dimanche 11 décembre 2016

Liberté, Egalité, Fraternité


Pour un Français d'origine bretonne comme moi, l'ennemi héréditaire historiquement a toujours été l'Anglais. Bien que finalement dans les faits, dans tout conflit entre les deux nations, la moitié des Bretons se rangeait du côté des Anglais, et l'autre moitié du côté des Français. Même dans ma famille nous sommes partagés sur ce point, et ceux qui y réussissent le mieux matériellement, sont ceux qui ont fait le choix de l'Angleterre. Du point de vue du principe de réalité, cela donnerait plutôt raison aux Anglais et à leur mode de pensée empreint de pragmatisme. Ne nous voilons pas la face, toutes les grandes batailles historiques d'envergure furent remportées globalement par les Anglais sur les Français, sauf lorsque des Bretons audacieux comme Du Guesclin ou Surcouf et bien d'autres... avaient l'impudence de s'en mêler.
Mais revenons à notre sujet : le vrai progrès est dans "la Liberté, l'Egalité, la Fraternité", lorsque ces trois termes sont indissolublement liés, et qu'aucun des trois principes ne prétend avoir l'hégémonie sur l'un des deux autres. Lorsqu'on laisse tout crédit à la liberté, c'est-à-dire en réalité à la logique du profit, du fric, au détriment de l'égalité et de la fraternité, on voit ce que cela donne aujourd'hui. Ce n'est plus de la liberté, ou alors seulement celle du renard dans le poulailler, et les partis politiques classiques du système ne représentent plus personne, car ils ne proposent aucune alternative et se rangent tous sous le dogme libéral. Le vrai progressisme n'est pas dans la sacro-sainte croissance et la baisse des dépenses publique, ou autrement dit dans la trinité de l'orthodoxie financière : croissance, baisse des dépenses publiques, innovation. Sauf que ce qu'oublie sans arrêt de nous rappeler l'orthodoxie, c'est que le vrai gagnant de toutes les "réformes progressistes" est le terme destruction : destruction du monde rural, destruction du monde du travail, destruction de l'école, destruction de la classe moyenne... et le plus grave selon moi, destruction de l'environnement.
Le vrai progressisme serait dans le partage des richesses et la redistribution constamment en faveur des plus démunis, et évidemment des classes moyennes, dont je suis un représentant idéal typique selon Emmanuel Mousset, je veux bien lui accorder ce crédit.
Aujourd'hui la "liberté politique" est un vœu pieux qui ne représente plus personne au sein du peuple, et de moins en moins au sein de la classe moyenne, qui se tourne massivement vers le choix entre l'extrême-droite représentée par Le Pen et la droite extrême représenté par Fillon. Tout ça parce qu'on a laissé le renard entrer dans le poulailler, par l'intermédiaire du cheval de Troie fatal que représente l'idéologie d'inspiration anglaise propre au libéralisme économique, et franco-anglaise du libéralisme politique. Libéralisme économique qui je le rappelle à l'origine avait pour but l'hégémonie mondiale de l'Angleterre, dans le cadre de sa rivalité historique avec la France. Si Adam Smith était encore en vie il se rendrait compte que son projet a réussi au delà de ses rêves les plus fous.
Est-ce à dire que je suis opposé au libéralisme politique ? Pas dans l'absolu, mais je constate aujourd'hui que ce libéralisme politique ne représente plus les forces vives de la nation, qui se tournent massivement vers une autre alternative, qui n'est malheureusement pas le socialisme, puisque ce dernier a abdiqué sous les coups de boutoir du libéralisme politique et économique. Le socialisme se base sur une vision moins prédatrice de la nature humaine que le libéralisme économique, il est plus étatique, et si par consensus il avait pu s'imposer à l'échelle mondiale, alors ne se poserait pas la question de son efficacité. Le socialisme ce n'est pas seulement le marxisme. Le gros point faible du marxisme est qu'il contient en germes une volonté d'hégémonie et le culte de la personnalité de son auteur, comme le freudisme d'ailleurs : lorsque la vision n'est pas plurielle, tout projet aboutit à des formes de totalitarisme. Il y a effectivement un totalitarisme de la psychologie d'inspiration freudienne aujourd'hui dans la société mondialisée, c'est-à-dire occidentale, mais pas seulement, puisqu'elle contient aujourd'hui bien des pays asiatiques notamment.
Cependant, c'est toujours la vieille rivalité avec l'Angleterre, et son modèle anthropologique qui pose l'Homme comme un prédateur, qui cause la destruction de tous les modèles politiques alternatifs. Au point qu'aujourd'hui le libéralisme se retrouve bien seul. Victorieux certes, mais sans les peuples, juste pour une petite oligarchie planétaire. Victorieux, mais de façon exclusive et hégémonique, donc de façon pré totalitaire, car le système qu'il impose à tout un chacun, basé sur le culte du profit et de l'individualisme, contient bien des particularismes propre au fascisme lorsque ce dernier s'oppose à toute notion d'altérité et de pluralisme d'opinion. Victorieux contre l'environnement et la nature, puisque son hégémonie s'accompagne de la destruction programmée de la planète.
Le sommeil de la raison aujourd'hui engendre des monstres, et le populisme pourrait bien être un de ces monstres, car au fond il n'a aucune assise idéologique. En même temps il pourrait trouver une assise dans le gaullisme et sa politique économique d'inspiration étatiste, keynésienne et sociale : mais les Français ne se font plus confiance, et préféreraient s'en remettre à Fillon et son esprit de capitulation propre au pétainisme : capitulation face à l'esprit d'hégémonie économique de l'Allemagne sur le continent.
D'un autre côté il est indispensable que le peuple retrouve sa souveraineté et sa fierté, c'est vital pour une nation, même si cette nation était mondialisée, était la nation monde. On parlerait alors dans l'idéal, des peuples pluriels qui composent la nation monde, et c'est ce rêve que j'ai.
On ne pourrait continuer avec la tyrannie d'une oligarchie richissime, pipolisée, inique et absurde.


2 commentaires:

  1. Au fait, Erwan, puisqu'il est question de "tourner rond", est-il vrai que les Bretons ont des "chapeaux ronds" ? (c'est ce que j'ai toujours entendu dire, mais j'aimerais avoir la confirmation d'un indigène).

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  2. Personnellement je porte souvent un bonnet, mais il n'est pas rouge...

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