vendredi 17 juin 2016

La société d'aujourd'hui est-elle perverse ou morale ?

Nos convictions morales sont-elles fondées sur l'expérience ? A la naissance il y a ce qui est déjà là ; la hiérarchie sociale, les meilleures places et les autres. C'est notre désir qui découle d'un vouloir sourd et aveugle selon Schopenhauer et que Freud a rationalisé, qui va déterminer notre place dans la hiérarchie sociale, en France il s'agit d'une hiérarchie républicaine. La morale en France contemporaine, va servir souvent à justifier tel comportement républicain et à disqualifier tel comportement anti républicain. La morale vient dans le temps de l'après-coup, après les actes de l' Histoire les plus ignobles comme par exemple les génocides, et aujourd'hui les attentats "ignobles" des islamistes français, nés en France et éduqués en France, ou l'attaque de l'hôpital Necker à Paris par les "casseurs". La morale vient après la pulsion sinon aucun acte ignoble ne serait commis ce qui prouve que nous ne somme pas des êtres moraux, mais des êtres avant tout pulsionnels. On peut s'amuser comme Freud a essayer de rationaliser le pulsionnel, mais rien n'y fait : la pulsion a toujours un temps d'avance sur la raison. Quant à l'expérience elle est peut juste essayer de moraliser le pulsionnel à une échelle historique, ou une plus courte échelle qui est celle des médias, c'est-à-dire moraliser l'Histoire dans le temps de l'après coup. Le journal télévisé de 20h00 est souvent une tentative certes de rapporter des événements, mais aussi de les moraliser un minimum, selon une échelle de valeur républicaine.
L'expression du vouloir absurde à l'âge adulte est le fruit d'une détermination dans l'enfance. D'où l'importance pour un enfant de recevoir de bonnes valeurs morales, de croire même, d'avoir des parents aimants et de suivre un bon cursus scolaire. Plus chez l'enfant encore que chez l'adulte, c'est le pulsionnel qui l'emporte sur la raison, ou la morale. Par contre un enfants est plus crédule qu'un adulte, on peut lui faire croire ce que l'on veut, d'où l'importance de la croyance pour l'éducation, donc l'importance du bon exemple, du bon modèle A l'échelle de l'éducation d'un enfant, l'expérience, c'est-à-dire la prise de conscience dans le temps de l'après coup, peut avoir pour rôle de moraliser la croyance. Chez un enfant les convictions morales sont donc davantage fondées sur la croyance, mais à partir d'une expérience qui sert à la moraliser, et c'est ici que l'expérience représentée par l'enseignant de l'école républicaine doit jouer un rôle déterminant. L'éducation de l'enfant basée sur la croyance, et l'expérience de l'enseignant, va ensuite fonder son caractère.
A l'échelle d'un individu, l'expérience ne peut pas grand chose, on répète toujours les mêmes erreurs malgré toute notre expérience, parce que nos actes sont bien plus déterminés par notre caractère que par de quelconques convictions morales. La construction des valeurs morales se fait donc dans le temps de l'après-coup, on peut parler d'une expérience que l'on tire de l'Histoire, et des événements tragiques qui arrivent tous les jours et que nous lisons aujourd'hui à travers un prisme moral républicain. La croyance morale que l'on va inculquer à l'enfant est donc le fruit de l'expérience. Et les convictions morales qu'un adulte aura ou n'aura pas, découleront de la croyance morale qu'un enfant aura eu ou n'aura pas eu, donc de son éducation, bonne ou mauvaise : le bien et le mal sont donc des déterminations pas des convictions. Donc au final dans le cas d'un adulte bien éduqué et non pervers, ce que l'adulte prendra pour ses conviction morales, et qui seront en fait des déterminations seront bien fondées sur l'expérience, mais une expérience de la société, de l'école et de l'Histoire, plus une culture donc, qu'une expérience personnelle. Individuellement on ne peut strictement rien contre le pulsionnel, je pense qu'on ne tire aucune leçon de ses échecs, et que notre caractère est beaucoup plus fort que toute tentative d'agir selon la raison : chez un individu qui aura été mal éduqué. Par contre un individu bien éduqué tirera toujours leçon de ses échecs, il tirera leçon de son expérience dans le temps de l'immédiat après coup, même si ce sont toujours au final ses pulsions qui motiveront ses actes. On peut parler de bonnes ou mauvaises pulsions, en fonction des individus, déterminées par l'éducation. Donc au final, chez un être sain, les convictions morales sont davantage le fruit de l'éducation que de l'expérience directe, mais d'une éducation qui tient compte de l'expérience de l'Histoire - On pourrait dire aussi que l'expérience c'est l'Histoire que l'on aura moralisée, en fonction du prisme du présent, or notre présent est laïc et républicain - et l'être sain tire de ses échecs des leçons pour s'améliorer. Chez un pervers, et notre société est remplie de plus en plus de pervers, tout ce travail n'est pas possible : car les valeurs mauvaises acquises dès l'enfance, la croyance mauvaise, orienteront l'adulte dans de mauvaises directions, qui répétera toujours les mêmes erreurs, sans pouvoir tenir compte de l'expérience, ni tenir compte de convictions morales qu'il n'a pas. Bien sûr si la société est globalement perverse c'est finalement l'être pervers qui s'épanouira, et l'être sain et moral qui périra. Conclusion : la société aujourd'hui est-elle perverse ou morale ? 

2 commentaires:

  1. Elle est amorale, et c'est mieux comme cela.

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  2. Ce qu'on risque c'est un effondrement de civilisation, rien de moins !!!

    Plus de morale personnelle, plus de sens commun ou solidarité, tout cela déjà très faible peut s'écrouler du jour au lendemain tant les conditions multiples sont requises pour cela.
    ça sera le CHAOS généralisé et là ça sera autre chose que l'attentat du Bataclan.
    Il y aura des pleurs et des grincements de dents.
    Souvenez-vous de Sarajevo, cela a été un carnage pendant des mois et des mois.
    En France c'est très différent mais potentiellement plus grave encore entre les attentats terroristes, le ras-le-bol de la population pour chacun son propre pb, etc ...
    La France est un pays profondément paysan, même s'il n'y a plus de paysans mais des exploitants agricoles ... et avec un Etat fort. C'est très différent d'autres pays proches de nous.
    Le paysan tient longtemps il en a l'habitude, il grogne et c'est tout et a peur de cet Etat fort. Cela crée par exemple quelque chose que l'on ne voit pas ailleurs proche de nous, des méfiances avec ses voisins (tiens, il a quelque chose de plus que moi, ou le contraire, voir la conférence de Michel Drac intitulée de manière provocante, fin 2014 "Vive la faillite"). Et puis vient le jour où ça pète et alors là ça pète très fort !!!
    Réfléchissez un peu et vous verrez que c'est possible et même probable.
    J'espère me tromper et que vous me le fassiez savoir dans deux ans !

    Bon courage. Marc.

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