samedi 26 mars 2016

Je ne voterai plus socialiste

De toute façon, tant que la France paiera ses enseignants aux rémunérations d'un ouvrier qualifié, il y aura un gros problème d'éducation et de formation, nous sommes au même rang que la Slovaquie ou l'Estonie, un peu devant la Grèce. Il est évident que face au mépris collectif de la société française pour ses enseignants (à qui l'on reproche sans cesse d'avoir trop de vacances), en terme de salaire et de reconnaissance sociale : le problème de l'éducation, de l'autorité face aux élèves, de la formation, ne permettra pas de résoudre le problème du chômage. Les Allemands ont pris le problème à l'endroit en rémunérant bien leurs enseignants, car l'emploi commence par l'éducation et la formation ; la France prend le problème à l'envers, avec la loi El Khomri, en voulant libéraliser plus le marché du travail, en méprisant l'autorité, l'éducation et la formation. En donnant toujours plus aux puissances de l'argent, et en enlevant toujours plus aux puissances de l'esprit. Car l'esprit qui pourrait éventuellement jaillir de la société française, viendra de l'éducation et non de l'argent. L'argent c'est le nihilisme, la France écoute les sirènes américaines et court à sa propre perte. Comme le dit Emmanuel Mousset, si la société française n'est pas capable de s'adapter à ses enseignants, c'est-à-dire à la puissance de l'esprit, "qu'elle crève !", ce qui risque effectivement d'arriver. 
Pour être cohérent avec moi-même, je voterai donc peut-être Juppé si il se présente, qui est le seul à proposer une revalorisation de la carrière des enseignants, et un rétablissement de l'autorité à l'école. La chienlit socialo, depuis 1983, vendue au libéralisme dérégulé, ça suffit ! La droite hormis Juppé, méprise encore plus l'enseignement que la gauche, à l'instar de Xavier Bertrand, qui veut établir 3 jours de carence non payés, pour les enseignants malades, soit environ 250 euros de manque à gagner pour chaque arrêt maladie. Xavier Bertrand fait les gros yeux en direction des enseignants avec un gros bâton, mais sans carotte !
Et je ferai grève et j'irai manifester le 31 mars contre la loi El Khomri, et j'espère que nous serons nombreux. Je souhaite que tous mes collègues fassent grève. Stop, ça suffit, la chienlit "socialo" qui depuis 1983 accepte et accompagne le libéralisme dérégulé.

Il y a la puissance de l'argent représenté par les entreprises, ces dernières ne sont pas inutiles au contraire. Mais la loi El Khomri va leur donner la toute puissance, la toute puissance au grand patronat, où les écarts de rémunération entre un salarié et son patron, sont déjà exorbitants, alors qu'ils devraient être encadrés. Il n'y aura pas de limite à la rapacité du grand patronat si le peuple ne se bouge pas pour dire NON... Stop ! La rapacité des riches, qui cherchent à faire du profit, n'importe où, n'importe comment, risque d'entraîner rien de moins, que la destruction de la planète, selon Paul Jorion, chercheur en sciences sociales, si le dogme de la croissance n'est pas rapidement remis en cause, ainsi que le libéralisme dérégulé et le boulevard laissé aux puissances de l'argent. Il ne s'agit donc pas seulement de mon ego, de ma petite personne d'enseignant, mais il en va maintenant de l'avenir de la planète dans la lutte contre le grand patronat.
Le seul problème maintenant est que nous vivons dans une société non pas d'égaux, mais d'egos, et que personne n'est plus prêt à prendre le risque d'une initiative populaire et collective pour lutter contre le système. Qui si il perdure tel qu'il est actuellement, conduira effectivement à la destruction de la planète, conséquence de la rapacité des riches, qui trouve son origine historique dans l'éthique du protestantisme. Non pour accabler ces pauvre Anglo-Saxons, mais pour leur faire une petite piqûre de rappel. 

Pour l'instant les failles du système nous laissent quelques petites libertés, bientôt tout cela sera contrôlé grâce à des fichiers centraux, tous nos faits et gestes seront épluchés par un grand ordinateur central à la puissance de calcul bien plus développée que celle d'un être humain normal, l'IA. Et alors nous entrerons dans l'âge de l'aliénation totale. Je ne vois pas d'autre alternative, étant donné ce que la nature humaine est. Etant donné ce que je vois dans mon entourage : la majorité des gens, préfèrent le repos à la liberté. Dans une hypothèse optimiste, la surveillance généralisée mettrait un terme à la rapacité du grand patronat, si l'IA qui nous contrôle était programmée pour tenir compte des intérêts de l'espèce humaine toute entière et pas seulement d'une catégorie d'entre eux.

3 commentaires:

  1. Je pense en effet qu'il est temps de revaloriser les salaires des enseignants même si il parait plus urgent selon moi de commencer par revaloriser les fonctionnaires de la catégorie C. Pour ce qui est de l'autorité, il me semble que si l'éducation nationale "virait" tous ces profs incapables de gérer un groupe et donc qui font obstacle aux apprentissages des élèves alors, la question de l'autorité à l'école ne se poserait pas...Lorsque le cadre est posé, justement et intelligemment, que les séquences d'apprentissages sont préparées sérieusement, que l'on croit en ce que l'on fait, alors sauf rares exceptions, ce climat serein permet à tous de s'épanouir et d'apprendre. Pour ce qui est des jours de carence,je pense qu'il en faut, d'une part pour rétablir une équité avec le public, d'autre part pour éviter certaines dérives et aussi pour alimenter les caisses, eh oui, tout cela a un cout dont certains ne semblent pas prendre la mesure. Et puis,si c'est si terrible, changez de boulot! Une prof heureuse (il y en a plein , mais qui comme moi aimerait gagner plus, c'est indéniable mais qui exerce c'est vrai son métier par choix )

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  2. Je pense que vous avez voulu dire une équité avec le privé, chère "prof heureuse", mais précisément, les deux tiers des salariés sont couverts par leur entreprise, qui leur assure ainsi une prise en charge bien meilleure que celle prévue par la loi. Selon un rapport récent du ministère de la Santé et des Affaires sociales, la quasi totalité des entreprises qui proposent une telle couverture à leurs salariés leur offre une compensation totale: le délai de carence est entièrement pris en charge par l'entreprise, de telle sorte que la rémunération du salarié malade n'est pas amputée par un arrêt maladie de trois jours. Reste que pour un tiers des salariés du privé, cette compensation n'existe pas. Ceux-là se trouvent doublement punis car ils sont plus souvent en contrat précaire, dans des petites entreprises qui offrent moins d'avantages, ou dans des secteurs qui offrent des conditions de travail difficiles. Quant à savoir si ce métier "est si terrible" pour moi, ou si je fais partie des profs incapables tout justes bons à être virés, me connaissez-vous ? Et si oui me connaissez-vous assez pour émettre un tel jugement ?

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  3. Effectivement, je parlais d'équité avec le privé! Je reste convaincue malgré ce que vous affirmez qu'il serait utile de revoir le système des congés maladie, peut-être en appliquant une sorte de malus en fonction du nombre d'arrêts sur une période donnée dans la fonction publique. (exceptés naturellement les arrêts pour maladies graves). La solidarité dont vous parlez si souvent, s'applique aussi ici. Le système de solidarité prônée par exemple par la MGEN et auquel j'adhère comporte des limites. Il devient à un moment exaspérant de constater une hausse permanente des cotisations alors même que vous êtes vigilants sur vos dépenses de santé. Puisque certains ne peuvent se responsabiliser et se font prescrire des arrêts très souvent, je pense qu'il serait judicieux de leur appliquer à partir d'un certain nombre de jours des "retenues" mais bon dès qu'on attaque les petits acquis, c'est la révolution! Comment expliquer que les fonctionnaires soient deux fois plus absents que les salariés du privé??La conscience professionnelle plus développée dans le privé? Non...Un travail plus pénible et à risque dans le fonctionnariat?? Soyons sérieux, et acceptons de revenir sur des acquis désuets. Pour ce qui est de vous connaitre et bien non, mais vos écrits laissent transparaitre que votre métier ne vous comble pas et que vous le trouvez difficile, moi je trouve que j'ai de la chance de l'exercer et il me comble voilà la différence entre nous.Quand je dis combler, ça signifie que mes élèves m'apportent plus que je ne leur apporte et que je vois chaque jour avec joie (ou presque, soyons honnête) mes élèves. Quand vous considérerez que vous avez de la chance d'exercer ce métier ou plutôt Si vous considériez , alors vous seriez plus heureux et probablement vos élèves également...

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