dimanche 5 août 2018

Le monde contemporain « tel qu'il est », est absurde plutôt que tragique


Je vous cite (un interlocuteur sur un forum politique) : « Grâce à lui Hollande et à son successeur Macron, la classe dite « moyenne » n’existera bientôt plus, remplacée par les très riches et les pauvres, plus facile à contrôler, etc. »

Pensez-vous réellement que nos dirigeants aient un iota de marge de manœuvre, par rapport à une époque dont ils sont le fruit, est qui est le monde tel qu'il est, une construction idéologique, et pas une philosophie en réalité, qu'on appelle aujourd'hui ultralibéralisme ou néolibéralisme, et qui les dépasse très largement au sein d'une chaîne de causalité qui a proclamé que l'homme est « maître et possesseur de la nature » ?

L'idéologie libérale n'est qu'un des multiples fruits, mais qui a pris racine et s'est transformé aujourd'hui en arbre gigantesque de la mondialisation libérale et capitaliste, de la métaphysique du sujet, telle qu'énoncée par Descartes, se proposant comme projet la maîtrise et la possession de la nature qui nous entoure.
Au passage d'ailleurs où les animaux étaient réduits au rang de machines insensibles, et donc exploitables à merci, ainsi que tout le reste du monde sensible (désensibilisé donc par la métaphysique du sujet).

Une telle conception métaphysique découle d'ailleurs d'une conception religieuse qui remonte à l'Ancien Testament, qui est une théorie anthropocentriste, où toute la création, flore et faune, est au service de l'homme, ceci est expliqué dans la Genèse.
Genès
e 1 contient l'ordre du Créateur à l'homme créé à l'image de Dieu : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre » (v. 28).

Mais je voudrais ajouter que le libéralisme n'est pas une philosophie mais une idéologie, et que nos deux derniers dirigeants Hollande et Macron, mais aussi tous les autres, surtout depuis Mitterrand, sont avant tous des idéologues avant même d'être des hommes d'État, dont le dernier en date fut de Gaulle, qui lui seul fut un bon exemple pour les riches et les pauvres, et les classes moyennes aujourd'hui effectivement en voie de disparition.

Le monde « tel qu'il » est aujourd'hui une construction idéologique que l'on doit en grande partie aux premiers théoriciens du libéralisme (Locke, Boisguilbert, Mandeville, Montesquieu, Hume, Smith, Condorcet...), puisque c'est finalement cette doctrine, cette conception de l'homme qui l'a emporté sur toutes les autres. Ce n'est pas du tout un état naturel du comportement humain et du monde sensible qui l'entoure, mais c'est aujourd'hui la réalité. On a tendance aujourd'hui à considérer que tous les philosophes des Lumières étaient des libéraux, mais d'abord considérons qu'ils ont écrit leurs œuvres dans un autre contexte que le nôtre. Il est évident que si des caractères tels que Rousseau, Diderot ou dans une moindre mesure Voltaire étaient de retour, ils lutteraient avec la même énergie contre l'absence de tolérance et de liberté impliquée par l'idéologie libérale, le dogme du libre marché capitaliste et la monarchie présidentielle absolutiste de la Macronie, et seraient des antilibéraux.
Car ils étaient des hommes de liberté prônant l'esprit de tolérance, des rebelles finalement, contre toutes les formes d'asservissement que ce soit hier par l'église et la monarchie, aujourd'hui par l'argent, et tout ce que ne sont pas les libéraux d'aujourd'hui.

Je vais plus loin, d'accord ils ont tous promu la liberté et stigmatisé le dogme religieux et la monarchie de droit divin, mais cela suffit-il à faire une philosophie globale, où l'on pourrait amalgamer tout le monde pèle-mêle, et tirer de cette origine, de quoi justifier et légitimer le libéralisme tel qu'il s'affiche aujourd'hui à travers la mondialisation, en affirmant qu'il ne s'agit pas d'une idéologie, mais d'une philosophie ?

Je persiste à dire et à penser que le libéralisme aujourd'hui, tel qu'il s'affirme et se déploie, s'apparente plus à une idéologie, avec ses militants, ses sectateurs, voire ses fanatiques, qu'à une quelconque philosophie. Et dont le libertarianisme ou anarcho-capitalisme dont se réclame le patron d'Amazon qui a amassé environ 140 milliards de dollars, forcément au détriment de ses petits copains, c'est-à-dire vous et moi, constitue la forme en même temps la plus caricaturale et la plus dangereuse pour l'avenir de l'humanité, avec l'ubérisation programmée de la société mondialisée, sans droits sociaux pour les travailleurs, et sans tenir compte de l'écologie.
Oui vous avez raison d'affirmer qu'une telle doctrine justifiera certainement un jour (sans doute pas très lointain), l'euthanasie pour tous ceux, qui ne sont pas forcément les « faibles », qui ne peuvent ou ne veulent s'adapter à un tel genre de totalitarisme qui ne dit pas son nom (cf. 1984, Orwell) , aujourd'hui encore soft, faute d'alternative politique,.

Alors Sophie Flamand, journaliste à Causeur, me répond, pour justifier l'opinion contraire que le libéralisme est une philosophie (Erasme, Diderot, Bastiat, etc), et que contrairement à une idéologie qui dit « Je sais ce qui est bon pour vous ! », elle affirme « J'ignore ce qui est bon pour vous, donc je veux que vous puissiez faire ce que vous pensez être bon pour vous. »
Pour commencer j'ai du mal à voir Diderot que j'ai étudié à la Fac avec d'Elisabeth de Fontenay comme prof de philo, comme un libéral pur jus de la trempe d'Adam Smith !
Et puis bien sûr on prend bien soin d'oublier totalement Rousseau dans cette « philosophie », qui est à l'origine de la pensée de gauche au sein des démocraties, et son idéal d'égalité et de fraternité et sa critique de la proptiété privée, même si il a aussi influencé des barbares qui s'en revendiquaient au nom de la pureté de leur vertu, comme Pol Pot pour ne citer que lui.
De notre devise républicaine affichée sur le frontispice des mairies, on n'a gardé que la liberté, en oubliant les deux autres principes, est c'est cela qu'on appelle le libéralisme aujourd'hui, qui est en réalité la liberté de quelques uns au détriment des plus nombreux, et sans les limites qu'imposait Kant, en reprenant une idée de Rousseau qui disait ; « La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre ». Tout ce que notre époque de néolibéralisme triomphant et impudique a totalement oublié, faisant bon marché de tout son héritage philosophique et complexe au profit d'un prêt à penser simplificateur voire même cynique, je le répète, avant tout idéologique.
La solidarité, elle devrait commencer dans la famille, or l'idéologie libérale, je persiste et signe, a tellement corrompu le comportement de nos contemporains que même la famille ne constitue plus ce lieu privilégié de solidarité, la mienne en tout cas, totalement corrompue  par l'idéal de jouissance des parents baby boomers, et leur indifférence totale au malheur d'autrui, qu'ils ont voulu transmettre à leurs enfants, quand ils ne les avaient pas tout simplement détruits, vous devriez lire Houellebecq, mais pas que...

L'époque moderne a remplacé la raison pratique ou morale (il y a des choses que l'on peut faire et d'autres non, au nom de principes supérieurs et transcendants), par une raison hypothétique (on fait les choses en vue d'un objectif, ou encore la fin justifie les moyens), une telle conception est contrainte par l'idéologie libérale qui conçoit tout en termes d'efficacité, de performance, et de rentabilité.
Dans un tel contexte que n'avaient pas prévu les premiers penseurs libéraux, ou pas à ce point d'hybris, il est devenu impossible pour le commun des mortels, de faire une pause salutaire, pour souffler un peu et réfléchir à sa condition de mortel, bref pour faire ce qu'on appelait jadis de la philosophie.
Les acteurs qui ne sont pas assez performants ou rentables, sont effectivement souvent poussés au suicide, notamment dans le monde du travail en voie de déshumanisation. On demande aussi aux acteurs du monde du travail, de devoir constamment s'adapter aux nouvelles exigences de rentabilité et de profit du « nouveau monde » (dixit Macron).

Les notions d'adaptation, de sélection et de réussite jouent un rôle primordial, sur le soi-disant modèle du règne animal, dont on a fait un principe universel. C'est ce qu'on appelle le darwinisme social : dont le principe est « s'adapter ou mourir ».
Je le répète dans un tel contexte de barbarie diffuse, qui fait de l'homme un animal comme les autres, nous ne parvenons plus à penser avec détachement et sereinement, comme pouvaient le faire les premiers philosophes libéraux et/ou des Lumières, qui avaient une pensée complexe ; alors que les idées des « philosophes » libéraux contemporains, dont les emblématiques Attali et Minc font partie, sont très simplificatrices et ont vocation avant tout à persuader leurs futurs adhérents et militants voire fanatique, et à impressionner voire intimider leurs adversaires, avant toute autre considération. Et si il n'y avait que ces deux là ! Les militants de l’idéologie de droits de l'homme surtout, se trouvent dans tous les rouages de la société, de la simple assistante sociale au Président de la République.

Comme le remarquait fort justement Finkielkraut dans les années 80, il y a une « défaite de la pensée », défaite qui fait des ravages et dont les plus fragiles sont les victimes, car nos principes démocratiques et humanistes ne sont jamais réinterrogés au regard de ce que la modernité en a fait, mais ils sont constamment instrumentalisés pour justifier tous nos excès dans les domaines économiques et géopolitiques.

N'idéalisez pas le monde des fonctionnaires et des enseignants, c'est un monde où désormais se jouent les mêmes logiques de performance, d'efficacité et de rentabilité que dans le privé.
C'est encore une stratégie, globalement des possédants et des dirigeants, que de faire s'affronter ces deux mondes privé et public, afin de « diviser pour mieux régner » ! Et surtout inciter le commun des mortels à ne pas réfléchir et à accepter le monde tel qu'il est, c'est-à-dire si l'on gratte un peu derrière les apparences qui sont celles des beaux mots de démocratie, d'humanisme, des droits de l'hommes,  dont on se paie pour se donner BONNE CONSCIENCE, est en réalité profondément corrompu moralement, laid esthétiquement, mauvais politiquement.
Et c'est ce monde, qui est je le répète une construction purement idéologique que malheureusement Sophie Flamand, malgré toute sa sensibilité d'humaniste éclairée et ses bonnes intentions qui ne font aucun doute, est payée pour défendre...

Le monde « tel qu'il est » ne nous laisse pas d'autre choix que d'être armé et féroce. C'est bien dommage car c'est la part la plus noble de l'humanité, sa capacité à éprouver de la compassion, sa générosité, son altruisme, qui s'en trouvent totalement niées, néantisées même, au sens où l'on a oublié que cela faisait partie aussi de la nature humaine. Ce rappel vous condamne généralement dans le monde du travail à une mise à l'écart, et des remarques comme « mais tu prends tes désirs pour la réalité ! » ou encore « faut pas rêver ! », « faut être réaliste », « on n'est pas au club mèd. » etc.
On se retrouve tous peu ou prou obligé de faire preuve de férocité, de méchanceté voire de cruauté gratuite pour les pires qui peuvent s'épanouir sans contraintes morales au sein d'un tel système, et sans avoir conscience qu'il ne s'agit pas de la « réalité » de la nature humaine, mais d'un oubli de ce qu'elle peut aussi être.
Déjà Schopenhauer en son temps, était navré et révolté de la « méchanceté » (c'est un terme qu'il emploie fréquemment) qui s'exerçait à son époque (il avait peut-être à l'esprit l'épisode sanglant et napoléonien qu'il avait connu dans sa jeunesse), et prônait la compassion dans les rapports entre les gens. Depuis Schopenhauer, cela ne s'est pas arrangé, cela n'a fait que s'aggraver...
Et si par malheur vous êtes incapable de vous adapter à la méchanceté du troupeau qui lui sert aussi de point de repère et de reconnaissance mutuelle, alors vous êtes désocialisé, et au pire poussé, comme vous l'avez fort bien remarqué, au suicide pur et simple. Il est beaucoup plus facile d'être féroce que d'être compatissant, surtout dans le monde « tel qu'il est ».

Aujourd'hui un écrivain comme Houellebecq qui déplore aussi la méchanceté de ses contemporains dans le monde moderne, est navré que l'on ait fait de Nietzsche une idole indépassable et que l'on ait totalement oublié l'héritage spirituel de Schopenhauer, qui nous rapprochait plus d'une philosophie s'inspirant du bouddhisme, prônant le détachement et la sérénité.

Oui la philosophie de Nietzsche est exaltante et stimulante, mais elle prône l'adhésion au monde « tel qu'il est » et la volonté de puissance, qui pourraient bien finalement être à l'origine (je parle de la volonté de puissance qui débouche sur le nihilisme), du déclin définitif de l'Occident ! Mais Nietzsche n'a pas eu non plus la même histoire que Schopenhauer...

25 commentaires:

  1. « Pensez-vous réellement que nos dirigeants aient un iota de marge de manœuvre »

    Leur marge de manœuvre est celle pour laquelle ils ont été choisis, non par le peuple, mais par les grandes puissances d’argent, puisque la dernière élection a plus été le résultat d’un coup d’état, que la première mesure prise par le nouveau champion a été d’octroyer un budget de dix milliards d’euros à la création de films, de séries etc…, en clair à l’achat de la soumission des médias et des artistes.

    Toutes ces manœuvres pour former une société docile à qui les dirigeants ne demandent qu’une chose, consommer et se taire.

    Alors oui, non seulement je le pense, mais j’en suis certain.

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    1. D'autant plus que généralement les dits films et séries participent de ce que Sloterdijk nomme le post-humanisme, un système qui permet de mieux contrôler les foules, en leur ayant ôte tout esprit critique et de curiosité. « Toutes ces manœuvres pour former une société docile à qui les dirigeants ne demandent qu’une chose, consommer et se taire » : en réalité qui aurait encore l'envie ou la capacité d'ouvrir sa gueule ? En 50 ans, depuis 1968, de déculturation des classes moyennes, et dont Macron n'est pas l'instigateur, mais le continuateur.
      D'ailleurs y a t il réellement une volonté politique derrière tout ça ? Ou n'est-ce pas l'« Autonomie de la Technique », telle qu'énoncée par Heidegger, qui poursuit son oeuvre ?

      L' époque des livres et de la lecture qui demande du temps et de la concentration, est aujourd'hui révolue. L'établissement de la culture de masse (radio, télévision, réseaux...) a mené à l'établissement d'une société marginalement, voire, « post-littéraire, post-épistolographique et en conséquence post-humaniste », je cite Sloterdijk .

      La floraison littéraire importante d'après 1945, serait son dernier balbutiement, son chant du cygne, un dernier concours d'exaltation et d'auto-illusion.

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  2. POURQUOI LA GAUCHE PASSE SON TEMPS à DéNiGRER LA DROITE, POSTURE FONDAMENTALEMENT RéACTiVE ?
    Parce que la gauche, depuis l'effondrement de l'URSS, a perdu la foi : l'alternative au capitalisme, une fois effectué le deuil du marxisme (Marx reste le meilleur critique du système mais le communisme, lui, a fait long feu), doit être réinventée... Faute de quoi, la gauche - je parle de la vraie, pas des libéraux du PS ou de LREM - se limitera à la posture de l'indignation morale.

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    1. D'autant plus que généralement les films et séries majoritairement issus de l’industrie hollywoodienne participent de ce que Sloterdijk nomme le post-humanisme, un système qui permet de mieux contrôler les foules, en leur ayant ôte tout esprit critique et de curiosité. « Toutes ces manœuvres pour former une société docile à qui les dirigeants ne demandent qu’une chose, consommer et se taire » : en réalité qui aurait encore l'envie ou la capacité d'ouvrir sa gueule ? En 50 ans, depuis 1968, de déculturation des classes moyennes, et dont Macron n'est pas l'instigateur, mais le continuateur, en récupérant certains thèmes d'un mouvement qui se voulait au départ anarchiste et révolutionnaires, trahi par des baby boomers qui ont vieilli, et qui pour la majorité d’entre eux ont adopté massivement des valeurs de profit.

      D'ailleurs y a t il réellement une volonté politique derrière tout ça ? Ou n'est-ce pas l'« Autonomie de la Technique », telle qu'énoncée par Heidegger, qui poursuit son oeuvre ? On peut quand même se poser la question, même si on n'adhère pas à la personnalité du druide nazi. Pour ma part j'adhère plus à l'idée d'un programme qui déroule ses effets, directement issu de l'idéologie libérale, c'est vrai ; mais sans rejeter en bloc la question de « l'autonomie de la technique »

      Je m'explique par « Autonomie de la Technique », où l'asservissement aux technologies modernes l'emporte, et où l'époque des livres et de la culture littéraire et philosophique qui demande du temps et de la concentration, est aujourd'hui révolue.

      L'établissement de la culture de masse (radio, télévision, réseaux...) a mené à l'établissement d'une société marginalement, voire, « post-littéraire, post-épistolographique et en conséquence post-humaniste », je cite Sloterdijk.
      La floraison littéraire importante d'après 1945, serait son dernier balbutiement, son chant du cygne, un dernier concours d'exaltation et d'auto-illusion.

      Cependant oui il nous faudrait relire Marx sereinement et avec un certain détachement, ce que l'époque qui le discrédite abusivement dans tous ses aspects, en bloc et sans nuances, rend pratiquement impossible, tant les débats sont passionnés dès que l'on évoque cet auteur qui a été proscrit et marginalisé, comme Heidegger, et dans une moindre mesure, Rousseau.

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    2. Marx marginalisé ? Je n'en suis pas sûr... Le communisme, oui, par contre son analyse du capitalisme reste d'une grande actualité (et est même, en sous-main, reprise par de nombreux néolibéraux...).

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    3. Ironiquement, cela me donne a penser que la Gauche ignore sa propre histoire. Certes, l'URSS s'est effondrée, mais je doute que Marx n'a jamais réellement penser à la Russie mal sortie du moyen-âge quand il parlait d'une révolution prolétaire.. Cela dit, j'ai toujours eu du mal a voir LREM en parti de gauche...

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    4. Que la révolution communiste ait pris place dans des pays pauvres - la Russie, la Chine, Cuba... - va en effet à l'encontre de l'analyse (la prospective) marxienne, qui voyait le communisme comme destin du stade le plus avancé du capitalisme... Le Marx "voyant", largement héritier d'Hegel, a décidément commis pas mal d'erreurs... En particulier, celle de penser que l'être humain jouirait de la jouissance d'autrui : c'était faire fi de l'égoïsme universel, et considérer chacun.e comme un.e saint.e potentiel.le. Ce que nous sommes en effet, mais pas seulement.

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    5. Il y a aussi cette naïveté sur le parti qui ne ferait plus qu'un avec le peuple et qui partagerait le pouvoir avec ce dernier...:/ Mais pour être honnête, il a échouer a assimiler, ô ironie, la loi d'économie de la zone de confort, à savoir que les gens sont prêt à s'investir jusqu'à un certain point. Chose que Bismarck, lui, avait bien compris pour désarmer les communistes en Allemagne...

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  3. Houellebecq le client ?

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  4. Oui Houellebecq le client et en même temps le prophète de nos sombres temps décadents et nihilistes. Les Occidentaux quand ils ont un peu d'argent, vont se défouler en Thaïlande notamment, qui constitue un gigantesque lupanar à l'air libre, et c'est je crois Houellebecq qui parle le mieux du phénomène dans « Plateforme », sans cacher le fait qu'il a aussi été et est peut-être encore un bon client du tourisme sexuel.

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    1. « Bon après,allez en Asie et de surcroit en Thailande en pensant à l' occidentale,'Descartes'le 'libéralisme,faut pas s'étonner que l'on soit complètement lourdé...Certes il y a 'l économie libérale qui s'applique là-bas(comme partout)mais la religion et surtout leur structure familiale en font un pays à forte traditions et très solidaire,et je dirai "équilibre" un peu les méfaits de la mondialisation.

      Notre morale,nos moeurs,nos principes sont différents des leurs.

      Pour ce qui est des classes moyennes,il n'y a aucun soucis à se faire pour la Thailande..Il y a profusion de chinois,d'indiens,d'anglo-saxons,de russes,européens,et oui,africains...Le tourisme,c'est dans les 20%,je crois, du PIB,et c'est une chasse-gardé ultra-protégée..Et c'est les thailandais qui en ont le contrôle
      La Thailande,c'est une grande diversité culturelle,un pays magnifique,des gens accueillants et souriants,et surtout une infrastructure touristique parfaite,impressionnante avec une sécurité absolu à n'importe quelle heure du jour et de la nuit partout dans ce pays.(sauf à la frontière malaisienne,mais il est interdit d'y aller)

      Et travaillant dans le tourisme,je me demande vraiment comment un pays comme la France peut-être la 1ére destination touristique mondiale,alors que ce secteur s'est fortement dégradé ces 20 dernières années,et qu'aujourd'hui,on est des guignols,avec en plus de gros problèmes de sécurités et agressions.

      La Thailande,c'est des plages,mais c'est aussi le nord,avec Chiang-mai,ville sublime et intelligente,avec un autre tourisme..

      Pour finir,la prostitution est 'culturelle' en Thailande et se pratique depuis des siècles.Les 1er consommateurs de prostitués en Thailande sont les thailandais eux-même,et c'est 1er pays au monde pour pour l'infidélité masculine..Les 'ladyboys' sont aussi une tradition dans les villages..Il me semble que le benjamin de certaine famille soit féminisé..Et dans le monde rural,dans les villages,le ladyboy avait une fonction sociale,notamment servir de maîtresse au fiancé avant le mariage,pour que celui-ci ne s'égare pas avec des femmes...Comme quoi,la moralité...C'est certain qu'un membre du mouvement "meetoo" ne comprendrai pas grand-chose à ce pays. »

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    2. Merci Goldorak pour votre commentaire éclairé et éclairant, je suis allé deux fois en Thaïlande, en 1998 et en 2012, j'ai quand même noté un petite dégradation, au sens où les Occidentaux me semblaient considérer la pays comme un vaste défouloir la deuxième fois plus que la première, et que je ne reconnaissais même plus l'île de Koh Samui, tant elle avait été transformée et urbanisée, quelquefois un peu de façon anarchique et « sauvage ». Mais les Thaïlandais restaient les Thaïlandais, impassibles, flegmatiques et toujours souriants, semblant observer tout ce remue-ménage avec un certain détachement, sérénité, bienveillance même.
      Le bouddhisme et son éthique de détachement et de sérénité aurait pu constituer une forme de salut pour l'Occident, mais malheureusement, il n'en prend pas du tout le chemin, malgré les avertissement d'un Schopenhauer, ou à sa suite contemporaine, d'un Houellebecq...
      Souhaitons effectivement que la Thaïlande et plus généralement les pays d'Asie, qu'ils soient bouddhistes ou confucéens, demeurent épargnés par la métaphysique du sujet telle qu'énoncées par Descartes et qui pose l'homme comme « maître et possesseur de la nature ». Peut-être que pour eux, souhaitons le, l'idéologie libérale n'agit qu'en surface, et que profondément ils restent viscéralement attachés à leurs valeurs ancestrales héritées d'un mode de pensée bouddhiste.

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    3. Pas de soucis pour le blog..Je vis une grande partie de l'année en Thailande,depuis 5 ans maintenant,j'ai une petite affaire et un peu de terres agricoles à Petchabun..Je quitte l'Europe définitivement en Octobre..J'ai trouvé dans ce pays un apaisement,un bien-être et dans la vie de tout les jours une sorte de 'spiritualité' que nous font partager les thailandais..Et je me suis pris au jeu de cette de 'fatalité de la vie' dont les thais se réclament,et très incompréhensible pour nous,

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    4. Diable que je vous envie, et souhaiterais faire comme vous ! Si vous avez des tuyaux pour une installation n'hésitez pas à me les fournir, bien que je sois « attaché », par une famille, trois filles, une ex compagne, une femme actuelle, un travail etc.
      Enfin si je pouvais partir avec toute ma famille vers ce pays à la spiritualité que j'avais bien sentie lors de mon premier voyage en 1998, et qui m'avait en quelque sorte « converti », je dirais pas non !

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    5. Le problème d'un investissement en Thailande est que vous n'êtes jamais propriétaire majoritaire,un ou des associés thais le sont,bien que vous y mettez tout l'argent..Du jour au lendemain,vous pouvez vous retrouvez une main devant,une main derrière dans l'avion..Il y a plusieurs manières de créer une compagnie en se préservant un maximum,mais en dernier lieu,si vous avez un problème avec un thai,vous aurez toujours tort et toujours ce risque de tout perdre en cas de conflit.Pour ma part,j'ai eu beaucoup de chance et rencontré une femme thai,cuisinière pendant les saisons,dont la famille cultive des terres,riz biologique,caoutchouc à partir de l'hévéa et culture vivrière,et un frère officier dans l'armée thai,ce qui peut-être utile dans une dictature militaire:)..Nous avons créer un restaurant,il y a 1 an, guest-house et nous privilégions les produits biologiques issue de sa et des ferme(s) au alentour.On est pas super riche,mais on arrive à vivre tout simplement,faire en fonction de nos convictions,payer nos factures et être heureux.Après si on a une rentrée locative,par exemple,correct en France,on peut vivre tranquille là-bas sans travailler.J'ai beaucoup voyager et travailler à l'étranger auparavant et découvert la Thailande il y a 5 ans..Au bout de 3 jours je suis littéralement tomber amoureux de ce pays et de ces habitants.Et j'espère y finir mes jours au sein d'une famille qui m'a accueilli et accepter admirablement.

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  5. Thibault la Croisade6 août 2018 à 09:15

    « Il est évident que si des caractères tels que Rousseau, Diderot ou dans une moindre mesure Voltaire étaient de retour, ils lutteraient avec la même énergie contre l'absence de tolérance et de liberté impliquée par l'idéologie libérale, le dogme du libre marché capitaliste et la monarchie présidentielle absolutiste de la Macronie, et seraient des antilibéraux.
    Car ils étaient des hommes de liberté prônant l'esprit de tolérance, des rebelles finalement, contre toutes les formes d'asservissement que ce soit hier par l'église et la monarchie, aujourd'hui par l'argent, et tout ce que ne sont pas les libéraux d'aujourd'hui. »

    Je ne le crois pas pour Voltaire, qui était un homme dont les opinions étaient tout entières dépendantes de ses intérêts et de ses jalousies.
    Par ailleurs, il ne faut pas confondre un libéralisme économique nécessaire et un libéralisme moral dangereux.
    Enfin, parler d'asservissement par la monarchie et par l'Eglise est tout simplement contraire à la vérité. Ce sont elles au contraire qui ont libéré l'ancien peuple francs de ses esclavages et le Français de ses chaines. Qu'on nous explique comment le manant qui tient la terre, le serf qui est libre et jouit de plus davantage que le locataire d'aujourd'hui tout en payant 70 fois moins d'impôts, comment Bougainville, Martin partie aux Indes françaises ou n'importe quel paysan français a été asservi, vraiment ! le servage a été volontaire partout, car c'était une condition fort intéressante, et l'on voit qu'à chaque fois que le roi a tenté de dissoudre cette classe, les serfs protestaient et se liguaient pour la maintenir.
    Oublions ces billevesées de manuels scolaires républicains.

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    1. Thibault de la Croisade,
      Je ne suis pas réactionnaire même si la pensée réactionnaire contient bien des réponses pertinentes à la question de l'aliénation dans la société contemporaine.
      Je n'ai aucune espérance dans la foi, mais je suis un conservateur pour préserver toutes les formes de solidarité, y compris archaïques, celles qui passent par la religion et qui est traditionnellement catholique en France.
      Et je suis socialiste, c'est-à-dire que je vois les religions comme des formes primitives de socialisme, dans la conception qu'elles ont de l'homme.
      Je suis socialiste au sens où je vois l'homme comme un animal social et non pas comme un atome isolé seul sur une île déserte, tel que le conçurent les premiers idéologues libéraux juste bon à vaquer à ses occupations égoïstes pour s'enrichir matériellement, et dont le plus emblématique et cohérent, fut Adam Smith.

      D'ailleurs je considère qu'effectivement l'Ancien Régime qui favorisait les corporations, dissoutes par la Révolution au nom du soit-disant intérêt général, était bien plus « socialiste », donc solidaire, que le régime actuel, que l'homme y était infiniment moins corrompu moralement que de nos jours. Qu'il avait une morale, qu'il savait ce qu'il fallait faire et ne pas faire, quand aujourd'hui partout le cynisme est roi et que la fin justifie les moyens pour s'enrichir à n'importe quel prix, à tous les échelons de la société. Mais vous avez raison de souligner par ce que vous qualifiez de billevesées, le redoutable pouvoir de formatage, conditionnement, dressage etc. du régime actuel, par le biais de l'école, de la propagande médiatique et de la publicité etc.

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    2. Sophie Flamand (journaliste de Causeur)6 août 2018 à 10:42

      Tout à fait d'accord avec votre analyse Thibault la Croisade, sauf en ce qui concerne Voltaire. On peut lui reprocher bien des choses, y compris ses courbettes à la cour de Louis XV et plus encore à celle Frédéric II. Mais il n'était pas guidé exclusivement par ses intérêts. Voyez Calas, Sirven ou Lally-Tollendal où il a agit contre ses intérêts financiers.

      Et un petit bémol sur la "dangerosité" du libéralisme moral. C'est parfois le cas, pas toujours, comme pour toute morale.

      Pour le reste, j'applaudis.

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    3. Sophie Flamand Les Belges n'ont pas ce souci d'élégance naturelle des Français, je sais que dit comme cela tout de go, ça peut faire un peu provoquant, et du même coup ils n'ont pas non plus ces censures esthétiques, morales et surtout désormais idéologiques que se mettent les Français. Quand je dis « les Français », je veux parler du cercle très restreint du parisianisme où derrière une fausse vertu affichée, se cache la volonté (un vouloir-vivre au sens de Schopenhauer) vicieuse la plus outrancière.

      Je veux parler de tous ceux qui prétendent aux cercles très fermés du parisianisme mondain, des Rastignac généralement en fin de compte, pour qui une notion comme la sincérité est méprisable, et qui font la pluie et le beau temps en matière d'opinion, étouffant dans l’œuf quiconque ne souscrirait pas à leur vision étriquée du monde.

      Justifiant le plus souvent le néolibéralisme le plus débridé, sous couvert de bons sentiment de « gauche », qu'ils ne partagent même pas sincèrement, et dont ils ne s'autorisent que peu de critiques au nom du bon goût français. Je pense un peu à quelqu'un comme Brice Couturier, qui n'est qu'un exemple parmi d'autres, qui m'a excommunié de son cercle restreint d'« amis », en raison de mes opinions déviantes et iconoclastes.
      Où un certain esprit de dérision propre aux Belges notamment, est plutôt très mal vu, quoiqu’apprécié mais dans un genre de clandestinité, et surtout que l'on n'affiche pas en société. Et qui a influencé sans doute Kervern, Delépine, et l'humour grolandais, qui sont français mais influencés culturellement par la Belgique, cela ne fait aucun doute.
      Pourquoi parler des Belges ? Parce qu'ils s'autorisent une critique, le plus souvent par la dérision, des excès du néolibéralisme que ne s'autorisent pas ou plus les Français, au nom du bon goût, donc par esprit grégaire finalement, ce fameux instinct du troupeau dont parle Nietzsche, pour ne pas déroger au modèle obligeant d'une poignée d'intellectuels qui ont leur propre histoire particulière, mais qui l'imposent au reste de la société et font la pluie et le beau temps en matière d'opinion.

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  6. Entièrement d'accord ! J'ajouterai juste que ce que l'on appelle "la métaphysique du sujet" (le terme n'apparait pas chez Descartes),donc une philosophie Foucault montre comment cela devient un siècle plus tard par simple décret royal une idéologie de l’enfermement où tout ce qui n’est pas conforme de l’idée que l’on se fait de l’Homme et du monde est exclu d’une manière ou d’une autre : « Mais quoi ! Ce sont des fous ! » Il n’est pas gratuit non plus que le corps de Foucault est fondamentalement sexuel alors que celui de Descartes n’est rien d’autre qu’une machine, une étendue, un contenu abstrait.
    Et pourtant si vous lisez les commentaires sur le net d’aujourd’hui combien sont-ils qui sont restés cartésien ? Et plus encore qui n’y sont même pas encore arrivés ;-)

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    1. C'est ce qu'on appelle le retour du bâton, après la tentative de réhabilitation de la pensée des fous, par le mouvement antipsychiatrique. On est désormais dans l'extrême inverse, la promotion de l'enfermement pour tous, et le retour d'une pensée logique et ultra classiciste, voire puritaine sous influence US, d'inspiration pseudo-cartésienne en réalité au service du pouvoir. Mais toute pensée, tôt ou tard, tout mouvement fut-il d'inspiration anarchiste, comme mai 68, est un jour ou l'autre récupéré par le pouvoir, surtout aujourd'hui et de façon paroxystique à l'ère de la Macronie.

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    2. En toute logique historique la critique politique de Descartes par Foucault vient avant la pensée de l'antipsychiatrie. E un mot « L'Histoire de la Folie… » de Foucault paraît en 64 et « L’anti-œdipe » de Deleuze et Guattari qui lance l’antipsychiatrie (bien qu’elle ait déjà commencé depuis quelques années en Italie) date de 1972. Et de fait on peut dire que ni l’un ni l’autre ne sont précisément des livres sur la Psychiatrie en tant qu’institution médicale seulement. Le premier est plutôt une étude sur la manière dont naît la société et la rationalité moderne, donc aussi un certain impérialisme en cessant d’intégrer les « fols » (idiots du village) mais en enfermant sous cette dénomination tout ce qui ne correspond pas à la norme morale dominante. L’anti-œdipe, lui, cherche à repenser le désir. Considéré depuis Platon comme manque comme à Pattaya où il entre dans une logique capitaliste de l’offre et de la demande, Deleuze voit le désir plutôt comme production. Mais pour en revenir à Descartes. Il ne faut peut-être pas trop lui imputer ce qui est tiré de son cours passage des Méditations sur les fous. De même qu’il ne considère la folie que comme la conséquence d’une machine qui ne fonctionne pas et qu’il ne se pose pas la question pourquoi – ce qui est certes un manque philosophique assez grave – il ne s’intéresse pas non plus aux questions politiques (sauf les cuisses de la reine Christine) et préfère s’en tenir au non usage de la Raison. La Morale provisoire restant comme définitive. À relire ou revoir la belle pièce : « L'entretien de Mr Descartes avec Mr Pascal le jeune » de Brisville. Avec Henri Virlogeux (Descartes) et Mesguich en Pascal. Formidable ! Je me souviens de Mesguich buvant une bière à la fin et disant qu’i aimerait bien faire une version en intervertissant les rôles. Je faisais remarquer à Daniel que le vieux Henri était bien trop fier de sa barbe à la Descartes. Virlogeux est mort en 95 mais Mesguich a repris le rôle de Descartes en 2009 avec William son fils dans le rôle de Pascal. Si vous avez l’occasion regardez la première version.

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    3. Virginie Alba-S.12 août 2018 à 10:57

      Merci de vos nuances et recontextualisation.

      Comme tous les philosophes Descartes a compris et dit certaines choses que l'on peut considérer encore acceptables aujourd'hui et beaucoup qui ne le sont plus, du fait des limites propres à son époque en connaissances, notamment. Juste un homme, le bougre, comme tous ses prédécesseurs et successeurs.

      "Le premier est plutôt une étude sur la manière dont naît la société et
      la rationalité moderne, donc aussi un certain impérialisme en cessant
      d’intégrer les « fols » (idiots du village) mais en enfermant sous cette
      dénomination tout ce qui ne correspond pas à la norme morale dominante.
      L’anti-œdipe, lui, cherche à repenser le désir. Considéré depuis Platon
      comme manque comme à Pattaya où il entre dans une logique capitaliste
      de l’offre et de la demande, Deleuze voit le désir plutôt comme
      production".

      La rationalité moderne n'a pas encore intégré la femelle et la femme comme égale, par exemple, pas plus que la rationnalité prémoderne, (considérée comme irrationnelle par les modernes) comme on peut le vérifier étant donné qu'on se retrouve avec une juxtaposition des deux aujourdhui, avec le "pragmatisme." Il faut dire que les philosophes n'avaient pas réussi à conceptualiser cette absence n'étant même pas capable de la voir, tant l'impérialisme antimoderne, à travers eux, s'est bien reproduit dans la modernité, sous forme d'aveuglement idéologique.

      Comme quoi on a pu rendre la rationnalité idéologique tout autant que l'irrationnalité ou l'antirationnalité,aujourd'hui nommé pragmatisme.

      Pour ma part, je suis d'accord avec Deleuze, le désir est une production et on est toujours dans la domination de la loi de l'offre, en ce qui le concerne. Pattaya est un énième exemple.

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  7. Oui c'est cruel mais cela illustre bien le fait que le monde est devenu plus absurde que tragique, parce que plus personne n'est là pour observer nos destinées individuelles singulièrement tragiques, dans un monde contemporain totalement privé de transcendance, et donc d'un art susceptible de rendre compte de l'aspect tragique des choses. De ce vide laissé, naît le sentiment de l'absurde.

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  8. Virginie Alba-S.12 août 2018 à 08:39

    « On a tendance aujourd'hui à considérer que tous les philosophes des
    Lumières étaient des libéraux, mais d'abord considérons qu'ils ont écrit
    leurs œuvres dans un autre contexte que le nôtre. Il est évident que si
    des caractères tels que Rousseau, Diderot ou dans une moindre mesure
    Voltaire étaient de retour, ils lutteraient avec la même énergie contre
    l'absence de tolérance et de liberté impliquée par l'idéologie libérale,
    le dogme du libre marché capitaliste et la « monarchie » présidentielle
    absolutiste de la Macronie, et seraient des antilibéraux. »

    Parfaitement d'accord parce qu'ils étaient libéraux classiques et pas économiques.
    Je revendique leur héritage dans ma défense du libéralisme, contre le vidage de sens du mot libéralisme, du concept, et son remplissement par des fondamentalistes du marché et du capitalisme financier.
    Par contre, le libéralisme est avant tout un matérialisme, contre les idéologies et les antimatérialismes de leur époque et de la notre.
    Quant à Descartes, vous faites une critique à charge du philosophe, rien ne va dans sa pensée, d'après vous, jugement extrème qui vous dessert. Par contre, d'accord avec vous, Descartes était l'héritier des croyances et valeurs sociétales des sociétés humaines androcentriques passées et de son époque et désolée de vous décevoir mais il n'y a pas eu qu'en Europe que les animaux ont été maltraités ou le sont encore. Et là où certains animaux sont traditionnellement protégés et l'ont été, beaucoup d'autres animaux et des humains ne le sont guère.
    "Je pense donc je suis."
    Vous savez, on a découvert que nombre d'animaux réfléchissent, comme nous et/ou à leurs manières, les plantes aussi. Alors plus la peine de poursuivre Descartes pour ce dicton.
    On peut inclure les animaux, les plantes dans la sphère de la matière et de la pensée.
    Ce qui ne veut pas dire exclure des humains, cependant. Comme certains fondamentalistes.
    Y'a de la place pour tout le monde puisque tout ce beau monde y est déjà sur la planète. A vivre en interaction et en interdépendance.
    IL suffit d'arriver à le conceptualiser, le penser. ET mettre de côté les idéologies et les pratiques qui nous en empêchent autant que faire se peut.

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