mardi 13 décembre 2016

Les "canailles" interchangeables


Alain Minc a une vision libérale de l’Homme, comme étant par essence métaphysiquement une "canaille". Pour comprendre une telle conception de l’Homme qui remonte au XVIIIème siècle anglais, il faut se souvenir qu’à cette époque la société anglaise était composée d’une part non négligeable de soudards qui servaient de chair à canon dans les guerres en dentelles, et également de matière première de l’émigration vers les terres conquises par l’empire colonial anglais. Ce type d’homme est bien décrit dans le film Barry Lyndon de Stanley Kubrick. Ainsi le libéralisme part d’une vision de l’homme comme étant une "canaille", pour fonder sa construction politique d’un marché mondialisé d'influence libérale. Toute la construction politique du libéralisme dans laquelle nous vivons, est une construction plutôt malveillante qui n’a pas une bonne image de l’Homme du peuple, et qui considère effectivement que seule une élite éclairée peut avoir accès à la Raison. On pourrait dire que transposée dans le monde d’aujourd’hui, une telle élite est celle qui profite le mieux du système, il s’agit certes des intellectuels bobos des centres métropolitains, mais aussi de la caste financière oligarchique qui brasse des milliards.
Tout le reste de la population étant soumise à la "guerre de tous contre tous", c’est-à-dire vivant dans des conditions d’existence peu enviables, sans nulle trace de solidarité ni de fraternité nulle part : je dirais une existence plus longue mais bien plus triste qu’au Moyen Age. La classe moyenne est affectée par ce retour au libéralisme pur et dur dans la pleine lignée de l’ère Thatcher/Reagan, ère qui n’a jamais été remise en question. Cependant les principales victimes du libéralisme triomphant sont dans le monde rural chez les agriculteurs, dans le monde du travail chez la classe ouvrière, et chez la plupart des populations fraîchement immigrées qui vivent dans des conditions de violence sordide, dans les quartiers appelés "territoire perdus de la République". Et dont les immigrés sont, croyant s’émanciper de la République par la violence, les premières victimes de cette même violence.
Il y aurait bien des solutions pour se sortir du libéralisme, comme celles apportées par les authentiques penseurs socialistes du XIXème siècle avant que l’affaire Dreyfus ne les fasse s’allier aux progressistes de gauche, courant auquel semble appartenir Emmanuel Mousset. Alliance fatale pour les Socialistes et qui a vidé peu à peu le progressisme de tout son contenu social. Toujours est-il que l’idée socialiste et sa conception de la solidarité et de la fraternité ne semblent plus avoir cours aujourd’hui. 
Que reste-t-il alors pour le peuple maintenu à la marge, dans les zones périphériques les plus dévastées économiquement du territoire français notamment, pour se reconnaître, et garder une trace de mémoire et d’identité, vis-à-vis des hordes de migrants et de réfugiés que nous impose la construction politique que constitue le marché mondialisé du libéralisme ? Construction politique, pour des Hommes considérés métaphysiquement comme des "canailles" non raisonnables, à l’exception d’une élite, dans le "cercle de la raison", qui dicterait au peuple inculte la marche à suivre. Favorisant in fine le dumping social dans les zones métropolitaines, et la violence et la guerre dans les zones périphériques du globe, où la vision politique du marché mondialisé ne s’est pas imposée. Impérialisme politique libéral, victorieux pratiquement partout à l’échelle du globe que certains naïfs ou "idiots utiles" ou qui feignent d’être tels, comme Emmanuel Mousset (est-il un vrai naïf ou un naïf feint ?) nomment encore "démocratie", moi qui ai des traits un peu cyniques, je ricane...
Il est à noter que les élites ne sont pas racistes, non. Elles considèrent toute altérité à elles-mêmes comme de la merde d’essence anthropologique certes, mais de la merde… bonne à exploiter et à humilier, et les Hommes qu'ils soient de "race blanche" ou autre, indigènes d'un territoire ou allogènes, se valent, sont des "canailles" interchangeables. Que reste-t-il donc à ce peuple français mal aimé de la "démocratie", quelle que soit son origine ethnique d’ailleurs ? Il ne lui reste selon moi que le populisme… On peut les appeler les xénophobes, les racistes (alors que le racisme anti-blanc, lui, se porte mieux que jamais), on peut les appeler les "sans dents" etc. pour les stigmatiser, les faire culpabiliser, et s’en retrouver ainsi conforté moralement dans sa conviction d’appartenir au "camp du bien". Il n’empêche qu’il ne s’agit que du peuple "old school" de France, que nos élites voudraient désormais faire disparaître pour toujours, et remplacer par des populations susceptibles d’être plus soumises idéologiquement au progressisme. Les guerres dans les zones périphériques du globe sont là pour ça, pour nous apporter par le biais des migrants et réfugiés, la main-d’œuvre reconnaissante et non revendicatrice (pour le moment), du capitalisme radieux et progressiste de demain.


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