lundi 6 août 2018

Attali, ce faiseur de Rois


Pendant ce temps là en France, la logique libérale bat son plein, créant toujours plus de misère dans l'indifférence générale, car les intellectuels français ont cette tendance lourde que dénonçait déjà Rousseau en son temps : « Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins ».

La tendance lourde, trop lourde, des intellectuels français contemporains, quasi exclusivement libéraux sous peine d'excommunication de toute vie mondaine et/ou parisienne, le fameux parisianisme des salon éclairés, pfff... foutaises !!!

Pour aller dans le sens d'Arnaud, un intellectuel belge c'est-à-dire faisant partie d'un cercle de pensée non complètement contaminé par le « parisianisme », qui est aussi un genre d'idéologie qui vise à l'intimidation de l'adversaire par l'excommunication et le bannissement de toute vie sociale, Attali ce « faiseur » de Présidents français a lui-même consacré un ouvrage à Marx, que j'ai retrouvé dans ma bibliothèque et que j'avais lu il y a pas mal de temps. Karl Marx ou l'esprit du monde, et qui selon lui a fait l'apologie du libre échange et de la mondialisation... Bref les communistes l'auraient mal lu, mal interprété, et seuls les démocrates libéraux en auraient fait une bonne lecture.

Reste à savoir si oui ou non, il y aura dépassement d'un capitalisme devenu universel ? On en prend franchement pas le chemin selon moi, alors que pour un libéral comme Attali, tout semble aller simplement pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais qu'est-ce que c'est que ce fameux « dépassement », le partage des richesses, la concorde universelle entre les hommes ?
En tout cas Attali fait selon moi une interprétation très libérale de Marx, qui en constitue aussi une forme de récupération, tout comme on voit très bien comment un mouvement avec des composantes anarchistes comme mai 68, a totalement été récupéré par le pouvoir dominant en France, avec la complicité de la plupart des baby boomers, vénaux et intéressés...

Un tel comportement de récupération d'idéaux au départ désintéressés fait se poser des questions sur la nature humaine, particulièrement quand elle vieilli, quand elle passe de l'enthousiasme et l'idéalisme de la jeunesse, au froid réalisme de l'âge mûr et du calcul (« les eaux glacées du calcul égoïste »).

Outre qu'elle a du mal a supporter comme vous le dites la jouissance d'autrui, et ne s'en réjouit pas du tout, bien au contraire par jalousie, la nature humaine en vieillissant semble aussi avoir du mal à accepter son propre bonheur. Mais cette jalousie peut aussi se transformer en saine émulation, si les inégalités ne sont pas trop criantes entre les hommes, vectrice d'émancipation : il s'agit de fournir à chacun l'occasion de pouvoir saisir sa chance à un moment ou à un autre de sa vie, par saine émulation, par cette rivalité sans jalousie mais pacifique et rieuse, que vantaient déjà les Grecs pour atteindre l'excellence.

C'est pour cela que Michéa me paraît plus sage et cohérent que Marx, trop orgueilleux et dictatorial dans sa vie privée et dans son oeuvre, avec l'idée centrale du philosophe contemporain inspiré par Orwell, de « décence commune », plutôt même que de songer au « grand soir », et tout ce que cette idée peut avoir d'une utopie irréalisable, et pouvant s'avérant meurtrière lorsqu'on souhaite la réaliser.
Avec l'idée très morale au fond de « décence commune », il convient aussi de ne pas susciter la jalousie des autres hommes, par une exhibition outrancière de ses richesses, de ses conquêtes féminines (ou masculines lorsqu'on est une femme), voire de son capital culturel, hormis le fait qu'il s'agit aussi et surtout du vœu que des hommes n'en oppriment pas d'autres au nom d'une logique de profit. Or cette conception de « décence commune », on la trouve surtout dans des morales héritées du passé, que le libre échange et la mondialisation tant vantés par Marx, antiréactionnaire devant l'éternel, ont contribué à détruire.

Donc ma conclusion est, que face au désert moral, face au « peuple de démons » même qu'évoque Michéa, qui se pose parfois effectivement plus la question de savoir quels enfants nous allons laisser à la planète (par le biais d'un formatage et d'un conditionnement de merde), plutôt que de savoir quelle planète nous allons laisser à nos enfants, qu'aura laissé l'exacerbation du libre échange et de la mondialisation, aucun dépassement vers plus de solidarités, de fraternité et de concorde universelle ne sera possible, car non seulement la planète mais les êtres humains eux-mêmes, seront totalement ruinés et « pourris »... écologiquement pour la planète, sur le plan moral, c'est-à-dire celui de l'éthique pour l'être humain. Et alors c'est bien « un monde à la Mad Max » que nous prédit comme avenir possible, voire probable, Michéa, si rien n'est fait pour infléchir l'avidité et l'immoralité de l'homme et tout particulièrement de nos élites, vers plus de « décence commune ».

Reste à savoir comment susciter de la « décence commune » (idée orwellienne reprise par Michéa), puisque le passé porteur de morale traditionnelle est révolu ? Et que libéraux, comme lecteurs progressistes de Marx, ne souhaitent pas le voir resurgir. L'enseignement de l'ignorance dont parle Michéa, c'est aussi cette ignorance là : l'ignorance de la décence, héritée jusqu'à il y a peu de temps, d'une morale commune.

Michéa parle d'une école de plus en plus au service d'une idéologie de la performance et de la réussite, machine à fabriquer des « démons » vénaux. à l'ego démesuré, ayant remplacé dans leur mode de fonctionnement, la raison pratique (l'éducation civique notamment : il y a des choses à faire d'autres à ne pas faire), par une raison hypothétique (pour atteindre un objectif je dois faire ceci ou cela, ou encore la légitimation de l'adage : « la fin justifie les moyens »).
Une école qui a surtout oublié sa vocation initiale de transmission d'un héritage commun. Même si ce fut un héritage très controversé et bourgeois, qu'un Bourdieu n'a cessé de pourfendre, favorisant l'installation en lieu et place de l'héritage bourgeois pourfendu, d'une pédagogie vide et stérile qui ne transmet que de la vacuité, et qui ne permet plus de susciter des vocations intellectuelles susceptibles d'émettre une critique construite et cohérente du système capitaliste, dont Michéa semble être un des derniers, si ce n'est le dernier, à le faire.

Bon je sais mon raisonnement s'avère plus long que prévu, mais il a moins vocation à vous convaincre de quoique ce soit que de m'aider à rassembler mes idées, qui souvent sont dispersées et s'expriment dans une pulsion, d'inspiration anarchiste par ma filiation, d'éclatement.




25 commentaires:

  1. "mais il a moins vocation à vous convaincre de quoique ce soit que de m'aider à rassembler mes idées, qui souvent sont dispersées et s'expriment dans une pulsion, d'inspiration anarchiste par ma filiation, d'éclatement."
    C'est bien gentil mais je préfère la méthode où l'on pose sa conclusion et on l'a fait suivre par le raisonnement qui y a mené.
    Cela évite au lecteur de lire sans savoir où on cherche à l'emmener.
    Et cela lui évite de lire s'il est d'accord avec la conclusion.

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  2. Je vous répondrai par un autre commentaire que l'on m'a fait sur le même texte, car vos présupposés me semblent beaucoup trop cartésiens pour être honnêtes.
    « Entièrement d'accord ! J'ajouterai juste que ce que l'on appelle "la métaphysique du sujet" (le terme n’apparaît pas chez Descartes), donc une philosophie, Foucault montre comment cela devient un siècle plus tard par simple décret royal une idéologie de l’enfermement où tout ce qui n’est pas conforme de l’idée que l’on se fait de l’Homme et du monde est exclu d’une manière ou d’une autre : « Mais quoi ! Ce sont des fous ! » Il n’est pas gratuit non plus que le corps de Foucault est fondamentalement sexuel alors que celui de Descartes n’est rien d’autre qu’une machine, une étendue, un contenu abstrait.
    Et pourtant si vous lisez les commentaires sur le net aujourd’hui combien sont-ils qui sont restés cartésien ? Et plus encore qui n’y sont même pas encore arrivés ;-) »
    C'est ce qu'on appelle le retour du bâton, après la tentative de réhabilitation de la pensée des fous, par le mouvement antipsychiatrique. On est désormais dans l'extrême inverse, la promotion de l'enfermement pour tous, et le retour d'une pensée logique et ultra classiciste, voire puritaine sous influence US, d'inspiration pseudo-cartésienne en réalité au service du pouvoir. Mais toute pensée, tôt ou tard, tout mouvement fut-il d'inspiration anarchiste, comme mai 68, est un jour ou l'autre récupéré par le pouvoir, surtout aujourd'hui et de façon paroxystique à l'ère de la Macronie.

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    1. "une pensée logique d'inspiration pseudo-cartésienne, en réalité au service du pouvoir"
      j'adore
      Je suis content d'avoir pu lire cela.
      Ma vision de moi-même s'en trouve profondément modifiée.

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    2. Là je ne parlais pas de vous en particulier, je décrivais une tendance générale, après les excès des divers courants anarchistes issus de mai 68, qui se sont globalement éteints d'eux-mêmes, comme si ils n'étaient finalement qu'un feu de paille, vers le début des années 80.

      Il y a évidemment un tas d'honnêtes hommes, ou « braves gens » (les mêmes que Brassens brocarde cependant) ,qui n'ont pas été influencé par ces débordements, et qui vivent leur cartésianisme totalement détachés des logiques de pouvoir, et avec sérénité. Certainement comme vous dont l'âge et la génération a aussi permis d'échapper à ces débordements.
      Je pense que vous êtes né dans les années 40 (mais peut-être que je me trompe ?), peut-être avant, mais certainement pas après, et que vous n'avez pas eu le désir tout à fait louable et que je respecte, de vous éclater comme vos contemporains globalement délurés. Mais l'esprit festif n'a duré qu'un temps, et il ne pouvait en être autrement vue la nature de l'homme, qui finit toujours par se fatiguer de ses propres excès.

      La génération des années 1940 s'est totalement éclatée (c'est pour cela que je parlais de pulsion d'« éclatement d'inspiration anarchiste par ma filiation »), et « libérée ».
      Celle des années 50 a continué sur la lancée de ses aînés, enfin celle des années 60 n'a eu droit à rien, l'esprit festif s'étant éteint de lui-même. « Post coïtum, animal triste. », ainsi peut-on affirmer que les générations suivantes n'ont hérité de mai 68 que la tristesse globalement.
      Pour finir, celles qui suivent sont de pire en pire, dans le sens d'un puritanisme d'origine US, et d'un conformisme petit bourgeois, dont les membres d'une partie de ma famille sont les représentants emblématiques.
      Mais tout cela n'est que le mouvement de la nature, et la culture n'y peut pas grand chose.

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    3. "ainsi peut-on affirmer que les générations suivantes n'ont hérité de mai 68 que la tristesse globalement."
      Je partage

      "Pour finir, celles qui suivent sont de pire en pire, dans le sens d'un puritanisme d'origine US, et d'un conformisme petit bourgeois, ..."
      Je ne partage pas

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    4. On peut voir cela aussi, comme vous, comme un impératif de reconstruction nécessaire, après des débordements.
      La question est comment ne pas en être victime, comment et où se situer ? Car je ne partage ni les excès de mai 68, ni les excès du néo-puritanisme contemporain, d'autant plus qu'il est selon moi d'origine US, et qu'il fait fi de notre appartenance à une culture européenne.

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    5. Vous avez un exemple de ce que vous appelez néo-puritarisme ?

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    6. Eh bien le comportement des femmes occidentales vis-à-vis des hommes par exemple, et de la considération du désir des hommes comme si il était bestial, et qui s'exprime à travers le mouvement #Balancetonporc ou #Metoo.

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    7. Effectivement, on pourrait appeler cela du néo-puritarisme sauf que, pour moi ce phénomène n'en a que l'apparence et ne concerne qu'une très petite minorité. Tout cela est très médiatisé et accentué par les réseaux sociaux.
      La vulgarité des propos est, par contre, devenu la norme aussi bien sur les réseaux sociaux que dans les médias.
      ps: Je ne considère pas que les musulmans donnent dans le néo-puritarisme.

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    8. J'ai pour principe également qu'il vaut mieux être sincère, que de s'imposer les censures et les interdits d'un esprit purement cartésien, quitte à me discréditer moi-même aux yeux d'un esprit logique et rationnel comme le vôtre. Cependant vous dites une vérité, que la « danse » ne doit pas déboucher sur le n'importe quoi ou l'ivresse excessive de soi-même, je prends donc bonne note de votre avertissement.

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    9. "que de s'imposer les censures et les interdits d'un esprit purement cartésien"
      Un exemple ?

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    10. Vous vivez peut-être votre classicisme et votre cartésianisme avec détachement et sérénité, un peu à la manière d'un moine bouddhiste.

      Disons que dans le mouvement originel du cartésianisme il y avait le projet de faire table rase du passé, c'est là que je vois les censure et les interdits, purement vis-à-vis de l'ancien monde, que le cartésianisme se proposait de remplacer. Il y avait censure vis-à-vis de tout sentiment de nostalgie pour le passé. En général le progressisme s'interdit toute nostalgie.

      Cependant dans l'exercice du pouvoir macronien il y a quelque chose de cet ordre là, avec sa conception du « nouveau monde », et sa réhabilitation du beau langage, contre toute forme de nostalgie pour l'ancien monde et ses désordres, on assiste à l'avènement d'un néo-puritanisme, selon moi d'origine anglo-saxonne.

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    11. " dans le mouvement originel du cartésianisme, il y avait le projet de faire table rase du passé, c'est là que je vois les censures et les interdits"
      C'est possible. Personnellement, je n'ai aucun projet !
      Mais je note que ce que vous dites là semble l'inverse de:
      que de s'imposer les censures et les interdits d'un esprit purement cartésien
      (dont j'attends un exemple)
      pouvoir macronien il y a quelque chose de cet ordre là, avec sa conception du « nouveau monde », et sa réhabilitation du beau langage....on assiste à l'avènement d'un néo puritanisme
      purée, je pense exactement l'inverse

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    12. Un esprit cartésien va s'interdire et censurer par exemple, les élans du cœur propres à un caractère romantique, pour qui la nostalgie du passé, l'esprit chevaleresque et l'amour courtois, constituent des éléments constitutifs.

      Bon je parle du projet de société néo-puritain, je ne parle pas des épiphénomènes qui peuvent sembler choquant, qui moi me choquent aussi effectivement, mais qui se rattachent à ce phénomène global de néo-puritanisation de la société française.
      Je m'explique sur cet épiphénomène choquant comme celui de Kiddy Smile à l'Élysée, je vous l'accorde, avec ses paroles ordurières, comme une conséquence massive de la déculturation de la jeunesse française, à qui l'on donne en pâture des symboles d'antiracisme, avec des images très fortes, mais qui « en même temps » participent de cette décadence culturelle.

      Car globalement la jeunesse ne lit plus, on la nourrit donc d'images spectaculaires dans un souci bien maladroit certes, de pédagogie antiraciste.

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    13. "Un esprit cartésien va s'interdire et censurer par exemple les élans du cœur propres à un romantique, pour qui la nostalgie du passé constitue
      un élément fondateur de son caractère."
      un exemple concret, parce que j'ai du mal. Je m'estime cartésien ET nostalgique (d'où mon pseudo d'ailleurs)
      pouvoir macronien il y a quelque chose de cet ordre là, avec sa conception du « nouveau monde », et sa réhabilitation du beau langage....on assiste à l'avènement d'un néo puritanisme
      un exemple pour sa réhabilitation du beau langage ? (désolé mais je fonctionne un peu comme cela ..., j'ai besoin de concret pour comprendre)

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    14. « beau langage », je pensais à la façon dont s'exprime notre Président, dans une langue recherchée et quelquefois un peu vieillotte comme l'utilisation d'expressions un brin surannées telle « poudre de perlimpinpin », mais moi il me fait irrésistiblement penser à « Bel Ami » de Maupassant.

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    15. ah bon.
      Je ne m'en étais par rendu compte.
      Pour moi, c'est anecdotique.
      Il ne sort pas d'une banlieue ..

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    16. Historiquement en tout cas le mouvement romantique s'est construit en réaction au classicisme artistique hérité d'un mouvement philosophique comme le cartésianisme. On pense aux jardins à la française taillés au carré, à l'architecture du temps de Louis XIV, et tout et tout etc. dans la culture français...
      La grande culture française qui fut le fruit d'une forme d'art épurée et classique sous l'inspiration du cartésianisme, et que Nietzsche appréciait tant, comme paradigme de ce qui apparaissait à ses yeux comme la grande culture...
      Je crois que vous êtes tout simplement nostalgique d'un monde où il y avait plus d'ordre, plus de courtoisie entre les gens, et plus d'appartenance culturelle à transmettre aux enfants comme un héritage qui leur est dû, si l'on ne veut pas que la civilisation s'effondre.
      Cela indique aussi clairement que le cartésianisme n'est plus l'idéologie dominante de la société française, puisqu'il se trouve que vous en avez la nostalgie, c'est donc que cette philosophie ne constitue plus qu'un glorieux passé, mais un passé, tout du moins sous sa forme classique.
      Car la « métaphysique du sujet » qui en découle, est toujours là et bien là ! Nous vivons des temps troubles, vous et moi sommes au moins d'accord sur ce point je pense, et vous êtes nostalgique de ce passé plus clair, mais cela n'est pas contradictoire avec le fait qu'à l'origine les cartésiens progressistes se sont construits en faisant table rase du passé, et les romantiques en réaction aux progressistes, en ayant la nostalgie du passé !
      Pour faire court, je crois que vous avez surtout la nostalgie de la forme classique du cartésianisme, qui désormais trouve à s'exprimer sous d'autres formes, plus barbares dans la forme peut-être.
      Car il s'agit toujours et peut-être encore plus qu'hier, d'une « métaphysique du sujet » qui déploie ses effets délétères pour l'équilibres de la planète et tous les équilibres anthropologiques particuliers, et dont le principe fondamental est toujours de rendre l'homme comme « maître et possesseur de la nature ».
      Ce principe fondateur lui ne change pas, malgré les nouvelles formes d'art, d'apparences, plus barbares et bestiales même parfois, dont peut se revêtir aujourd'hui ce que l'on pourrait appeler de nos jours le néo-cartésianisme, et qui trouve à s'exprimer dans le transhumanisme et le concept de singularité, avec en ligne de mire comme point ultime, la création d'une IA (intelligence artificielle) robotisée, qui dépasserait de très loin les facultés et compétences humaines.
      À n'en pas douter le transhumanisme génèrera de nouvelles formes d'art, sans doute de plus en plus industrielles, donc peu singulières et formatées pour plaire à un public toujours plus vaste. À moins tout simplement que cette forme de néo-cartésianisme appelé transhumanisme puisse s'exhiber sans pudeur, sans les fioritures de l'art finalement.

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    17. lekaterinbourg7 août 2018 à 11:51

      Mais....il n'y a plus besoin d'être cartésien car le monde est cartésien (même si certains voudraient revenir à une pensée magique en agitant des peurs comme les écologistes)! Avez vous entendu les témoins de Jehovah qui venaient vous emmerder avec la création en 7 jours! Ils sont bien obligés de composer avec la découverte de l'ADN qui nous fait partager 99% de nos gènes avec le bonobo! gênant quand même! Dieu aurait mal dosé ou aurait du faire des essais! Même à l'époque de Vinci et de Descartes, tout le monde croit au diable!

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    18. "Cela indique aussi clairement que le cartésianisme n'est plus l'idéologie dominante de la société française"
      Je pense (bêtement), que cela ne l'a jamais été.
      On a fait la révolution mais la religion a repris le dessus jusqu'au milieu du XXème siècle.
      Et pour moi, la religion, c'est à l'opposé d'un esprit cartésien.
      Cela indique aussi clairement que le cartésianisme n'est plus l'idéologie dominante de la société française, puisqu'il se trouve que
      vous en avez la nostalgie
      Je n'ai pas la nostalgie du cartésianisme. Je pense qu'il progresse continuellement, du fait du progrès des sciences.
      Je pense que l'on souffre d'un vide de transcendance.
      "Et dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes"

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    19. Ah je suis exactement en accord avec vous : « Je pense que l'on souffre d'un vide de transcendance ». Et aussi « Je n'ai pas la nostalgie du cartésianisme. Je pense qu'il progresse continuellement, du fait du progrès des sciences ».
      C'est beaucoup plus clair comme ça, au fond vous êtes peut-être un romantique du cartésianisme sans le savoir, qui souffrez d'un vide de transcendance, exactement comme beaucoup d'entre nous. Vous avez peut-être la nostalgie de la forme classique du cartésianisme, de l'architecture de Versailles, du beau style en littérature, où « ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement »
      « Foules sentimentales, avec soif d'idéal », finalement, hormis quelques psychopathes libertariens comme le patron d'Amazon, qui utilisent le système pour assouvir leurs passions tristes de domination sur autrui, les islamistes aussi je pense.
      On peut assez légitimement se poser la question de savoir si l'islam est apte à susciter une quelconque forme de transcendance, hormis dans la soumission pour ses fidèles ou la violence par la conquête pour les mécréants, c'est un problème épineux...

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    20. Je n'ai pas dit que je souffrais d'un vide de transcendance. Il n'en ait rien. Aucunement
      Je pense que la société souffre d'un vide de transcendance.
      Ce besoin de transcendance engendre les religions et les religions unissent les hommes.
      Je déplore donc l'individualisation des hommes d'où ma phrase: dieu se rit ...
      Face à ce vide, l'islam prospère et nous envahit, et je le déplore.
      Parce que l'islam, c'est le retour à l'obscurantisme.
      il rejette le cartésianisme aux oubliettes.

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    21. « l'individualisation des hommes », que l'on pourrait appeler aussi, atomisation ! En gros selon vous dans l'histoire, il y aurait peut-être des mouvements de va et vient entre une individualisation excessive ou un mouvement inverse de besoin de religion excessif.
      Et le grand danger que nous pourrions courir, c'est que l'islam profite de ce vide de transcendance, pour s’implanter de façon durable, voire définitive, en Europe ? Et ce que j'ai bien saisi le cœur du problème selon vous ?

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    22. Je ne vois pas de mouvement de va et vient (la révolution n'a été qu'un épisode violent et court qui n'a pas changé les mentalités)
      Sinon, je suis d'accord. Vous avez compris

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  3. lekaterinbourg7 août 2018 à 10:01

    Attali est un analyste éclairé de la réalité sociale : extrait des Trois Mondes (1981)
    « Les nouveaux objets de l’ordre sont des miroirs de jouissance individuelle. Ils recréent, jusqu’à l’extrême, la forme du corps. Automobiles, machines à laver, machines du corps (sic !!! les dentiers peut être ! NDLR) se mettent à parler, à donner des ordres, à fournir des normes en une langue artificielle qui s’impose à chacun de nous. S’achèvent la dé ritualisation, la traduction de la langue des rites dans celle des objets, se démontre la capacité des objets à produire la langue. Le triangle primitif se réduit à un point et le désir devient, avec la disparition de l’autre miroir d’une étrange sexualité. Chaque objet incorpore ses propres normes, investis de son acheteur qui se désire lui-même : le désir de l’objet devient désir de soi, masturbation, onanisme »

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