lundi 28 mars 2016

Le destin de notre époque

Vu la monstruosité du système actuel, qui repose sur le progrès techno-scientifiques, et dont l'économie est le libéralisme dérégulé, il me semble que la philosophie est désormais totalement inopérante pour modifier le cours des choses. Elle n'en a d'ailleurs plus je crois ni même l'ambition ou la prétention, elle est devenue une discipline scolaire destinée à former à une certaine esthétique du langage ; l'argumentation ; la synthèse ; l'esprit critique... Dans le cas des cafés philos, c'est un hobby généralement réservé à quelques vieilles personnes désœuvrées et bavardes, ou à de jeunes gens en quête d'affirmation de soi par le langage (pourquoi pas pour séduire les femmes). Le caractère de notre époque presque exclusivement d'origine européenne et pas exclusivement d'origine anglo-saxonne au fond, loin de là, - plutôt mélange bigarré des apports philosophiques, littéraires, scientifiques, techniques... de tous les pays d'Europe, mais porté par un pays, les Etats-Unis, dont la communauté dominante est d'origine ethnique et idéologique anglo-saxonne - a abouti à la constitution d'un système qui suit désormais son cours, suivant sa propre volonté d'essence techno-scientifique et économiquement libérale. Même la politique, activité humaine au départ, est désormais dépassée et rendue obsolète par le destin de l'époque, destin déshumanisé et déshumanisant, poursuivant sa propre quête d'amélioration de ses propres moyens, de ses propres conditions d'amélioration de lui-même - détachée de toute finalité d'épanouissement personnel de l'individu, au contraire encourageant la perversion dans les rapports humains par aliénation ressentie - désormais comme finalité de l'humanité occidentale ou occidentalisée, vers le but ultime qui semble, comme décrit dans 2001, l'odyssée de l'espace (de Stanley Kubrick) la constitution d'une IA, comme une fatalité découlant de la découverte métaphysique de l'outil par un singe aux traits vaguement humanoïdes, il y a quelques millions d'années de cela. Restent quelques poches de réaction, qui se font souvent par le biais de religions radicalisées. Le djihadisme n'est rien d'autre qu'un petit grippage de l'énorme machine semblant nous entraîner tous massivement vers peut-être un genre d'aliénation généralisée, ou alors miracle... une libération grâce à l' IA.

7 commentaires:

  1. L'intelligence n'est peut être et surement pas la finalité de l'humanité mais de l'évolution en elle même, qu'importe le vecteur, qu'importe le substrat, l'évolution fait son boulot et nous ne sommes surement qu'un étape...

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  2. Maxime Lépine28 mars 2016 à 20:20

    Seriez vous un de ces dinosaures contre tout progrès scientifique ?

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  3. Je ne suis ni pour ni contre tout progrès technoscientifique. Je constate que c'est un caractère, un destin propre à la civilisation européenne au départ, et qui s'est mondialisé, entraînant un nouveau genre de perversion dans les rapports humains, à cause de son caractère déshumanisant et déshumanisé - ce sont d'après moi les peuples les plus attachés à leurs traditions ancestrales, qui ressentent le plus ce caractère déshumanisant, Africains et musulmans, les Asiatiques semblent mieux s'adapter à cet état de fait. Dernière utopie possible, l'IA qui en découlera sera bienveillante et améliorera les conditions de vie de l'humanité, mais c'est une hypothèse peu crédible pour certains spécialistes.

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  4. Maxime Lépine29 mars 2016 à 13:39

    D'ailleurs Erwan a répondu de façon très intéressante. La Science a un côté déshumanisant certes mais ne serait-ce pas parce qu'elle nous hausse au statut de divinité ?

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  5. L'IA (intelligence artificielle) a effectivement vocation à être la nouvelle divinité créée par l'homme. On ne sait absolument pas à quoi elle ressemblera, si elle parviendra à la conscience ou non. Une chose semble sûre, les progrès de la technologie sont exponentiels et semblent bientôt en mesure de mettre en œuvre cette IA, aux puissances de calcul bien supérieures à celles d'un humain, des millions, voire des milliards de fois supérieures. Toutes ces recherches sont pratiquement concentrées dans la "Silicon Valley", où beaucoup de cerveaux européens émigrent. De plus le caractère exponentiel des progrès techniques a un impact sur les progrès scientifiques selon la "loi du retour accéléré". Concrètement, la loi du retour accéléré donne un pouvoir à l’homme qui devient quasi illimité sur son cerveau et sur la matière. Reste maintenant la barrière de l'éthique et de la bioéthique. Comment faire entrer tous les progrès dans le champ d'application, étant donné qu'ils auront un impact très fort sur la société humaine, notamment en matière génétique, clonage, trafics sur le génome humain avant ou après la naissance etc...

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  6. Il y a un élément à prendre en compte c'est la rapidité à laquelle toutes ces techniques ont été crées et nous sont tombées dessus (souvent pour le bien, voir la médecine, les frigos, etc ...).
    C'est pour cela que dans une vidéo de Michel Drac il dit "nous sommes riches" et après il fait le point de la situation économique mondiale et française qui ne sont pas bons. Il veut dire par là : "imaginons la vie de nos anciens il y a 150 ans", jamais même ils n'auraient pu imaginer une telle transformation de nos sociétés.
    ça personnellement c'est quelque chose qui m'a toujours frappé, c'est la vitesse à laquelle toutes ces techniques ont été développées et sont venues dans notre quotidien. Alors il est possible que le fait que je sois nul en techniques aggrave cet état de fait, une part subjective je veux dire, mais tout de même je comprends tout à fait que beaucoup soient largués avec ces nouvelles techniques.
    Tout cela est très bien développé par Jacques Ellul même si ça date, peu importe. Il a été un maître à penser de José Bové qui oublie toujours de le dire.
    A+
    Marc.

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  7. On peut se demander, et même on le doit, si ce ne sont pas les hommes, bien vivants en chair et en os, qui ne sont pas en train de devenir des ROBOTS !!!
    ça me semble infiniment plus grave.
    Quant aux robots qui deviendraient plus intelligents que les hommes, ce sont les hommes, les ingénieurs qui fabriquent ces mêmes robots. Ils ne sont pas plus intelligents (comment pourraient-ils l'être d'ailleurs puisqu'ils ne pensent pas) mais on programme énormément de choses qui peuvent mettre en oeuvre plus facilement. Nous on a pas pour résoudre un problème forcément tout de suite toutes les diverses solutions. De plus on est aussi des êtres émotionnels, chose que n'ont pas par définition les robots.
    J'ai lu ce matin à la Une du Parisien qu'il y avait un projet fou de refaire monter sur scène Sacha Distel, Dalida, Claude François et Mike Brant via des hologrammes ...
    ça ça me paraît dangereux entre les mains d'un pouvoir qui pourrait alors là faire croire à absolument n'importe quoi : nos politiques auraient le don d'ubiquité ... toujours plus loin dans le délire, il est temps que ça finisse.
    Il va bien falloir un jour renverser la table si on ne veut pas retourner à un état proche de l'esclavage ... !
    Marc.

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