vendredi 31 août 2018

Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Restons zen !

Ce type a vraiment une tête de gendre idéal, non ?
« Gaulois réfractaires » pour le déplorer. Et en même temps : « Ceux qui croyaient à l’avènement d’un peuple mondialisé se sont profondément trompés. Partout dans le monde l'identité profonde des peuples est revenue. Et c’est au fond une bonne chose », pour s'en réjouir ! Je ne trouve pas que dire des choses contradictoires soit un signe d'incohérence de la pensée. Au contraire la force de la pensée est effectivement la capacité à faire coexister des idées contradictoires entre elles, par delà tout principe logique (Macron qui a des lettres, le sait très bien).

Mais Macron fait-il cela avec sincérité, en ayant à l'esprit le modèle philosophique d'un Montaigne ou a fortiori d'un Nietzsche par exemple, ou dans une autre optique ?

Ce qu'il appelle la pensée complexe, le « en même temps », est surtout une manière d'embrouiller et d'enfumer son auditoire selon moi. Pas forcément par opportunisme, les ficelles seraient trop grossières ; mais pour passer pour un très fin « philosophe » (ainsi que le dénomme Brice couturier : « le président philosophe ») au service d'une seule cause que l'on prend bien soin de camoufler au petit peuple de France : mener le plus loin possible durant son mandat, la logique néolibérale la plus impitoyable pour les petites gens, et la plus destructrice de tous les acquis sociaux. Selon le principe de la destruction créatrice, un des piliers théoriques du libéralisme. Mais quid de la création et de l'innovation avec le train que nous avons de retard vis-à-vis notamment de la Silicon Valley ? Qui au passage ne constitue pas selon moi une opportunité, mais un monde effrayant en devenir.

C'est juste une question de travail, n'oublions pas que sur le fronton du camp de la mort d’Auschwitz était écrit : « Le travail rend libre ». Dans la société que l'on nous prépare où des milliards de salariés esclaves seront munis de bracelets électroniques pour être surveillés, ce qui comptera et compte déjà c'est la productivité du travailleur, en termes d'efficacité, de rendement et d'objectifs à atteindre. Les Grecs contemporains ne sont pas assez productifs, sans doute parce que leur pays est encore un peu trop beau et porte à la rêverie, à la contemplation (émotion à l'origine de la naissance de la philosophie en Grèce), et la farniente.

Tout cela sera corrigé par les logiques de profit, qui ne profitent in fine qu'à une poignée de happy few, riches en milliards de dollars US, et qui servent de modèles aux jeunesses des pays occidentaux, tels Zuckerberg, Musk, Bezos etc. les nouvelles stars people dont l'exemple fait mondialement référence, et emporte le consensus de la majorité abrutie de séries TV, et endoctrinée par un formatage idéologique dès la petite enfance, malheureusement parfois par le biais de l'école, aux valeurs désormais dévoyées de la démocratie et des droits de l'homme. Ces dernières ne veulent plus dire grand chose du point de vue de leurs initiateurs tels Diderot, Voltaire, Rousseau hexagonalement, qui si ils voyaient par réincarnation dans notre époque contemporaine, à quel point leur idéal démocratique de liberté, a été dévoyé et corrompu par de pures logiques de profit, se tireraient immédiatement un balle dans la tête (encore que Voltaire ce n'est pas sûr du tout, il s'entendrait sans doute très bien avec Minc et Attali)

Pier Paolo Pasolini si il était encore en vie, montrerait avec des images scandaleuses et choquantes dont il avait le secret ainsi que de l'exaltation de la vie dans sa spontanéité innocente, que les puissants, à tous les niveaux de la société, du chefaillon de bureau au multimilliardaire, chient littéralement sur tout le reste de l'humanité.
Et après le cercle de la merde, vient le cercle du sang : burn out, suicides au bureau, mort sociale par exclusion du monde du travail etc. Pendant ce temps il y en a qui jouissent de la misère de la majorité pour deux raisons. D'une part détruire procure des émotions fortes. D'autre part, est-ce que la vie aurait encore un sens pour les riches et généralement tous les people, si ils ne pouvaient pas constamment se comparer à ceux qui ne s'en sortent pas, comparaison dans laquelle ils trouvent le sens de leur vie ? « Le paradis des riches est fait de l'enfer des pauvres. » dixit Victor Hugo.
On pourrait dire qu'aujourd'hui l'humanité est plutôt partagée entre bourreaux et victimes, à tous les échelons de la société, du plus petit au plus grand on en trouve des deux sortes : fruit du darwinisme social et de l'absence de tout sentiment moral dans les rapports entre les gens, et aussi entre les pays, dont la Grèce fait les frais. Peut-être que la mondialisation favorise en réalité à tous les échelons de la société, des comportement cannibales, d'où le succès d'une série populaire comme The walking dead, qui reflète ce que les gens ressentent par intuition des rapports humains en paradigme néolibéral.

Il y a désormais des armées de fanatiques - dont bien sûr notre grand ami Roux de Bézieux qui écume les plateaux TV depuis tant d'années pour répandre sa bonne parole, fait partie -, pour défendre jusqu'au bout les logiques de profit en s'appuyant sur l'idéologie néolibérale, qu'ils ont le toupet d’appeler encore philosophie, et qui n'a plus rien à voir avec ses sources spirituelles paradoxalement matérialistes, qui remontent aux philosophes des Lumières. L'idéologie élaborée intellectuellement notamment par ce que l'on a appelé en son temps les « nouveaux philosophes », est désormais juste un alibi pour se donner bonne conscience, et surtout donner bonne conscience aux faux naïfs que sont les bobos citadins des grands centres urbains, par opposition au monde rural plus enraciné et plus placide, plus « stupide » aussi au sens de la stupeur animale, ce qui n'est pas péjoratif selon moi.
Et face à l'immense majorité des indécis et des mal informés, leur idéologie, celles des néolibéraux cyniques et sans scrupules ou vraiment imbéciles si ils se croient de bonne foi, qui ne pourra aboutir logiquement qu'à un monde à la Mad Max 2, continuera à passer, sauf accident de parcours ; comme une catastrophe écologique majeure, une très grave crise économique ou un conflit intercontinental.

8 commentaires:

  1. Le modèle de la destruction créatrice correspond parfaitement au monde animal - et plus l'on descend, plus la référence est pertinente.
    Le libéralisme nous tire vers le singe, vers notre animalité. Il nous tire vers le bas, obstinément, indéfiniment.
    Rien ne signe mieux la mort de l'âme et de l'esprit que le libéralisme.
    Si l'instinct a un temple, c'est le libéralisme.

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  2. Non, les Grecs sont plutôt abrutis par l'église orthodoxe, votre antiamericanisme est une tarte à la creme quant a Pasolini, il a prétendu vendre sa misère perverse comme si c'était de l'art ! Vous avez tout, tout faux cher ami !

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    1. Le libéralisme a des racines plutôt françaises et britanniques, mais ce sont effectivement les Américains qui ont poussé le plus loin les conséquences d'une telle doctrine, avec les effets désastreux sur l'éducation des enfants que l'on voit, la banalisation de la violence et de la destruction, voire l'autodestruction.
      On en reparlera dans quelques années de votre culte d'une telle doctrine (lorsque le monde entier sera transformé en sociétés barbares à la Mad Max 2). Le moindre film en provenance d'Hollywood en a une conscience diffuse de l'apocalypse qui vient. De plus ce n'est pas parce que pour des raisons historiques beaucoup de juifs ont fait corps avec l'idéologie néolibérale US, qu'il faut forcément faire l'amalgame entre antiaméricanisme et antisémitisme.
      C'est un peu trop facile de discréditer ceux qui veulent démonter une doctrine qui démonte et détruit le monde, sous couvert de lutte contre l'antisémitisme.
      Le danger aujourd’hui n'est plus le nazisme mais l'idéologie qui se développe dans la Silicon Valley.
      Je me méfie de tous ceux qui cautionnent une telle idéologie cannibale et pense sincèrement que tout comme vous, ils sont de mauvaises foi, ou alors des suiveurs imbéciles et naïfs. Vous êtes un menteur, vous vous mentez à vous même, vous mentez aux autres, vous n'avez aucune conscience et votre goût artistique doit être noyé sous un fatras idéologique monstrueux.

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    2. Et vos injures, sont-elles antilibérales aussi ? Votre fatras idéologique comment le qualifiez-vous ?

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    3. On ne répond pas à un maître, on le respecte (c'était à vous que je pensais...).

      Oui mais, mon fatras idéologique n'est que le reflet de la façon dont l'idéologie libérale a profondément abîmé toute ma famille, l'a pratiquement détruite (sans même évoquer la génération funeste des baby-boomers).

      Maintenant si réellement et sincèrement des gens pensent s'en sortir avec une telle idéologie, libre à eux, libre à vous. Mais je suis absolument sincèrement convaincu, qu'ils n'iront pas bien loin, inutile de se mentir et de mentir aux autres. Vous le savez aussi bien que moi dans votre for intérieur, car de l'adaptation forcée et du darwinisme social ne peuvent surgir que chaos et destructions, à un rythme exponentiellement effréné que nous ne pourront bientôt plus suivre, nous autres pauvres mortels, une IA peut-être ?

      Cependant puisque vous pensez que toute volonté pour essayer de s'en sortir serait plus néfaste que les maux qu'une telle volonté prétendrait combattre, vous préférez vous en tenir à une posture confortable d'adhésion au moindre mal selon vous. Oui nous vivons sans doute dans un genre d'empire du moindre mal, mais c'est un mal quand même.
      Et contrairement aux optimistes et au progressistes qui sont dans le déni du mal qu'ils prétendent combattre alors qu'il fait partie intégrante de leur mode d'être basé sur l'idée d'adaptation, je pense sincèrement qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Donc je suis en réalité plus pessimiste et partant plus conservateur voire réactionnaire que socialiste progressiste, j'essaie pourtant de me tenir sur une ligne de crête en me définissant comme un socialiste conservateur, en ayant bien conscience que cela constitue peu-être un paradoxe, voire un oxymoron. Ls société ne construit plus rien, elle innove perpétuellement dans des réalisations des sciences et techniques, et elle détruit sans vergogne absolument tout l'héritage du passé, systématiquement : combien de temps pensez-vous réellement que nous tiendrons encore à ce train là ?

      Après que je sois totalement moi-même en fouillis, je ne le nie pas, et j'ai un angle d'attaque (ou d'appréhension) du réel plutôt populaire, alors que vous, vous semblez l'aborder sur un mode élitiste. Ce qui est marrant est que nous arrivons sans doute aux mêmes conclusions, mais que nous ne parviendrons jamais à nous entendre.

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    4. Ce n'est pas une question d'opinion, c'est une question d'attitude. De quel droit vous permettez-vous d'accuser quelqu'un de mauvaise foi, de le traiter d'imbécile, ou de menteur au seul prétexte qu'il ait relevé votre antiaméricanisme, exprimé son dégout de Pasolini, et avoir dit que "vous aviez tout faux" ? Cela n'a rien à voir avec une approche populaire ou élitiste, ni avec les idées.

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  3. Il suffit de voir comment Trump fait du "business" avec les pays du monde pour voir ce qu'est le fond du libéralisme.
    "Soit vous faites comme je veux soit je vous détruis parce que je suis la première puissance économique du monde".
    C'est du facisme,mais oui! Le fond du libéralisme,c'est le fascisme...comme le communisme.C'est la loi du plus fort.
    Evidemment les libéraux vont répondre que c'est pas du libéralisme parce que dans le libéralisme il y a des rêgles.HAHAHA! Evidemment,les libéraux veulent toujours des rêgles quand ils ont affaire à plus fort qu'eux économiquement mais quand ils peuvent exploiter les plus faibles ils vous disent "vous inquiétez pas,le marché va se réguler tout seul pas besoin d'une intervention de l'état et tout le monde va être plus riche".
    Les libéraux sont parfois des idiots,parfois des escrocs mais plus souvent les deux.

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