Je fais effectivement un lien de cause à effet entre le
libéralisme et la Shoah. En tant que le libéralisme tel qu'il est défini par
les premiers théoriciens anglais il y a 300 ans, est porteur d’un esprit de
prédation impérialiste, qui était nécessaire pour les Anglais et certainement
leur survie en tant que société organisée, dans le contexte historique de leur rivalité avec la France pour l'hégémonie mondiale. Le libéralisme comme le disait NM est un
système, "pour produire, échanger, faire circuler, prenez le par le bout
que vous voudrez, il n'y a qu'un seul système économique qui le permette c'est
le libéralisme". Je ne suis pas d’accord et je défends le pluralisme des
possibilités économiques contre l’orthodoxie financière qui ne défend aujourd’hui
qu’une seule option, d'une certaine façon je défends la liberté de choix, contre le choix qui nous serait imposé de façon nécessaire. Je défends le contingent et le hasard contre l'inéluctable et le déterminisme. Mais je vous accorde que désormais le pli est pris, le
très mauvais pli, car aujourd’hui les dégâts du libéralisme augmentent de façon
exponentielle, et non seulement remettent en question tous les équilibres
anthropologiques, sociaux, sociétaux, mais aussi les équilibres écologiques. Autrement
dit notre espèce et la planète toute entière sont menacées de disparition à
cause de notre rapacité, que personne n’est prêt à remettre en question à cause d’un consensus commun : il n’y a pas d’alternative tels sont les termes de
ce consensus délétère. Quand la pluralité n’est pas respectée c’est alors qu’il
n’y a plus de liberté. Le libéralisme aujourd’hui est devenu tyrannique avec une
explosion des inégalités. Je ne parle pas de la liberté politique je parle du
libéralisme tel qu’il organise la vie économique. Nous avons créé nous même par
notre esprit de prédation impérialiste à l’échelle du globe, les conditions qui
nous amènent les réfugiés, aujourd’hui de guerre, demain les réfugiés
climatiques.
Les 62 personnes les plus riches possèdent autant que la
moitié la moins riche des habitants de la planète : vous appelez ça
liberté, j’appelle ça tyrannie d’une minorité sur la majorité, c’est-à-dire
oligarchie. Je ne suis même pas sûr que cette oligarchie ait accès à l'amour et
au bonheur, ce sont des sentiments inconnus des reptiles, il faudrait renouer
avec notre condition de mammifères : je suis intimement persuadé qu'un type comme Zuckerberg est profondément malheureux au fond de lui-même, si seul, personne avec qui partager, car il ne sait que prendre et ne sait pas donner. Or c'est le don gratuit à autrui qui rend le plus heureux, cela nous l'avons oublié.
Mauvaise foi, liberté, me dites-vous, cela renvoie à
Sartre : je serais de mauvaise foi par absence de courage de revendiquer
ma liberté... effectivement si la liberté se définit par le fait d’être
milliardaire ou non, alors je ne suis pas libre car je ne suis pas milliardaire,
et je suis de mauvaise foi, car sinon je serais milliardaire si j'étais de bonne foi. Mais selon moi ce qui compte ce n’est pas la
liberté qui souvent débouche sur l’absurde, ce qui compte c’est le
sens. Je ne dis pas le bon sens, je dis le sens, pour l’opposer à l’absurde. En
fait pour argumenter mon discours je me fonde sur une vision, une simple vision
plus que sur un discours théorique ou rhétorique et qui selon moi est cohérente
et non de mauvaise foi. Ce qui compte c’est de faire sens et de faire lien
également. De faire lien pour former une communauté non pas fondée sur
l’inégalité entre les hommes, ce à quoi nous a conduit de façon paroxystique
300 ans de libéralisme, mais sur l’égalité comme fondement métaphysique et
spirituel de toute communauté : je sais qu'une telle idée est choquante
aujourd'hui, et doit profondément choquer notre ami philosophe Emmanuel Mousset.
Si les choses faisaient sens pour nos concitoyens, alors il
n’y aurait pas de populisme, et le discours politique fondé sur la raison,
comme celui d’un Macron par exemple, discours progressiste, pourrait être
audible pour la majorité. Mais la raison a les mains pures mais elle n’a pas de
main, autrement dit la raison est une condition nécessaire mais non suffisante
pour faire sens, pour le mammifère appelé Homme et qui a besoin de justice,
d’égalité, des conditions de la liberté, puis de la raison. Dans l’ordre des
raisons, des causes et des effets, la raison est subordonnée au sens.
Dans un monde absurde et injuste comme le nôtre alors peu à
peu la raison s’éteint. Et comme dit l’autre, le sommeil de la raison finit par
engendrer des monstres : les populismes peuvent effectivement déboucher
sur le totalitarisme, c’est un risque, dont j’ai conscience. Mais en même temps
il est impératif que les peuples retrouvent leur souveraineté, condition de
possibilité pour qu’ils puissent redonner sens au monde, qui désormais n'en a plus pour eux. C'est pour cela que l'élection de Trump, qui pour l'instant ne fait que des choix catastrophiques, concernant notamment l'environnement, fut une bonne nouvelle pour moi. Mais il semble s'acheminer de bon pas vers la trahison totale de son peuple et de ses engagements, en se dirigeant vers un renforcement de l'oligarchie la plus inculte et la plus absurde.
Je ne sais pas si j’aurai un destin, comme on dit, mais j'ai un caractère, et en tout cas je pense avoir une vision cohérente qui fait sens, une vision d’horreur certes mais une vision, qui me permet de tenir le coup dans un environnement hostile comme jamais il n'y en eu en période de "paix civile", dans l'Histoire de l'humanité.
Je ne sais pas si j’aurai un destin, comme on dit, mais j'ai un caractère, et en tout cas je pense avoir une vision cohérente qui fait sens, une vision d’horreur certes mais une vision, qui me permet de tenir le coup dans un environnement hostile comme jamais il n'y en eu en période de "paix civile", dans l'Histoire de l'humanité.
Je persiste donc à dire que votre vision du libéralisme est très réductrice à une réalité contemporaine depuis 1979 avec Margaret Thatcher et Ronald Reagan qui, heureusement, ne le résument pas. D'ailleurs ce libéralisme dont Macron est un médiocre élève est en voie d'obsolescence programmée par les révoltes populaires et démocratiques / Brexit, Trump, défaite de Renzi, en attendant la suite.
RépondreSupprimerIl y a parfois des adages qui en disent plus long que bien des discours et qui méritent que l'on les méditent un peu tel "qui trop embrasse mal étreint".
Comme Emmanuel Mousset, un peu de culture économique ne vous ferait pas de mal, vous sauriez que le libéralisme économique est fort contesté depuis des décennies si ce n'est depuis les origines au 18è siècle, cela a donné des écoles favorables à la régulation de l'économie ce qui est tout le contraire de ce qui est fait partout dans le monde depuis 1979 et n'en déplaise à Emmanuel Mousset et à son jeune-vieux mentor Macron il faudra de nouveau sévèrement réglementer le libéralisme économique pour le rendre plus vivable.
@ Anonyme 18:49
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup votre dernière phrase, à laquelle j'adhère complètement : "réglementer le libéralisme économique". C'est toute la question que pose et traite le libéralisme économique et politique (qui sont indissociables) depuis deux siècles : élaborer les règles qui font exister le "marché" (car celui-ci est une construction politique, qui exige d'être organisé). Vous-mêmes finissez par vous y rendre, puisque vous ne demandez pas la rupture avec le libéralisme, c'est-à-dire le communisme ou le chaos. Je note aussi que vous vous fixez sur le "libéralisme" et que vous n'employez jamais le mot de "capitalisme". C'est un lapsus intéressant.
Vous avez raison anonyme de 18:49, au fond je suis de mauvaise foi car le fric ne sert qu'à une seule chose, à mépriser son prochain, et je n'en ai ni le courage ni la volonté profonde. Et j'ai été conditionné par les circonstances, c'est-à-dire mes parents, à mépriser mon prochain... Je suis encore de mauvaise foi car je rejette la faute sur un autre (je me pose en "victime"), à savoir le libéralisme qui est une culture du mépris. Comme finalement la grande majorité des gens sont plus probes que moi, comme vous et Emmanuel Mousset !
RépondreSupprimerSi je comprends bien, le "libéralisme", c'est le péché originel. Ça tombe bien, je prépare ce week-end une conférence que je dois faire mercredi prochain à Cambrai, sur les "Confessions" de saint Augustin. A mon avis, pas mal de mes commentateurs et contradicteurs ont un problème avec le mot "libéralisme". Peut-être même avec la liberté tout court ...
RépondreSupprimerVive les 62 personnes les plus riches du monde, elles n'ont pas peur de la liberté et sont de bonne foi : elles sont sartriennes au fond. Haro sur la moitié la moins riche de la planète qui casse l'ambiance de liberté et de bonne foi de l'habitus du citoyen Mousset ! Et après ça tu oseras dire que tu n'es pas le chien de garde de l'oligarchie bobo...
RépondreSupprimerDe toute façon avec le libéralisme il n'y a pas d'alternative, soit tu réussis et tu es "élu", soit tu rates et tu es maudit. Je refuse ce dualisme unilatéral et réducteur qui nous est imposé par la tyrannie de l'idéologie du libéralisme. Moi j'ai "peur" de la liberté (qui n'est que liberté du renard dans le poulailler en régime libéral), et toi tu as "peur" de l'égalité. Nous avons tous les deux un "problème" avec un des éléments fondateurs de la devise de la République. Mais tu gagnes, car aujourd'hui la liberté est totalement survalorisée, et l'égalité est communément déshonorée par le terme d'"égalitarisme". De toute façon le science relativise cette pseudo notion de liberté, et montre qu'elle n'est qu'un déterminisme comme un autre. En société ultralibérale, il n'y a qu'un seul élément tangible de liberté, c'est le fric, et si Fillon est élu, il nous le fera sentir bien... profondément. Le libéralisme c'est effectivement le "malin" qui s'est insinué dans nos consciences, si profondément que désormais aucun retour en arrière n'est plus possible, nous boiront le calice jusqu'à la lie.
La tyrannie du libéralisme ? Et la liberté du totalitarisme, je suppose ? Tout est permis, quand on est dans le délire verbal.
RépondreSupprimerForcément les opposants au régime libéral sont des "fous", il me semble que les totalitarismes ne procédaient pas autrement pour neutraliser leurs adversaires. Ce qui fait que le libéralisme est une forme de totalitarisme et de fascisme du comportement, c'est qu'il affirme comme tous les totalitarismes qu'il n'y a pas d'autre alternative que lui même. Il n'y a aucune place pour la pluralité et les voix discordantes que l'on qualifie aussitôt de délirantes. C'est ce que fort raisonnablement dès les années 90, Jean-François Kahn fustigeait sous le terme de "pensée unique", et les choses se sont bien dégradées depuis. Bien joué Emmanuel, tu as su te faire ta petite place au soleil au sein du fascisme comportemental du libéralisme triomphant. A quand les rafles pour les opposants à ton système ? Oh mais c'est pas la peine, ton système paie suffisamment cher ses psychiatres et ses psychologues pour remplir l'office d'enfermement des opposants, en toute discrétion, sans violence apparente. Tu es au fond beaucoup plus proche au niveau des idées de mon père et de ma mère, que tu ne l'es de moi, vous auriez beaucoup à partager.
RépondreSupprimerErwan, tu t'égares. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Je me demande même si je devrais continuer à publier tes commentaires dans mon blog, si je n'alimente pas ton délire (que je ne crois pas pathologique, mais qui est tout de même un peu pathétique ; sans doute en tires-tu une forme de jouissance ...)
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