jeudi 2 août 2018

La question de la mystérieuse « cause musulmane » au sujet de l'affaire Benalla


La « part maudite » de l'islam, « ce qui est toujours en excès de ce qu’il est censé être », c'est effectivement la conquête.

Cependant la « part maudite » de l'homme moyen, c'est son formatage idéologique et sa rentabilité ou utilité pour la société (c'est pour cela que Houellebecq a raison de dire qu'aujourd'hui l'artiste authentique est un parasite sacré de la société), ce qui l'éloigne de toute idée de « décence commune » dont parle Orwell.

Enfin la « part maudite » de nos sociétés occidentales, c'est le profit.

La question que pose Houellebecq dans son livre prophétique intitulé Soumission, n'est pas seulement de savoir si l’islam va nous soumettre ou non dans un horizon très bref de temps ? Mais aussi la suivante : est-ce que le petit-bourgeois occidental moyen veule et conformiste, qui est aussi le héros du livre (il vaudrait peut-être mieux dire antihéros), vaut la peine d'être sauvé ? Ou encore est-ce que nos sociétés occidentales profondément corrompues et nihilistes et bonnes qu'à produire un type humain dégénéré moralement et spirituellement, valent la peine d'être sauvées d'une conquête de l'islam ou non ?

La question qu'il faut se poser est pourquoi les femmes blanches ne font plus d'enfants ? Est-ce la faute des musulmans ? Est-ce la faute du coran et les hadiths ? Et sommes-nous aptes nous, rejetons décadents d'une métaphysique du sujet qui nous a épuisé spirituellement et moralement en 400 ans depuis Descartes, à juger du bien fondé spirituel ou non du message du Coran à ses croyants ?

Nous nous sommes en réalité « suicidés », et nous n'avions pas besoin du Coran pour cela, la métaphysique du sujet a très bien accompli son œuvre toute seule. Mais comme la nature a horreur du vide, il faut bien que des populations moins épuisées moralement et spirituellement occupent la place laissée vacante de notre propre chef.

Comment expliquer ce lent suicide ? C'est surtout que nous nous sommes éloignés de nos racines populaires, de son bon sens et de sa « décence commune ».

Voilà comment j'explique son lent déclin à l'Occident :

La « décence commune » n'est pas du tout une idée des communistes.

Les riches sont plus immoraux que les pauvres et n'ont aucune décence.

Il ne s'agit pas de contrôler notre vouloir vivre (cf Schopenhauer), notre volonté de puissance (cf Nietzsche) ou nos pulsions sexuelles (cf Freud), puisque déjà nous vivons dans une « société de contrôle » (cf Lippmann et « la fabrique du consentement »)

Les fortunes colossales amassées par quelques milliardaires font courir un danger pour la survie de la planète, car plutôt que de les redistribuer et de les répartir, ils préfèrent les investir, pour accumuler encore plus de richesses en encourageant une surexploitation de toutes les ressources naturelles... Or les ressources sont limitées, alors que l'appétit de nos psychopathes du profit ne l'est pas.

Donc je ne suis absolument pas communiste, et je suis pour toutes les formes de préservation conservatrices de notre héritage du passé, alors que la modernité libérale, tout comme le communisme en son temps, les foule aux pieds.

Pour finir je ne partage pas la conception libérale de la nature humaine, qui l'envisage sous le seul angle de la solitude, comme si elle pouvait se construire comme Robinson crusoé sur une île déserte sans interaction avec des pairs, et au seul nom de son intérêt propre. Conception pauvre, justifiant aussi son vice intrinsèque, et dans le seul cadre de relations intéressées avec autrui, exclusivement par le commerce.

Or non, l'homme est avant tout un « animal » social (entre guillemets car il est la part maudite du règne animal, toujours en excès de ce qu'un animal est censé être), et qui plus est, qui a besoin de s'élever vers un idéal plus haut que lui, ce qu'on appelle transcendance, et cela de tout temps, sauf aujourd'hui. Ce qui fait dire à un philosophe comme Heidegger que le nihilisme est le destin de l'Occident, depuis que Descartes en a posé les fondements philosophiques dans la métaphysique du sujet.

Donc pour conclure l'islam ne partage pas notre destin qui est le nihilisme, et ne le souhaite pas, c'est peut-être pour cela qu'il refuse que ses fidèles se laissent embrigader par notre école pour qu'on leur inculque des valeurs occidentales « mortifères » (je veux dire mortifères au sens où c'est comme ça que l'islam les interprète selon moi, et que c'est pour cela globalement qu'il les rejette) pour la survie de l'islam (particulièrement l'enseignement de la Shoah et l'égalité hommes/femmes), en tant que religion et message à faire passer à des fidèles.


15 commentaires:

  1. En résumé, l'islam cache la vérité, le christianisme a suggéré la vérité, la modernité occidentale s'en est emparé et avec ses gros sabots de gueux a tout piétiné.

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  2. Je ne suis pas un défenseur de l'islam loin de là. Mais que veut l'islam en premier lieu avec la conquête ? C'est se prémunir du changement et d'une remise en question pour ne pas tomber dans la perte de repères apparente des occidentaux et de se transformer en omo economicus. C'est d'ailleurs un objectif commun avec une certaine gauche. Du coup, je me suis certainement trompé à ton sujet. Tu est sans doute plus proche du souverainisme que de la gauche. ☺ là où il y a mouvements contraires dans ton exposé je trouve c le point commun justement avec un certain islam sur une période passé et bénie par rapport à la chienlit d'aujourd'hui. J'ai l'impression que tu dis qu'on a perdu nous les occidentaux quelque chose en route et qu'il faudrait revenir à quelque chose qui a existé jadis mais qui n'est plus. Une spiritualité ? Le christianisme ? Un humanisme disparu ? Nous savons bien que notamment à travers le bouddhisme que tout est impermanent. Comment figer techniquement en ce cas une époque bénie et échapper à l'entropie ? Ensuite, une nouvelle fois tu désignes les quelques milliardaires comment étant la cause ou le symptôme de la chienlit ? L'homme est un animal social certes mais pas que il est aussi mue par ses désirs et n'a pas toujours envie de partager. Faut-il en ce cas lui prendre ses deniers de force ? Ou on attend qu'ils fassent comme certains je crois des donations ? Il n'y a jamais eu à mon avis et il n'y aura jamais de jardin d'eden ailleurs qu'en enfance. La crise climatique auquel nous sommes tous confrontés sera une épreuve ultime ? De notre capacité en tant qu'espèce à perdurer et la résolution ou pas de cette épreuve nous éclairera sur notre "valeur" pas seulement de nous occidentaux. Qu'entends tu par nous nous sommes éloignés de nos racines populaires ? Et la surexploitation des ressources est juste dû à ces quelques milliardaires ou bien également au fait qu'il y a désormais 7 milliards d'humains à sustenter ? Sinon j'ai vu houellebecq l'autre jour sortir de chez lui ☺ c'est pour l'anecdote. J'ai beaucoup aimé ses livres mais j'ai pas pu finir la carte et le territoire. J'ai ressenti une forme de lassitude dans les thématiques.

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    1. Bon alors dans mon billet, je fais justement une réponse critique à l'article de Sophie Flamand dans "Causeur", c'est juste le point de départ d'une réflexion sur la comparaison entre les valeurs de l'Islam et celles de l'Homo œconomicus, et j'en arrive à la conclusion que la plupart des musulmans avec leurs valeurs, et leur rejet global des valeurs occidentales, ont plus de vitalité que la plupart des Homos œconomicus.
      Une vitalité qui s'exprime notamment dans la bagarre entre Kaaris et Booba, si l'on suit le fil de l'actualité.


      Et je ne suis pas du tout un souverainiste d'extrême-droite, je serais plutôt un souverainiste de gauche, que l'on pourrait définir par l'étiquette suivant, si l'on veut à tout prix mettre des étiquettes sur les gens, celle de socialiste conservateur en rupture totale et désaccord, avec les valeurs libérale-libertaires dont Macron constitue la figure emblématique.
      Inspiré que je suis en cela par la pensée de George Orwell qui lui même a inspiré la pensée philosophique de JC Michéa, et dont le concept central est celui de « décence commune ».


      Concept qui constitue un héritage direct de valeurs populaires en totale décalage total avec les valeurs des puissants et des riches en régime libéral libertaire, qui sont des valeurs nihilistes qui expriment la subjectivité prédatrice à l'œuvre dans les aboutissants de la métaphysiques du sujet.


      Le reproche que je fais à la petite bourgeoisie c'est de vouloir se calquer sur le modèle des riches et des puissants, plutôt que d'essayer de renouer avec des valeurs communes de décence, dont elle est pourtant globalement issue par le biais de ses origines populaires, et qu'elle a globalement reniées.


      Oui vous avez raison de dire que les milliardaires constituent la « chienlit » (au sens gaulliste, un homme d'Etat que j'apprécie énormément) de nos sociétés modernes, et ils sont très puissants et manipulateurs qui plus est.
      Ils donnent un très mauvais exemple notamment par le biais de la presse "people" au reste de la population qui veut à tout prix leur ressembler.
      Qui plus est cette chienlit a suscité des vocations dans l'art contemporain par mécénat, qui globalement a produit des œuvres intéressantes certes mais parfois à l'image de ce que constitue l'état d'esprit d'un prédateur dont la vocation ultime est de prendre des risques pour faire du profit, et qui se vit comme un genre de héros des sociétés modernes.
      Il faudrait dire plutôt un pirate cupide, mais pas du tout romantique.


      Dans « La carte et le territoire » Houellebecq parle justement de l'art contemporain, qui selon moi constitue tout simplement un appauvrissement de la vocation de l'art, qui originellement est un effort de dépassement de soi-même pour accéder à une forme de transcendance. Et autrefois se manifestait par la représentation sublime de l'« idée de dieu », à travers notamment la construction des Cathédrales (ce n'est qu'un exemple parmi d'autres), dont nos contemporains ne parviennent plus à percer le sens divin.
      Un artiste comme Pasolini sentait bien toutes ces choses là, cette idée de « décence commune » (qui n'implique pas forcément la modestie), et qui en même temps ne l'empêchait pas par modestie déplacée, de produire des œuvres qui dépassaient largement le sens commun...

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    2. Michea a raison sur le fait que les libéraux sont des pessimistes de la nature humaine. Je suis un pessimiste qui pense que malheureusement le ver est dans le fruit. La preuve Einstein E= mc2. Le mec y te fait découvrir la relativité et la bombe atomique en même temps.

      il a fallu que je change de service en 4ème vitesse à cause de salauds de pauvres comme moi :-) C'est pour ça que je ne crois pas à la gentillesse du pauvre de manière définitive.

      Salauds de pauvres !

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    3. Je n'angélise pas les pauvres non plus. Mais il faut bien avouer que la conception de l'homme suivant le libéralisme a bien contribué à le corrompre.

      Le monde tel qu'il est aujourd'hui est une construction idéologique que l'on doit en grande partie aux premiers théoriciens du libéralisme, puisque c'est finalement cette doctrine, cette conception de l'homme qui l'a emporté sur toutes les autres, ce n'est pas du tout un état naturel du comportement humain et du monde sensible qui l'entoure mais c'est aujourd'hui la réalité.

      Au sens où la réalité ou le réel, c'est la même chose selon moi, c'est ce que l'on perçoit, ce que chacun perçoit, donc chaque réalité est singulière à un individu, et même une huître a une perception du monde qui l'entoure, et cela constitue sa réalité.
      Eh bien le réel lui-même est une construction idéologique, c'est-à-dire que ce que je perçois n'est pas neutre, d'une part parce que comme tout le monde j'ai été embrigadé (école et instruction), formaté (notamment dans le monde du travail), et conditionné (par la publicité et la propagande médiatique libérale), cela a une incidence sur la façon dont j'interprète et appréhende le monde sensible. Et ensuite parce que ce monde sensible lui-même que je perçois a été façonné et transformé en 400 ans de métaphysique du sujet, c'est-à-dire modernisé et industrialisé, et parfois défiguré totalement, abîmé, pollué...

      Donc les pauvres ne sont pas plus purs que les riches, car ils vivent dans le même monde qui façonne les riches comme les pauvres, peu ou prou suivant le même moule. Cependant les riches sont plus immoraux que les pauvres, car désormais la fin justifie les moyens, il n'y a plus aucune morale en société libérale, morale qui avait pour origine une conception religieuse du monde, or précisément les riches disposent de plus de moyens pour arriver à leurs fins, donc ils sont plus cyniques, réalistes, et cruels, ils peuvent se le permettre, ce que ne peut pas se permettre un pauvre...

      Et le doute qui peut légitimement nous assaillir est que si un pauvre avait subitement les mêmes moyens que lui ne se comporterait-il pas immédiatement comme lui, de façon cynique ?

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    4. J'étudie la philosophie en autodidacte, j'ai pas aimé qu'on me recadre sur la différence entre réel et réalité en philosophie du coup j'épluche et c super. J'écoute des podcasts sur france culture également. Pour le moment avec Schopenhauer et Nietzsche, j'en arrive à la conclusion que leurs philosophies renvoie au corps pulsionnel et donc que la philosophie orientale est moins coupée du corps que chez les occidentaux. Si tu pouvais me synthétiser le concept de décence commune et la métaphysique du sujet, je suis preneur :-) Oui pour Schopenhauer origine et finalité. Dans un cœur en hiver de Sautet, Auteuil dit la musique c'est du rêve, l'art c'est du rêve, c'est rendre la tension de la réalité plus supportable comme la philosophie d'ailleurs.

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    5. Bonne question que celle de la différence entre le réel et la réalité. Le réel c'est ce que je perçois, et comme chaque individu est singulier, la réalité de chacun est singulière.

      La réalité est peut-être mon interprétation du réel ?

      Il y a des gens dont on dit qu'ils "ne vivent pas dans le monde réel", et c'est péjoratif, cela veut dire souvent qu'ils ne sont pas réalistes, qu'ils sont idéalistes ou malades mentalement comme on le dit parfois des artistes, parce qu'ils sont incapables de s'adapter aux contrainte du monde réel. Mais les contraintes du monde réel, sont elles-mêmes une construction idéologique comme je te l'ai déjà dit.
      La réalité c'est peut-être aussi la façon dont je vais essayer de m'armer pour affronter le réel, pour le supporter en fin de compte, le réel est un donné objectif (même si en fin de compte il constitue une construction, car le donné objectif n'est en réalité jamais neutre), quand la réalité serait une interprétation subjective et singulière, comme la philosophie ou la métaphysique du sujet, qui sont des constructions idéologiques que chacun construit en fonction de ses moyens pour affronter le réel, pour s'y adapter en fin de compte. Adaptation, darwinisme social ?

      Et même si de nos jours la notion d'adaptation est largement surestimée et sert même de principe de validation sur le terrain de l'idéologie libérale.
      Effectivement sur le modèle du règne animal, l'idéologie libérale a fait de l'adaptation un critère de réussite. Notions de réussite qui a son tour joue un rôle déterminant de légitimation de l'idéologie libérale, puisque la morale qui en découle s'articule autour de cette notion. On va effectivement en régime libéral, juger les gens moralement en fonction de leur plus ou moins haut degré de réussite. L'échec te condamnera à un genre d'invisibilité sociale, qui est aussi un peu un genre de réclusion. Dans les cas les plus extrêmes, cela équivaut presque à un genre de condamnation à mort, et les plus violents des reclus du système passent à l'acte, surtout aux Etats-Unis, avec une arme et tirent dans le tas.

      Mais alors ce qui est marrant c'est que la réalité va ensuite contribuer à modifier, transformer le réel, le donné objectif. La subjectivité de l'homme a un pouvoir de transformation sur le monde sensible qui constitue le réel. En fin de compte même la notion d'objectivité est relative car elle dépend toujours en dernier ressort de la perception que j'en ai, hormis la perception que chacun a du monde rien n'existe, si je n'existais pas en tant que sujet, le réel cesserait aussitôt d'exister.

      C'est ma perception qui fait l'être d'une chose, et c'est aussi ajoute le philosophe Berkeley, le fait d'être perçu par Dieu qui fait l'être d'un individu qui perçoit. Selon Berkeley mes perceptions sont des idées qui découlent de la perception de Dieu, qui est antérieure à la nôtre, immuable, éternelle, et qui fait que les hommes et les animaux perçoivent le même monde, un monde commun qui en fin de compte constitue l'idée de Dieu, c'est pour cela que le monde ne cesse pas aussitôt d'exister quand nous disparissons. Nous ne percevons que des idées selon Berkeley, qui met en doute l'existence même de la matière.

      Voilà je m'arrête là, c'est juste une ébauche, ça vaut ce que ça vaut, et il faut bien se dire que chaque correcteur, tout philosophe soit-il ou qu'il se prétend être (et souvent un prof de philo n'est pas un philosophe) a sa réalité, et que son interprétation de ma copie ou de la tienne n'a que peu de valeur objective, et qu'elle ne constitue pas un principe d'universalité.

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    6. Que l'on soit prisonnier d'un système je vous l'accorde mais les comportements humains ne peuvent être généralisés si je gagnais au loto je deviendrais sans doute parano.
      Pour être un prédateur du cac40 ou cahuzac il faut un certain fonctionnement que je n'ai pas. Mais j'ai entendu des histoires de grosses fortunes qui peut-être par avantage fiscal mais peu importe faisait des dons. Je crois plus au corps physiologique et de quel manière ce corps physiologique va s'exprimer dans une société que de dire qu'un riche est forcément corrompu ou mauvais parcequ'il ne distribue pas son argent à des intermittents du spectacle par exemple.
      Si on dit que le riche n'est pas bon point final autant dire que l'homme n'est pas bon. Hors l'homme peut être bon ou mauvais et selon certaines circonstances.

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    7. La philanthropie pour les riches est même une institution aux États-Unis où quasiment tous les riches reversent énormément à la société civile, puisque la tradition dans ces pays là est d'avoir un système social de redistribution beaucoup moins développé qu'en France et que dans tous les pays européens généralement.

      C'est aussi pour cette raison que les milliardaires français, qui se plaignent constamment d'être trop taxés, sont généralement moins philanthropes que les milliardaires anglo-saxons du nouveau monde. Ce n'est pas parce qu'ils sont meilleurs que les autres ou qu'ils sont bons en soi, mais c'est par construction idéologique, qui en fin de compte découle toujours d'une morale, qui fut en son temps influencée par une religion. Aux États-Unis il s'agissait surtout du calvinisme qui a favorisé l'émergence de mœurs puritaines, où la notion de philanthropie joue un rôle primordial.

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  3. Interressant mis à part le chapitre écolo et celui (le dernier) sur l'aliénation essentielle de l'homme qui renvoient au militantisme d'il y a 40 ans.

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    1. Je ne sais pas si vous êtes juif, et cela ne me regarde pas, et après tout je devrais m'en foutre puisqu'effectivement l'idéal républicain est censé transcender nos particularités ethniques ou religieuses. Mais peut-être que les Juifs échappent en partie à cette aliénation propre à la métaphysique du sujet définie en premier par Descartes, et qu'ils constituent le dernier élément non corrompu et sain, encore capable de porter avec vitalité l'idéal des Lumières. Comme l'avait d'ailleurs prédit Nietzsche, en raison de leur caractère diasporique qui les fait toucher toutes les facettes de la culture occidentale, sans les préjugés propre aux patries et les frontières qu'ils mettent à notre esprit.

      En gros les Juifs ont remplacé l'ancienne aristocratie féodale en ce qui concerne son aspect cosmopolite, et pas féodal dieu merci ! Et ce qui fait d'eux, une « aristocratie de l'esprit » qui a synthétisé l'esprit européen. Ce que les nations et les ressortissants qui les composent, sont incapables de faire, puisqu'ils ont l'esprit coincé par les frontières des coutumes et des mœurs qui les séparent encore d'une autre nation.

      L'Europe de Maastricht et désormais de Lisbonne n'aura réussi à faire malheureusement la synthèse que sur le plan économique, sans réussir à abattre les préjugés culturels, qui font qu'un Anglais ne se sentira jamais européen avant de se sentir anglais, et idem pour toutes les autres nations d'Europe.

      Aristocratie de l'esprit, d'autant plus que la diaspora juive dépasse désormais très largement le seul cadre européen, et qu'elle est majoritairement implantée, hormis en Israël, sur le continent américain, plus précisément encore aux Etats-Unis (6 millions je crois).

      C'est aussi une thèse évoquée par Houellebecq dans son livre "Soumission", car la protagoniste principale, la maîtresse du « héros » (il vaudrait mieux dire antihéros) veule et soumis, alors qu'elle ne l'est pas, et de sa famille, qui au passage doivent fuir la France, avant que l'islam ne parvienne à l'hégémonie sur l'ensemble de la société française, et au pouvoir pour y instaurer un antisémitisme d'Etat, est même présentée comme courageuse et franche.

      On pourrait dire que les musulmans désormais ont eux aussi ce côté cosmopolite, à l'instar des Juifs, mais qu'à la différence de ces dernier, ils constituent encore, il faut bien l'avouer, une « plèbe tribale et en même temps cosmopolite, de l'esprit », caractérisée par le fait divers grotesque que constitue l'échauffourée entre le clan tribal de Booba et celui de Kaaris.

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    2. Sophie Flamand (journaliste de Causeur)3 août 2018 à 11:10

      Non, je ne suis pas juive. Et j'approuve totalement votre analyse. Le courant libéral, humaniste, éclairé qui pointe son nez dès la fin du quatorzième siècle pour se réduire quasi en cendre sous la férule ensanglantée de la révolution française et plus encore de la Révolution industrielle, a pu perdurer grâce à la diaspora juive Ashkénaze. Par contre je doute beaucoup qu'il en aille de même du cosmopolitisme musulman. D'abord à cause de sa tribalité, ainsi que vous le soulignez, mais aussi, et peut-être surtout, à cause de son prosélytisme obsessionnel, qui, forcément, ne concerne pas le "peuple élu".

      Quant à "Soumission", j'ai trouvé que c'était le moins bon de Houellebecq.

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    3. C'est quoi cette salade mondialiste sans frontières?

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    4. Mondialisme libéral, internationale communiste, cosmopolitisme culturel et civilisationnel des Juifs, universalisme du catholicisme, islam conquérant... Quels sont les points communs, quelles sont les lignes de fracture ?

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  4. Les "musulmans" dans leur grande majorité en occident, sont des homos economicus comme les autres avec juste le marché de niche du halal comme particularité. Le libéralisme s'adapte à toutes les situations et est capable de toutes les compromissions (cf Lafarge & DAESH) c

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