mardi 27 décembre 2016

Le destin de nos contemporains est absurde, par opposition au tragique


Si seulement tout le monde pouvait se donner la main et faire une grande ronde fraternelle autour de la Terre...
Seulement voilà, la réalité est que les familles souvent se déchirent, et que l'on y trouve généralement ses pires ennemis. Les Le Pen ne font pas exception, en un certain sens ils sont contemporains, et l'idéologie égoïste et individualiste du libéralisme qui se diffuse mondialement et insidieusement dans les consciences, n'arrange rien. Les Grecs avaient déjà eu la révélation que c'était au sein de la famille que se nouait le destin tragique du héros. Les choses n'ont guère évolué depuis, ou plutôt si mais en pire, car il n'y a plus de héros, mais exclusivement des victimes. Les Le Pen font un peu penser vaguement aux Atrides, dont le destin fut marqué par le meurtre, le parricide, l'infanticide et l'inceste, mais tout cela moralement et sans passage à l'acte avoué en tout cas chez les Le Pen. Tout cela est très banal et très contemporain, mais sans le sublime qui était propre aux Grecs. Cela pourrait sembler donner l'apparence que nous renouons avec les Grecs, mais il faudrait en tirer artistiquement des tragédies de la même trempe qu'eux surent le faire, ce qui n'est pas le cas, très, très loin de là. Nos contemporains, dont je fais partie (je ne m'exclus pas de la médiocrité ambiante), sont globalement tous des victimes, jamais des personnages de tragédies qui sublimeraient leur malheur en accédant au statut de héros. Nous avons le droit à l'horreur, qui se manifeste notamment dans les attentats aveugles, mais jamais au sublime susceptible de se manifester dans l'art. Le dernier héros tragique de notre modernité fut Pier Paolo Pasolini assassiné sur une plage d'Ostie, près de Rome, en 1975.
Quant à la religion chrétienne, mieux vaut passer sous silence tous les crimes et génocides dont elle fut responsable tout au long de l'Histoire, par pudeur. Je veux bien croire que c'était le fait de gens qui n'avaient pas compris le message originel de J.C., mais quand même... L'hypocrisie, le dogmatisme, la culpabilité induite, d'une religion comme le catholicisme en France, a conduit à son rejet massif par nos contemporains. Et si il y avait un retour, il serait tout aussi dogmatique et intolérant que par le passé chez la majorité des gens. Et si il y avait un retour, ce serait notamment pour faire front contre une religion toute aussi dogmatique et intolérante : la religion musulmane.
Les gens qui tirent un message de paix ou de tolérance des religions monothéistes sont des exceptions, globalement le polythéisme valait beaucoup mieux à tout point de vue. Rome la polythéiste, fut une véritable nation cosmopolite et aux dieux multiples, eux-mêmes cosmopolites, comme on en a plus jamais fait depuis, et c'est peut-être sa conversion à une religion monothéiste comme le christianisme qui finalement entraîna sa chute.
La mondialisation malheureusement se fait pratiquement exclusivement par le biais d'une idéologie telle que le libéralisme économique, et beaucoup plus confidentiellement au moyen de l'idéologie des droits de l'homme, cette dernière servant le plus souvent d'alibi, de caution morale, au plus pur instinct de prédation dénué de tout esprit de fraternité et de tolérance. Comme je l'ai déjà évoqué, la doctrine d'Adam Smith a totalement occulté (espérons le provisoirement) l'esprit des lumières. 
Un hypothétique et fantasmé retour à la religion catholique, et a ses valeurs de "tolérance" et d'"ouverture" à l'autre, pour faire accepter à la majorité un accueil massif de réfugiés et de migrants, n'y changera rien ; car de façon sous-jacente c'est selon le principe du libéralisme économique, et de son idéologie perverse reposant sur le calcul égoïste, que se fait en réalité cet accueil, peu de gens sont dupes, ou alors de faux naïfs comme Emmanuel Mousset. Il ne s'agit pas d'ouverture à l'autre mais de calcul égoïste, une pilule très amère que l'on voudrait nous faire avaler, avec une caution morale renouant soi-disant avec le message originel du catholicisme, alors que ce dernier est désormais désincarné et dépourvu de tout charisme.


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