Ce type a vraiment une tête de gendre idéal, non ? |
« Gaulois réfractaires » pour le déplorer. Et en même
temps : « Ceux qui croyaient à l’avènement d’un peuple mondialisé se sont
profondément trompés. Partout dans le monde l'identité profonde des peuples est
revenue. Et c’est au fond une bonne chose », pour s'en réjouir ! Je ne trouve pas que dire des choses
contradictoires soit un signe d'incohérence de la pensée. Au contraire la force
de la pensée est effectivement la capacité à faire coexister des idées
contradictoires entre elles, par delà tout principe logique (Macron qui a des
lettres, le sait très bien).
Mais Macron fait-il cela avec
sincérité, en ayant à l'esprit le modèle philosophique d'un Montaigne ou a
fortiori d'un Nietzsche par exemple, ou dans une autre optique ?
Ce qu'il appelle la pensée complexe, le « en même temps », est surtout une manière d'embrouiller et d'enfumer son auditoire selon moi. Pas forcément par opportunisme, les ficelles seraient trop grossières ; mais pour passer pour un très fin « philosophe » (ainsi que le dénomme Brice couturier : « le président philosophe ») au service d'une seule cause que l'on prend bien soin de camoufler au petit peuple de France : mener le plus loin possible durant son mandat, la logique néolibérale la plus impitoyable pour les petites gens, et la plus destructrice de tous les acquis sociaux. Selon le principe de la destruction créatrice, un des piliers théoriques du libéralisme. Mais quid de la création et de l'innovation avec le train que nous avons de retard vis-à-vis notamment de la Silicon Valley ? Qui au passage ne constitue pas selon moi une opportunité, mais un monde effrayant en devenir.
C'est juste une question de
travail, n'oublions pas que sur le fronton du camp de la mort d’Auschwitz était
écrit : « Le travail rend libre ». Dans la société que l'on nous prépare où des
milliards de salariés esclaves seront munis de bracelets électroniques pour
être surveillés, ce qui comptera et compte déjà c'est la productivité du
travailleur, en termes d'efficacité, de rendement et d'objectifs à atteindre.
Les Grecs contemporains ne sont pas assez productifs, sans doute parce que leur pays est
encore un peu trop beau et porte à la rêverie, à la contemplation (émotion à
l'origine de la naissance de la philosophie en Grèce), et la farniente.
Tout cela sera corrigé par les logiques de profit, qui ne profitent in fine qu'à une poignée de happy few, riches en milliards de dollars US, et qui servent de modèles aux jeunesses des pays occidentaux, tels Zuckerberg, Musk, Bezos etc. les nouvelles stars people dont l'exemple fait mondialement référence, et emporte le consensus de la majorité abrutie de séries TV, et endoctrinée par un formatage idéologique dès la petite enfance, malheureusement parfois par le biais de l'école, aux valeurs désormais dévoyées de la démocratie et des droits de l'homme. Ces dernières ne veulent plus dire grand chose du point de vue de leurs initiateurs tels Diderot, Voltaire, Rousseau hexagonalement, qui si ils voyaient par réincarnation dans notre époque contemporaine, à quel point leur idéal démocratique de liberté, a été dévoyé et corrompu par de pures logiques de profit, se tireraient immédiatement un balle dans la tête (encore que Voltaire ce n'est pas sûr du tout, il s'entendrait sans doute très bien avec Minc et Attali)
Pier Paolo Pasolini si il était encore en vie, montrerait avec des images scandaleuses et choquantes dont il avait le secret ainsi que de l'exaltation de la vie dans sa spontanéité innocente, que les puissants, à tous les niveaux de la société, du chefaillon de bureau au multimilliardaire, chient littéralement sur tout le reste de l'humanité.
Et après le cercle de la merde,
vient le cercle du sang : burn out, suicides au bureau, mort sociale par
exclusion du monde du travail etc. Pendant ce temps il y en a qui jouissent de
la misère de la majorité pour deux raisons. D'une part détruire procure des émotions fortes. D'autre part, est-ce que la vie aurait encore un sens pour les riches et généralement tous les people, si ils ne pouvaient pas constamment se comparer à ceux qui ne s'en sortent pas, comparaison dans laquelle ils trouvent le sens de leur vie ? « Le paradis des riches est fait de l'enfer des
pauvres. » dixit Victor Hugo.
On pourrait dire qu'aujourd'hui
l'humanité est plutôt partagée entre bourreaux et victimes, à tous les échelons
de la société, du plus petit au plus grand on en trouve des deux sortes : fruit
du darwinisme social et de l'absence de tout sentiment moral dans les rapports
entre les gens, et aussi entre les pays, dont la Grèce fait les frais. Peut-être que la mondialisation favorise en réalité à tous les échelons de
la société, des comportement cannibales, d'où le succès d'une série populaire
comme The walking dead, qui reflète ce que les gens ressentent par
intuition des rapports humains en paradigme néolibéral.
Il y a désormais des armées de
fanatiques - dont bien sûr notre grand ami Roux de Bézieux qui écume les
plateaux TV depuis tant d'années pour répandre sa bonne parole, fait partie -, pour défendre
jusqu'au bout les logiques de profit en s'appuyant sur l'idéologie néolibérale,
qu'ils ont le toupet d’appeler encore philosophie, et qui n'a plus rien à voir
avec ses sources spirituelles paradoxalement matérialistes, qui remontent aux
philosophes des Lumières. L'idéologie élaborée intellectuellement notamment par ce que l'on
a appelé en son temps les « nouveaux philosophes », est désormais
juste un alibi pour se donner bonne conscience, et surtout donner bonne
conscience aux faux naïfs que sont les bobos citadins des grands centres
urbains, par opposition au monde rural plus enraciné et plus placide, plus « stupide
» aussi au sens de la stupeur animale, ce qui n'est pas péjoratif selon moi.
Et face à l'immense majorité des
indécis et des mal informés, leur idéologie, celles des néolibéraux cyniques et
sans scrupules ou vraiment imbéciles si ils se croient de bonne foi, qui ne pourra aboutir logiquement qu'à un monde à la Mad Max 2, continuera à
passer, sauf accident de parcours ; comme une catastrophe écologique majeure,
une très grave crise économique ou un conflit intercontinental.