dimanche 4 décembre 2016

Pourquoi je pleure sur le sort des enfants de ma planète ?


Je pleure aussi fréquemment sur le sort des enfants. Dans quel état leur livre-t-on le monde, alors qu'ils sont innocents et qu'ils pourraient être modelés selon les valeurs morales du bien et du mal ? Et qu'en réalité tout petit déjà ils sont conditionnés aux valeurs de la normalité, cette dernière se définissant selon les critères de réussite ou de non-réussite. Le monde occidental, celui que je connais, est tellement vermoulu et pourri spirituellement que je crains qu'il ne chute de façon irréversible. Non pas sous les coups d'un ennemi extérieur, mais fait inédit démoli de l'intérieur par des valeurs délétères qui font que l'homme occidental lui-même, se ronge de l'intérieur et ronge sa propre famille, ses proches, son propre environnement, et sa propre planète. Encore une fois je tiens à ne pas être mal interprété, je ne suis pas un curé. Avec mes élèves je ne fais pas la morale, je participe moi-même du système de validation ou non validation des critères de la réussite. Et je sais, j'ai conscience in fine que ce système participe à la diffusion d'un nouveau type humain. Ce type humain, je l'ai déjà dit, redit, martelé, mais il semble que je parle dans le vide sidéral, est un prédateur, un fauve, un serpent, diffusé à large échelle sur tout le globe par le biais de la mondialisation. Je sais que le monde ne va pas si mal objectivement, et que si il va mal c'est pour des raisons subjectives, idéologiques, des raisons de propagande, qui sont imposées par une oligarchie délétère et malveillante. Je sais que si une autre oligarchie gouvernait, qui ne serait pas obsédée par l'argent le sexe et la réussite, mais fondée sur d'autres valeurs plus bienveillantes, alors un autre monde serait possible qui ne se détruirait pas lui-même sous le coup du réchauffement climatique et des catastrophes écologiques à répétition, qui vont désormais se succéder à une allure infernale. Je sais que tout ça est lié à une affaire d'idéologie et de propagande. La nature humaine n'est pas fatalement mauvaise. J'attends un sursaut, une prise de conscience, pour qu'à une échelle collective elle ne soit plus dominée par des valeurs de prédation qui reposent sur le sexe, l'argent et la réussite, qui désormais déterminent la reconnaissance ou non reconnaissance entre pairs. En réalité il y va du salut de l'humanité, et aujourd'hui de la planète. Car ce sont nos valeurs de prédation prises à l'échelle individuelle, multipliées par le nombre d'habitants sur Terre qui sont en train de causer sa destruction. La planète ne sera pas sauvée si l'homme ne se réforme pas spirituellement de l'intérieur, c'est ma conviction, et tous les traités sur le climat n'y pourront rien changer. Alors oui dans ma voiture, le matin, quand je pense aux enfants innocents que je vais retrouver dans ma classe, je pleure...
Je ne suis pas non plus complotiste. Les valeurs spirituelles de tout un chacun sont exactement les mêmes que celles de l'oligarchie. Autrement dit ce n'est pas la peine d'accuser le pouvoir, le pouvoir n'est qu'à l'image du citoyen lambda, nous sommes tous coresponsables du système global. Pour le dire autrement, le changement doit partir d'une réforme de l'intérieur de chacun. Si le pouvoir changeait de nature et que le citoyen lambda restait aussi corrompu qu'il l'est actuellement, alors tous les efforts du pouvoir pour réformer le citoyen lambda seraient vains de toute façon. C'est pour cela que je demeure sceptique vis-à-vis de l'action politique : ce ne sont pas nos gouvernants qui nous changeront, ils n'en ont même pas le désir ou la volonté, mais c'est à nous de changer de l'intérieur, pour redéfinir les conditions d'une nouvelle spiritualité collective ne reposant plus sur des valeurs de prédation pour s'affirmer aux yeux des autres, mais sur des valeurs morales et pacifiques comme ce fut le cas durant des siècles par le biais de la religion. Encore une fois, la science en relativisant radicalement les valeurs du bien et du mal a contribué à totalement décrédibiliser le message spirituel de la religion. Ainsi on a jeté le bébé, spirituel et pacifique du message religieux avec l'eau du bain, c'est-à-dire son aspect d'intolérance et de dogmatisme que l'on ne supportait plus et à juste titre. Seulement voilà, on arrive à un point aujourd'hui où en l'absence de tout message à vocation morale auprès des enfants, on assiste à la diffusion d'un nouveau type humain reposant sur de pures valeurs de prédation absolument incompatibles avec la survie de la planète entière. C'est à ce moment de crise qu'il faut se poser la question d'une réforme nécessaire du type humain, si nous ne voulons pas tous périr collectivement. Voilà pourquoi je pleure sur le sort des enfants de ma planète.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire