jeudi 16 août 2018

La religion musulmane ne constitue-t-elle pas surtout, une forme de résilience ?


La religion musulmane ne constitue-t-elle pas surtout, une forme de résilience, jusque dans ses manifestations les plus extrémistes ?

J'en discutais récemment avec un « Philosophe conseil médiateur », qui s'occupe de la réinsertion de jeunes musulmans en situation de rupture avec le système scolaire, et il me disait ceci en réponse à mon billet précédent :

Lui : « "aujourd'hui les musulmans chassés par les guerres ou la famine de leurs pays d'origine, ont comme projet (plus ou moins conscient, mais contenu dans les sourates du Coran)"... J'ai envie d'une petite précision : vous parles des musulmans indonésiens ? des saoudiens ? de qui ? Et aussi de quelles sourates qui auraient pour projet de nous envahir parlez-vous ? »

Moi : « Non j'ai pas envie de rentrer dans ce jeu là, c'est un secret de polichinelle, Onfray a écrit un livre là dessus Penser l'islam. Évidemment lorsque l'on est rempli de certitudes pour des raisons qui tiennent à l'idéologie globalement d'extrême gauche ou communiste, il vous sera absolument impossible d'en changer, donc inutile d'insister...
Au passage, que la civilisation change de nature en Europe je m'en fous un peu, la civilisation actuelle m'avait pas mal abîmé, en tant qu'enfant de baby boomers, et je ne lèverai sans doute pas le petit doigt pour défendre une idéologie néolibérale délétère, qui est responsable depuis 40 ans de la déculturation des enfants, dès l'école.
Je décris juste des faits, une constatation, une observation de l'évolution des populations depuis le milieu des années 90 en milieu scolaire, il y a certains quartiers qui se sont totalement vidés de leur population blanche, pour se remplir d'une population à dominante musulmane. Le contraire, je ne l'ai jamais constaté.
J'ai aussi de très bons amis, qui pensent comme vous, qu'il n'y a pas de problème avec l'islam, que c'est purement un problème social (au passage ces bons amis détournent la carte scolaire pour pas que leurs enfants fréquentent des écoles où la majorité des enfants sont musulmans).
Sinon lisez aussi George Bataille, La part maudite, qui consacre de très beaux chapitres à l'islam, étayés par des travaux d’anthropologues, et qu'il décrit avant tout comme une religion de conquête. C'est comme ça, c'est tout, c'est une religion de conquête ! Et c'est ce qui fait aussi sa beauté. Il n'y a qu'à lire Lawrence d'Arabie et de voir à quel point cet écrivain guerrier, était tombé amoureux de la religion musulmane (Les sept piliers de la sagesse), et comment il s'en est servi pour faire un pied de nez à la civilisation occidentale qu'il détestait globalement.
Alors évidemment nous ne vivons plus à l'âge de pierre. Mais la question qui demeure est : les musulmans de France en tout cas, ont-ils réellement l'envie, le désir de faire leur aggiornamento vis à vis de leur religion, afin de l'adoucir ? Comme la religion catholique l'a bien fait, assez récemment, vis à vis de l'antisémitisme ?
On peut avoir comme vous une vision progressiste et optimiste des choses, je ne vous blâme pas, après tout est une question de caractère, et vous avez peut-être raison de penser que le progrès social résoudra la question de l'islam en Europe. Je ne sais pas, j'en doute, j'ai le droit ? »

Lui : « Vous parlez beaucoup mais vous ne répondez pas au questions. C'est votre choix. Vous assénez des vérités mais sans les argumenter ou les référencer. C'est votre choix. Vous me prêtez des intentions que je n'ai pas : je pense en effet qu'il y a un problème avec l'Islam. Vous me faites des procès d'intention : « lorsque l'on est rempli de certitudes pour des raison qui tiennent à l'idéologie globalement d'extrême gauche ou communiste »... Je ne suis pas communiste. (Pour le coup c'est vous le stalinien). Tout le monde a le bénéfice du doute et je suis toujours ouvert à une bonne discussion mais la condition pour moi c'est on se respecte. Et je vous ai respecté. Je vous respecte encore en vous posant cette question : n'est-il pas inadéquat de mettre en balance des « populations blanches » et des « populations musulmanes ». Est-ce qu'on ne compare pas des pommes et des poires ? Si l'on affine un peu l'analyse, vous verrez qu'il y a des blancs musulmans, des noirs ou des bronzés qui ne le sont pas, des tas d'autres convictions et des mesures tout autant différentes dans chacune de ces convictions... Je ne noie pas le poisson, je précise. Et quand on précise, on mène sans doute mieux un combat, vous ne trouvez pas ? »

Moi : « Oui vous êtes très nuancé, vous argumentez et vous référencez très bien, c'est aussi une déformation professionnelle, puisque j'ai cru comprendre que votre métier est médiateur, vous êtes payé pour ça.
Moi je ne suis pas payé pour utiliser mes compétences philosophiques dans le domaine de la médiation, afin qu'advienne un monde chatoyant rempli de diversité, donc je n'ai pas votre talent dialectique de la nuance et de l'argumentation référencée. Vous avez le droit d'être progressiste et de penser sincèrement qu'avec de la bonne volonté on tendra vers le mieux. Je n'ai pas le sentiment de ne pas vous respectez puisque je comprends parfaitement votre vision du monde, sans la partager d'un iota.
« Philosophe conseil médiateur » je trouve ça assez bizarre comme profession, mais c'est très tendance, très dans l'air du temps, mais l'air du temps je m'en méfie comme de la peste. En gros vous aidez peut-être les gens à s'adapter à un monde qu'ils ne désirent pas au fond d'eux-mêmes, un monde ou la morale commune a été remplacé par la raison hypothétique (Kant), c'est-à-dire une raison qui voit tout en termes d'objectifs à atteindre, et des moyens qu'il faut se donner pour y parvenir. J'espère que vous avez bien conscience que ce changement de paradigme sociétal entraîne des maladie comme le "burn out", et en pousse certains au suicide.
Non l'homme n'est pas un animal qui devrait s'adapter à son environnement comme les autres animaux, pour survivre. L'homme est plus compliqué que ça : il a besoin d'un « chez soi », pour s'épanouir, du reste je pense que Darwin n'a jamais affirmé que l'homme était un animal comme les autres, mais que le « darwinsime social » est la déformation caricaturale faite de la théorie de l'évolution de Darwin au profit de l'idéologie néolibérale.
Cette idéologie néfaste a des répercussions particulièrement désastreuses dans les rapports humains. Rapports humains au passage qui sont votre fonds de commerce, vous êtes comme un pompier (peut-être pyromane) qui essaie d'éteindre un incendie causé directement par les injonction de l'idéologie néolibérale. À moins de changer radicalement de système, je doute que votre position nuancée et subtile de médiation, ne puisse changer d'un iota la situation des gens, en l'état actuel des choses qui va plutôt en empirant (ce dont à peu près tout le monde a une conscience diffuse). C'est peut-être aujourd'hui plus de radicalité dans les prises de position que de subtilité, dont nous avons besoin, ou pas ? Car personnellement je suis de plus en plus sceptique face à toute volonté politique de changement, et j'ai tendance à prôner pour ma famille et moi-même une forme de détachement face au matérialisme qui corrompt tous les rapports humains.
Je ne sais pas quel monde on est en train de nous préparer, mais effectivement je n'ai pas très confiance. En mai 68, un slogan proclamait : « cours camarade le vieux monde est derrière toi ! ». L'idéologie néolibérale ayant fait sa révolution culturelle dans les années 80, nous préparant, ici et maintenant, un monde que d'aucuns peuvent trouver effrayant, il serait plus juste aujourd'hui de s'écrier : « Ralentis mon ami, le monde de la Silicon Valley est devant toi !
Les musulmans dans tout ça, ils essaient aujourd'hui surtout de survivre dans un monde rendu hostile par l'idéologie néolibérale, en se servant comme d'un bouclier des valeurs de résilience que leur apporte leur religion. D'après beaucoup d'observateurs ce sont plutôt des victimes, et les attentats ne sont pour l'instant qu'une brutale et dérisoire tentative de faire entendre son point de vue. Mais pour l'avenir en Europe, le nombre dû à leur démographie galopante pourrait leur donner finalement raison, d'ici une cinquantaine d'années, car ils ont des valeurs qui ont le souci de la reproduction de l'espèce ; contrairement aux Occidentaux généralement, pour qui le sexe est devenu davantage un instrument de plaisir que de reproduction de l'espèce.
Vous me direz que les deux peuvent peut-être être conciliables, et l'ont souvent été dans les civilisations passées. Oui certainement, mais pas dans le cadre d'une idéologie néolibérale, qui nous pousse à toujours faire preuve de plus d'efficacité, et où l'énergie sexuelle est utilisée dans cette optique, comme un genre de dopage...»

Lui : « D'accord avec tout ce que vous dites. J'ai plutôt un fonds optimiste. Le portrait que vous dressez de ma profession ne me convient évidemment pas : "En gros vous aidez peut-être les gens à s'adapter à un monde qu'ils ne désirent pas au fond d'eux-mêmes" qui entre parenthèse existe depuis 2500 ans (mais c'est vrai que depuis quelque temps il y a un regain d'intérêt pour la philo, et nous ne pouvons que nous en réjouir...). Je ne suis pas infirmier au chevet du capitalisme ni chien de garde de la bureaucratie scolaire. Ma vision des choses est plutôt celle-ci : j'essaie de redonner le goût d'apprendre à des jeunes que l'école a désespéré. Car je pense que seule le savoir rend libre dans cette société. Et c'est tout ce qui m'intéresse ici : qu'ils soient un peu plus libres ! »

9 commentaires:

  1. Vous dites que les musulmans seraient plutôt des victimes... Lesquels ? Les cheiks du Golfe, les plus grands bénéficiaires du néo-libéralisme ? Ceux des "démocraties" musulmanes qui continuent de réélire les mêmes dirigeants corrompus planquant leur argent en Suisse ? Les djihadistes de tout poil faisant régner la terreur dès qu'ils le peuvent au Moyen Orient ? Les petits caïds des cités qui ne pensent qu'à l'argent que leur vaudra leur trafic ? Qu'il y ait de nombreuses victimes musulmanes, nul n'en doute, mais le principal problème est qu'elles sont principalement victimes d'autres musulmans...

    Accessoirement, et sans être une panacée universelle, loin de là, le libéralisme a quand même été le meilleur vecteur d'enrichissement de la population mondiale de toute l'histoire de l'humanité. Alors que l'Islam fermerait plutôt le peloton de queue : suffit de voir l'histoire de l'Algérie ou de l'Iran pour être édifié.

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    1. Les migrants musulmans ce n'est pas du tout la défaite du libéralisme, le libéralisme est triomphant par le biais du néolibéralisme, et fait des victimes, les salariés les plus fragiles et beaucoup de musulmans, qui trouvent dans la radicalisation une forme de résilience.

      La philosophie contemporaine essentiellement néo-bourgeoise, est issue d'une révolution culturelle que la bourgeoisie a faite à l'aide d'un mouvement de contestation d'inspiration plutôt anarchiste comme mai 68, en le récupérant totalement pour mieux accroître sa main mise sur la société, et mieux légitimer sa domination, tout en se donnant bonne conscience. C'est aussi une philosophie issue de l'idéologie néolibérale et du type de conscience bourgeoise qui peut naître d'une telle idéologie, dogmatique, intolérante, et exprimant constamment une volonté de domination sur autrui (qui explique l'apparition d'une phénomène de société contemporain comme le burn out). Et qui au passage n'a plus rien à voir avec l'héritage des philosophes des Lumières.

      On a tendance aujourd'hui à considérer que tous les philosophes des Lumières étaient des libéraux, mais d'abord considérons qu'ils ont écrit leurs œuvres dans un autre contexte que le nôtre. Il est évident que si des caractères tels que Rousseau, Diderot ou dans une moindre mesure Voltaire étaient de retour, ils lutteraient avec la même énergie contre l'absence de tolérance et de liberté réelle impliquée par l'idéologie libérale, le dogme du libre marché capitaliste et la monarchie présidentielle absolutiste de la macronie, et seraient des antilibéraux. Parce qu'ils étaient libéraux classiques et pas économiques.

      On peut revendiquer leur héritage dans une défense du libéralisme, contre le vidage de sens du mot libéralisme, du concept, et son remplissement par des fondamentalistes du marché et du capitalisme financier.
      Par contre, le libéralisme est avant tout un matérialisme, contre les idéologies et les antimatérialismes de leur époque et de la nôtre.

      Mais aujourd'hui ce qui triomphe est l'idéologie néolibérale, et tout le reste lui est subordonné, y compris un éventuel libéralisme classique issu des Lumières. Si ce dernier ne fait plus l'affaire pour défendre les valeurs du néolibéralisme, alors il peut très bien être remplacé par l'antiracisme, le multiculturalisme, bref toutes sortes de doctrines progressistes qui en dernier ressort font toujours le jeu du Capital, y compris les migrations de musulmans vers l'Europe, dans sa quête d'une main d'oeuvre toujours à meilleure marché.

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    2. Qu'entendez-vous déjà par "philosophie néo-bourgeoise" ? Si l'on parle de discours philosophique (explicite ou implicite) en France, il serait plutôt néo-marxiste, avec une bonne dose de nihilisme libertaire. Si l'on parle de modèle économique, il oscillerait entre le capitalisme de connivence et le socialisme de marché. Que le résultat exprime une volonté de domination sur autrui, j'en conviens toutefois volontiers, même si j'ai tendance à douter qu'il existe un système social dénué de ce problème.

      Par ailleurs, tous les philosophes des Lumières n'étaient nullement des libéraux : Rousseau, par exemple. Je concède toutefois que beaucoup parmi eux seraient horrifiés de la façon dont le capitalisme financier et le multiculturalisme ont détourné les doctrines qu'ils promouvaient.

      Je suis en revanche tout à fait d'accord avec votre dernier paragraphe, à condition d'en restreindre la portée aux pays occidentaux. Car les pays musulmans ou extrême-orientaux ont une optique tout à fait différente sur la marche du monde : à leurs yeux, c'est le capitalisme financier qui est un outil dans leur propre dialectique du pouvoir.

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    3. Néo-bourgeoise dans le sens où la jeunesse bourgeoise des pays occidentaux a fait sa révolution culturelle vers la fin des années 60 (on pense évidemment à mai 68 en France), faisant nettement passer la bourgeoisie d'un paradigme conservateur à un paradigme libertaire.
      C'est d'ailleurs toujours la génération des baby-boomers désormais très vieillissante qui détient pratiquement tout le capital symbolique (et certainement financier en France), car je ne sais pas de quelle génération vous êtes, mais vous aurez remarqué qu'il y a eu une faillite totale de la transmission du capitale culturel de cette génération aux autres générations, qui se trouvent trop démunies culturellement, pour espérer mener à son terme de façon cohérente, une critique du système qui parfois les oppresse.

      Au point caricatural que la majorité de la jeunesse occidentale actuelle s'est donné comme modèle de réussite ses propres oppresseurs qu'elle prend pour des bienfaiteurs de l'humanité, j'ai nommé les Zuckerberg, les Musk, les Bezos... Ce dernier qui quand même avec ses 150 milliards de dollars possède l'équivalent du PIB de la Hongrie, ce qui ne semble strictement plus choquer personne, « car vous comprenez il a pris des risques pour ça... » !

      Moi c'est ce que j'appelle depuis l'offensive néolibérale menée par Thatcher et Reagan, le « crime parfait » à l'égard des la classe moyenne, directement menacée désormais de déclassement voire de disparition pure et simple. Et honnêtement sa paresse intellectuelle et sa déculturation qu'elle a plus subies que voulues, pour les générations qui suivent celle des baby boomers, les y aura conduit.

      Je pense que la pays extrême-orientaux n'ont pas besoin de se donner bonne conscience par des fictions issues d'une conscience bourgeoise, ce qu'on a appelé en France les nouveaux philosophes. Ils ont encore des religions ou philosophies très vivantes pour ça, hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme... sur lesquelles viennent se greffer directement le capitalisme de marché et financier.

      Quant au socialisme il n'a jamais été appliqué en France, au sens où si un jour il devait voir le jour, il devrait avoir pour principe une idée très simple, celle de « décence commune » développée par George Orwell (common decency). Le problème aujourd'hui posé est celui de la génération des baby-boomers qui n'a jamais fait preuve de la moindre décence, et qui d'une façon ou d'une autre, devra renoncer à sa volonté de domination sur les autres générations. Mais le problème sera certes bientôt résolu par sa disparition naturelle. Cependant que de dégâts elle aura fait. « Nostalgie », un interlocuteur qui intervient souvent sur ce forum de commentaires, qui appartient pourtant à cette génération m'a avoué lui-même qu'il estime qu'elle a, je cite : « détruit la France » !

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    4. L'étude des systèmes complexes (par ex les sociétés) montre qu'ils ont une propriété fondamentale: l'homéostasie, concept qui nous vient de l'étude des systèmes vivants: tant que le système fonctionne suffisamment loin des limites de ses paramètres, il tend à revenir à un niveau d'équilibre voisin de son niveau d'équilibre précédent.
      Mais si on devient proche des limites alors le système devient victime de ses tentatives de retour à l'équilibre: il engendre les causes qui vont le détruire. Un exemple qu'on donne souvent: l'ultra libéralisme financier (avec en particulier les outils de spéculation CFD, CDS et des centainrs d'autres), associé à la globalisation internationale avec la destruction créatrice si elle détruit plus vite qu'elle ne crée) peuvent conduire notre système économique à une auto destruction. Phénomène qui fait un peu penser aux "contradictions internes des marxistes qui avaient flairé le pb sans être capables d'y remédier....

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    5. mon pauvre “Wounnie l'ours-con”, quand je pense que c'est un type comme toi, qui n'a que 4 mots de vocabulaire pour exprimer sa pensée unique :
      Marxisme, capitalisme, néolibéralisme, mondialisation, qui donne des leçons de compréhension.....ça fait peur, et on ne s'étonne plus que les musulmans aient un boulevard pour s'imposer, face à des pensées aussi confuses.

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    6. Effectivement la pensée marxiste est géniale et se résume en deux mots, toute la philosophie occidentale (mais aussi les arts, l'architecture, la politique etc.) est issue de la conscience de la classe dominante, dont elle est chargée aussi d'assurer la promotion. Au temps de la féodalité ce furent les aristocrates et le clergé, désormais ce sont les bourgeois, et aujourd'hui on pourrait dire les néo-bourgeois libéraux-libertaires, globalement en voie de déculturation à ton image « johnny johnny » (tu as vu le baiser mortel du dragon ?). C'est pour cela que toute notre civilisation occidentale risque de se casser la gueule et de se faire bouffer par des musulmans qui ont soif de conquêtes...

      Cependant la pensée marxiste a des failles, elle ignore le besoin de transcendance propre à l'homme et qui est aussi une nécessité pour conjurer les dégâts de la rivalité mimétique sur le psychisme des gens dans une société, ce qui était le rôle des religions.
      Mon credo ce serait plutôt « c'était mieux avant ! », plus on s'éloigne des origines, plus on s'éloigne de la pureté du sens, et tout se noie dans l'artificiel, la pacotille, le dérisoire et l'absurde, dont tu es un peu une figure emblématique. C'est pour ça que je t'aime bien au fond, c'est pas ta faute !

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    7. Une petite faiblesse de la philosophie marxisme , c' est qu'elle ne s'accorde pas très bien avec les faits historiques , ni les faits observables de nos jours ni avec les découvertes scientifiques non plus . Il y a un problème avec le réel .

      Le temps ou les aristocrates et le clergé , du moins l' épiscopat , ont dominé totalement la société , c' est avant la féodalité militaire qui se met en place au 9 ème siècle . Et dès le douzième siècle , la bourgeoisie , qui a poussé en même temps que la féodalité , s' étripe avec les nobles et dès le 13ème siècle une aristocratie bourgeoise opprime férocement les travailleurs et craint à bon droit une révolution . Et la révolution de 1789 , ce ne sont pas les bourgeois et surtout pas les entrepreneurs qui la font , mais les paysans et les intellectuels , ou à peu près . Et les sociétés socialistes ont évolué drôlement on dirait , et en France le socialisme récupère des valeurs d' extrême droite , le mépris du peuple , le refus du développement économique , l' obscurantisme , la haine des juifs et des américains .

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    8. Avec ces précisions, je comprends mieux votre propos. Et c'est même plutôt bien trouvé, vu que cette "néo-bourgeoisie" est à la bourgeoisie de Marx ou de Weber à peu près ce que le néo-libéralisme est au libéralisme de Locke ou de Smith.

      Concernant la transmission culturelle, je ne suis pas sûr qu'il s'agisse de faillite, à moins qu'on ne la qualifie de frauduleuse. Car il y a surtout eu refus de la transmission (ou « déconstruction » de celle-ci, si on emploie le vocabulaire derridien) de la part de l'élite de cette génération des baby-boomers. Avec l'évident corollaire qu'une fois le tout déconstruit, il ne restait qu'un tas de sable impropre à bâtir l'avenir... D'où la pauvreté culturelle de la génération qui a suivi, effectivement. Génération dont je suis, d'ailleurs, mais j'ai eu la chance d'appartenir à cette minorité dont les parents se sont élevés contre ladite révolution culturelle et ont transmis leur capital propre. Je me garderai d'ailleurs d'incriminer toute la génération précédente de manière indiscriminée : certains parents n'avaient qu'un capital culturel faible et n'étaient clairement pas en mesure d'aller à rebours du mouvement libertaire. D'autres ont fait ce qu'ils ont pu, mais les forces sociales dominantes sont dures à contrer.

      Je n'irais pas pour autant désigner de manière indistincte les pontes de la Silicon Valley comme les nouveaux oppresseurs : certains sont déjà le produit de l'époque, à l'instar de Zuckerberg. D'autres cherchent vraisemblablement à faire ce qu'ils estiment être le bien, même si leur vision de la société n'est pas forcément la mienne. Par contre, le système qui permet le niveau d'accumulation de richesses d'un Bezos a effectivement un grave problème... Quant à Thatcher et Reagan, ma vision serait sans doute un peu plus nuancée que la vôtre, et je n'irais pas non plus les mettre exactement sur le même pied, d'autant que le contexte économique dans lequel chacun s'inscrivait était assez différent. En revanche, sur la disparition en cours de la classe moyenne occidentale, je crains que vous n'ayez raison...

      Par ailleurs, sur les religions, il est vrai qu'hindouisme, bouddhisme, shintoïsme sont encore vivaces. Par contre, en Chine, le taoïsme et le confucianisme sont bien morts, sauf si l'on réduit le confucianisme à la vénération de l'État et à la stabilité politique, comme le fait avec une certaine habileté le PC chinois. Toutefois, je pense que vous avez tort de dénier à l'Occident ce type de richesse. Le christianisme est toujours dynamique et influent, hormis dans quelques pays fortement agnosticisés comme la France, où il a été réduit à la frange congrue, sans pour autant perdre sa vigueur intellectuelle, bien au contraire.

      Enfin, je suis forcé de dire que je ne peux souscrire à votre définition du socialisme, bien que j'admire volontiers Orwell : ce socialisme-là n'a jamais été appliqué ou que ce soit et est certainement aussi inapplicable que le communisme idéal, car il est contradictoire avec l'exercice socialiste du pouvoir.

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