore...

    RépondreSupprimer