dimanche 18 décembre 2016

L'Esprit de la Grèce antique, bouc émissaire sur l'autel du libéralisme


Ce qui fait la culture : la mémoire et l'identité, sont en train de disparaître sous les coups de boutoir du libéralisme économique dont la trinité idéologique de l'orthodoxie financière est : croissance, baisse des dépenses publiques et innovation. Par conséquent ce qui fonde la figure du père en Europe n'est plus la culture mais l'économie. Les Allemands sont bien le père fouettard des Grecs et sont désormais qualifiés de derniers défenseurs de la liberté dans le monde occidental, puisque les Etats-Unis auraient basculé du côté du populisme.
Je n'ai pas encore bien saisi la nuance entre libéralisme politique et libéralisme économique. Il me semble que Macron est un libéral-libertaire, c'est peut-être le côté libertaire qui lui donne la dimension de libéral sur le plan politique, par opposition au conservatisme politique. Mais le côté "libertaire", qui encourage notamment la liberté et la défense des droits de l'homme sous la forme du multiculturalisme, de l'antiracisme, du féminisme ; se fait de toute façon au détriment de l'égalité et de la fraternité. Les libertaires sont en réalité les meilleurs amis du libéralisme économique et du progressisme à la Macron, qui se fait au détriment du socialisme, dernier bastion aujourd'hui disparu et qui aurait été en mesure de défendre le droit des peuples contre celui des élites exploitrices. Désormais tout est aux mains de l'oligarchie dont les "minorités" sont les alliés objectifs, et dont le nouvel ennemi est le populisme. Le "monde libre" est le dernier bastion de l'exploitation consentie des peuples par une oligarchie. Ce n'était pas une fatalité au départ, mais ça l'est devenu avec le tournant libéral et le retour aux sources adam smithiennes, opéré par les Occidentaux au début des années 80, sous l'influence de Thatcher et Reagan.
Egalité et fraternité ne sont valables que pour des peuples ou des nations qui acceptent d'avoir une mémoire commune, or toutes les "minorités" aujourd'hui exaltées, y compris les femmes (c'est pour cela que je mets minorités entre guillemets, car les femmes composent quand même 50% de la population), refusent d'avoir une mémoire commune et prônent globalement la scission avec un monde de valeurs communes dont l'origine en Europe remontait à l'antiquité. C'est pour cela que la figure de la Grèce comme bouc émissaire de l'orthodoxie financière en Europe est tout à fait symbolique et révélatrice du véritable esprit du libéralisme et non pas anecdotique. Il faut toutefois préciser que les Grecs actuels n'ont plus rien à voir avec les Grecs anciens, mais l'analogie est intéressante sur le plan de la signification symbolique.
Je crois qu'Emmanuel Mousset sur ce blog a plusieurs fois préconisé l'écrasement de la Grèce sous le rouleau compresseur allemand, et de son orthodoxie financière qui asphyxie désormais l'Europe entière, que les Britanniques ont quitté renouant avec le vieux réflexe churchillien de résistance à l'Allemagne nazie. Les Allemands n'ont jamais fait preuve de sentimentalisme et ils renouent avec les valeurs hégéliennes de leurs grands parents, sans honte ni remords. La prochaine victime pourrait bien être la France, si nous continuons tous à nous comporter collectivement de façon si faible et désunie : les Français font mine d'avoir des scrupules, qui sont de faux scrupules, à faire preuve de courage, pour masquer leur lâcheté intrinsèque, qui les fait renouer avec les valeurs de capitulation du pétainisme, capitulation dont Fillon serait le champion idéologique.
L'"homo œconomicus" moderne est globalement pervers, nous sommes tous contaminés par la perversion. Mais les enfants eux sont innocents, c'est le sens de mon existence désormais. Contre certains collègues, contre la hiérarchie, contre les psys, contre la destruction de l'école notamment qui n'est que la face cachée du terme crucial de la trinité de l'orthodoxie financière : innovation. L'esprit d'innovation et sa face obscure la destruction, sont incompatibles avec la mémoire et l'identité que recelait l'école, c'est donc en réalité avec la mémoire et l'identité, l'Esprit qui s'en va. Le libéralisme qu'il soit politique ou économique aura été responsable de la mort de son père : l'Esprit des lumières, qui lui même puisait sa source à l'Esprit de la Grèce antique.
"Notre" monde commun va sans doute être détruit de notre vivant, reste à savoir si il en sortira le chaos ou bien une renaissance sur d'autres bases plus humaines, l'idéal selon moi sur la mémoire, l'identité et la culture
J'ai cette "chance" d'être à l'avant garde de cette conscience de la "destruction du monde", que d'autres perçoivent de manière intuitive mais à la manière d'un jeu jouissif, comme le voyeurisme. Disons que par la proximité d'un père pervers, je discerne peut-être mieux les contours de cette destruction programmée : oui il y a un côté rigolo et jouissif, comme le dit Emmanuel Mousset pour qualifier mon état d'esprit parfois. La destruction est dionysiaque...

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