vendredi 4 mars 2016

Macron, Valls, avenir de la nation...

Tu me dis "restons Français" quand je te dis que les Français ont un tempérament "ironique et fataliste", non je me suis trompé, les Français sont "ironiquement lucides et légers", mais l'optimisme est pour eux une forme de stupidité, tout comme le fatalisme. Or précisément je suis moi-même fataliste à la différence de tant de nos concitoyens qui restent plutôt légers. Quel rapport avec Macron et Valls, il doit bien y en avoir un, quel est le plus Français des deux, quel est le plus ironiquement lucide et léger ? C'est celui là qui gagnera entre les deux, et je pense que c'est Macron. Valls a un côté trop lourd, pesant ; alors que Macron est comme une bulle de champagne, léger avec des yeux pétillants de malice.
On sent quelque chose de forcé, de pas naturel chez Valls, pour cet espagnol ombrageux d'origine, l'assimilation à la française a dû laisser des traces dans sa fierté ibérique. Non Valls ne ferait pas un bon Président de la République ; ni Macron d'ailleurs dont le caractère conviendrait, mais dont les options économiques sont trop libérales. Je prédis donc la mort naturelle du parti socialiste et de tous les courants qui pourraient s'en réclamer. Car ce parti n'a plus de raison d'être, à moins que ce ne soient les Républicains qui disparaissent. En tout cas maintenant la ligne de fracture politique, qu'on le veuille ou non, et je déplore que cela se fasse par le biais d'un parti populiste, mais finalement à l'instar des Américains et de Donald Trump, est entre les tenants de l'assimilation et qui veulent défendre l'héritage de la nation, et ceux qui veulent vendre la France à Bruxelles, et à la mondialisation la plus effrénée.

Emmanuel Mousset me dit : "Depuis que je m'intéresse à la politique, j'y rencontre des croque-morts qui prédisent la disparition du PS. C'est lorsque je ne les entendrai plus que je m'inquiéterai."

Je te réponds : " Je ne parle pas que de la disparition du PS, c'est une monomanie chez toi de tout ramener au PS, je te parle d'une nouvelle ligne de fracture non plus gauche/droite mais nationalistes/mondialistes, il est d'ailleurs dommage que les alter mondialistes ne s'invitent pas au débat, ou seulement de façon inaudible, pour apporter une alternative au nationalisme, ce dernier risque de nous ramener plusieurs décennies en arrière. Je pèse les dangers du nationalisme, mais les dangers de la mondialisation me semblent pires encore. Ma vision profonde serait plutôt altermondialiste, plutôt que nationaliste, mais altermondialiste avec la défense de l'exception culturelle française, et la défense de son héritage, que l'on bazarde désormais à tour de bras."

Lui : "Eh oui, mon cher Erwan, un socialiste ramène tout au PS (quand nous parlons politique, bien sûr). Je suppose qu'un frontiste ramène tout au Front national. Comme toi, tu ramènes tout à toi-même.
Si je comprends bien, tu es un altermondialiste nationaliste. Remarque que ce n'est pas plus bête qu'un socialiste anti-Hollande. Nous vivons l'époque des croisements génétiques et des contradictions jouissives. De ce point de vue, je me démarque, je suis un ascète, un janséniste, un puritain de la politique."

Moi : "Un artiste ramène toujours tout à lui-même, c'est pour cela que je ne peux pas faire de politique."

Lui : "C'est bien vu. Le sens commun réduit souvent la politique à un "bal des egos", ce qui est complètement faux. Quand on sait les couleuvres qu'il faut y avaler, les humiliations qu'il faut y subir, la patience pour y réussir et le plus souvent y échouer, la politique est une véritable ascèse. L'ego en sort laminé. La politique est une terrible épreuve de vérité, alors que l'art est une fuite solitaire dans laquelle on s'invente son propre monde."

Moi : "L'art aussi quand il vient à aboutir, ce qui n'est pas encore ou ne sera jamais mon cas, est une épreuve de vérité bien plus terrible encore."

Lui : "La politique révèle ce qu'il y a de plus bas en l'homme et l'art ce qu'il y a de plus élevé en lui. C'est pourquoi l'art est toujours beau et la politique souvent laide."


Moi : "La plupart des gens détestent secrètement le beau, ils en sont jaloux, c'est tout le drame des artistes, comment parvenir à se faire accepter par la société ?"

5 commentaires:

  1. A Emmanuel Mousset
    "La politique révèle ce qu'il y a de plus bas en l'homme et l'art ce qu'il y a de plus élevé en lui. C'est pourquoi l'art est toujours beau et la politique souvent laide."
    Ce n'est pas avec de tels propos que vous convaincrez les gens à venir régénérer votre camp.
    Parce que d'abord, il faudrait savoir ce que c'est l'art...
    Il n'y a pas d'art sans artiste.
    Donc définir ce qu'est un artiste.
    Un littérateur, un poète, un metteur en scène, un réalisateur, ne sont-ils pas artistes ?
    Or les exemples foisonnent d'écrivains, de metteurs en scène et de réalisateurs de films comme d'acteurs et d'actrices engagés en politique qui n'ont pas été moches.
    Et pas seulement dans notre pays...
    Certains étant même parvenus à des sommets tels Havel ou Reagan par exemple.
    Si l'oeuvre de l'américain laisse à penser, celle du tchécoslovaque en vaut bien d'autres de chez nous.

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  2. Emmanuel dit "Depuis que je m'intéresse à la politique, j'y rencontre des croque-morts qui prédisent la disparition du PS. C'est lorsque je ne les entendrai plus que je m'inquiéterai."
    On peut peut être préciser ?
    Le PS se décompose pour donner autre chose, pour renaître à une autre forme de vie politique en se dirigeant vers un autre territoire.
    Hélas ce territoire est déjà en grande partie occupé par ce que l'on appelle les centristes.
    Ce nouveau PS risque se voir préférer le vrai centre autour des familles regroupées Juppé/Bayrou/Raffarin , l'original plutôt que la copie.
    Le PS ne va pas mourir il va faire partie du "corps" du centre.
    Mais les autres partis aussi vivent donc s'orientent vers la décomposition/recomposition, LR n'y échappe pas, pas plus que le FN, et le front de gauche alors là ...........
    La vie des uns se nourrit de la mort des autres dans la nature et la politique c'est la nature à l'état brut.

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  3. Emmanuel Mousset5 mars 2016 à 07:47

    Le recentrage du PS est inévitable, comme l'union de la gauche dans les années 60 et 70. Une bonne stratégie politique ne se choisit pas : elle s'impose naturellement. Ce n'est pas la droite qui va occuper la place : l'extrême droite l'oblige à se radicaliser. Le PS n'est pas fondamentalement menacé par l'extrême gauche, qui électoralement ne monte pas.

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  4. À Erwan
    Si un intellectuel se définit comme étant un penseur politique.
    En France, quelque soient ses œuvres, ne sera considéré comme intellectuel que par la moitié des militants politiques qui connaissent son existence.
    Ceux de droite considèrent qu'il ne peut y avoir d'intellectuel que de droite et la gauche que de gauche.
    En résumé comment peut-on préciser ce qu'est un intellectuel ?
    En termes provocateurs on pourrait oser dire que c'est un pisse-copie faire-valoir des idées courtes des politiciens de métier.
    Les politiciens de métier des idée courtes ?!
    À mon avis les politiciens ne peuvent manipuler que des idées parcellaires qui n'embrassent jamais la totalité d'une problématique. Embrasser la totalité d'une problématique nécessiterait toujours d'avoir les connaissances de base multidisciplinaires rendant apte à faire le lien entre les points de vue pluridisciplinaires spécialisés de cette problématique.
    Les experts pointus de chaque discipline sont inaptes à faire le lien.
    Cette inaptitude des politiciens conjuguée à la complexité des sociétés actuelles conduit à, comme on dit, « gérer le flou » ce qui conduit à « gérer des crises » faisant suite à toute décision d'importance qui a été forcément prise avec une beaucoup trop grande marge d'incertitude.
    Exemple : la réforme du code du travail ... lister les disciplines qu'elle aurait du faire intervenir dépasse l'espace alloué sur un blog à un commentaire lisible et supportable !

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  5. à A
    Pour Ronald Reagan, je ne dirais pas qu'il s'agit d'art, mais de peopolisation. Pour Vaclav Havel, je dirais qu'il s'agit certes d'art, mais surtout de la figure d'un intellectuel. Les intellectuels par définition sont des penseurs politiques selon moi, et Vaclav Havel était un pur intellectuel, c'est un peu comme si Alain Finkielkraut ou à un moindre degré Eric Zemmour (puisque beaucoup se disputent sur le fait de lui attribuer ou non, ce titre d'intellectuel), parvenaient au pouvoir en France.

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