jeudi 9 juin 2016

La vie n'est peut-être qu'une mauvaise blague

Je ne voudrais pas faire preuve de naïveté mais quand même, pour un homme de " gauche " prôner l'égoïsme et le compétition, est un drôle de paradoxe que les députés PS frondeurs heureusement, dénoncent : comme l'attitude provocatrice de Macron par exemple, à l'égard des travailleurs. Ce dernier allant au contact des travailleurs, puis s'en plaignant hypocritement, les accusant d'être par leur faute, parce qu'ils n'ont pas assez travaillé, dans l'incapacité de se payer un costard à 1200 euros. Aurélie filipetti ( certainement une "sale conne", tout comme Montebourg est un " roi des cons ", sans autre argumentation, selon la terminologie d'EMousset ), affirme cette phrase de bon sens, qui n'a rien de nietzschéen : " Pour moi, être de gauche, c'est s'interroger sur les raisons pour lesquelles certains ont beaucoup moins de chances que d'autres d'y arriver ". Si une conscience de gauche comme Pasolini était encore en vie, il dirait de Macron que c'est un salaud ! Tout les socialistes de gouvernement, à l'exception des frondeurs qui ont des scrupules à l'égard de leurs valeurs de gauche, sont aujourd'hui comme ces Grecs, que Circé avait transformé... en porcs ! J'ai honte pour la gauche, ce qu'elle est devenue, trahissant les travailleurs, trahissant ses propres valeurs. Une telle attitude cynique malheureusement se répercute dans les rapports humains entre tous les Français, leur sert de modèle, où de plus en plus le cynisme tend à remplacer les valeurs de solidarité. Honte à E.Macron, honte à ses modèles. Je sais que dans la vie il ne faut pas être naïf, mais dans le cas d'E.Macron, il devrait prendre ses responsabilités et rejoindre un parti prônant la compétition ouvertement : le droite libérale qui est l'original, plutôt que la gauche libérale faisant la même politique, mais qui est sa copie.
Macron a implicitement laissé entendre que son interlocuteur était un paresseux.
Or il ne s'agit jamais de paresse, il s'agit de corps qui supportent plus ou moins bien l'adversité. Il apparaît que si la société était plus bienveillante et si il y avait des pôles de solidarité comme le PCF a longtemps tenu ce rôle - c'est un exemple parmi d'autres -, il est évident que beaucoup plus de corps "paresseux " pourrait s'épanouir. L'attitude d 'E.Macron est à bien des égards inhumaine et purement volontariste, sans tenir compte des affects qui peuvent permettre ou non à un corps " paresseux " de s'épanouir. Donc l'attitude d'E.Macron n'est pas de gauche, c'est la méthode du " coup de pied au cul ". Aucune compassion, aucune empathie avec les victimes, aucune sensibilité à une société qui se délite dangereusement depuis 68. E.Macron n'aime que lui-même en réalité. En plus jamais E.Macron ne prend en compte le modèle néfaste que joue le libéralisme, dans l'évolution des mœurs, vers la perversion narcissique généralisée. Autre chose la dépression n'est pas de la paresse, et je déteste les gens qui utilisent les points faibles de leurs adversaires pour mieux les enfoncer, ce n'est pas une attitude aristocratique, mais plébéienne. Dernière chose : pourquoi diable aurais-je honte de moi-même, quand on a une noblesse de cœur comme moi ? Les gens comme moi sont rares et tu le sais bien, car jamais je ne t'ai fermé ma porte.
Je suis d'accord avec vous Max, la haine est plus stimulante que l'amour. Je ne suis pas un inconditionnel de l'amour et de la niaiserie, j'aime la rivalité et le combat. En bon matérialiste, je pense quand même que c'est l'amour qui permet l'union et la combinaison harmonieuse des atomes, alors que la haine dissocie. Avouer " aimer jouir de la souffrance d'autrui " c'est avouer être sadique, je ne partage pas votre sadisme, désolé : j'ai plus de plaisir à venir au secours d'un noyé que de lui enfoncer la tête sous l'eau. Et tout homme n'est pas un pervers narcissique, je ne suis pas d'accord avec vous, l'humanité peut encore être sauvée. Autre chose, si un jour vous avez des enfants je vous souhaite de ne pas " aimer jouir de leur souffrance ", mais je sais que cela est tout à fait possible et humain au sens de l'éthologie. Ce que vous dites, si cela correspond à la réalité de la jeunesse actuelle, est à la fois effrayant et très intéressant, et correspond tout à fait à mes thèses, j'aimerais en savoir plus...
Le rôle de tout bon prof de philo devrait être de faire naître chez les élèves, le désir de comprendre, puis de formuler, enfin éventuellement de dénoncer l'idéologie du pouvoir à l'œuvre, et d'une violence extraordinaire aujourd'hui. Cette idéologie du pouvoir est cachée, elle se dissimule, elle ne dit pas son nom, et en même temps elle est omniprésente. Le rôle d'un bon prof de philo devrait être de faire naître le soupçon chez les élèves, par rapport à ce que ce système, qui ne dit pas son nom - celui d'une oligarchie mondialisée hors-sol et cosmopolite -, nous impose. Mais la philosophie se cantonne au rôle d'une pure discipline scolaire, sans plus aucun rôle subversif, sans ambition : pas celle de renverser l'ordre établi, mais au moins de prendre conscience de la vaste intoxication, du vaste mensonge des médias, et la vaste exploitation du monde du travail, le tout manipulé par une oligarchie, qui effectivement constitue l'aristocratie des temps modernes. Etre aujourd'hui du côté de ces " aristocrates " vulgaires, (les oligarques, ou les politiques qui les servent) n'est pas être un aristocrate soi-même, ni même un nietzschéen : être nietzschéen, c'est tout simplement avoir un grand style dans l'expression de soi, c'est loin d'être le cas de tous les gens d'argent. Je sais que cela demanderais beaucoup de courage et qu'il y aurait de fortes résistances, du côté des élèves, des parents et de l'institution : seul un vieux prof de fac, reconnu, pourrait se permettre de faire ça, et encore ! Sinon que dire aux élèves ? Qu'il y a un monde réel violent et manipulateur, mais que c'est comme ça, on n'y peut rien. Et que de l'autre côté il y a un vaste système conceptuel philosophique, mais totalement inopérant pour critiquer quoique ce soit : un système superflu et futile en somme destiné à divertir quelques vieilles personnes dans les cafés philo, avec éventuellement un jeune par ci par là, en quête d'affirmation de soi, comme le jeune Max.
Oui c'est vrai Max a raison, nous jouissons devant la catastrophe, je suis d'accord, c'est un sentiment humain, mais cela ne fait pas de nous tous des pervers narcissiques. Tout le rôle de l'éducation et de la morale devrait être de contrarier ces pulsions mauvaises, d'où la nécessité de la morale, en voie de disparition dans nos sociétés libérales en plein déclin. Nous ne vivons plus dans des sociétés morales qui relient (amour), mais dans des sociétés qui " fonctionnent " en roue libre et qui divisent (haine), avec des valeurs purement mercantiles, imposées par l'oligarchie : vous le dites vous même et vous le déplorez, l'école elle-même se transforme en vaste lupanar, au mieux, quand il ne s'agit pas de consommation de drogue, au pire.
On se fait une trop grande idée de la jouissance que nous ressentons devant la catastrophe, c'est juste une pulsion voyeuriste, normale. Il n'y a pas lieu de s'autoflageller outre mesure de l'existence de cette pulsion chez chacun de nous, dont l'intensité d'ailleurs, varie en fonction de chaque individu.
Mais pour ce qui est de l'amour/haine, je me situe dans une tradition métaphysique matérialiste, même si je ne rejette pas l'hypothèse spiritualiste, pour un avant et après la vie (la " vie " ne serait qu'un sale quart d'heure à passer : une épreuve entre deux états de béatitude). Pour le dire simplement l'apparition de la conscience et les facultés intellectuelles chez le petit enfant sont favorisées par un environnement sain et aimant. Un enfant devant grandir sans amour maternel et devant subir éventuellement la violence de son père (sa force), se développera très mal, et statistiquement aura beaucoup plus de chances de développer des pathologies mentales, ou de devenir délinquant, ou de devenir lui-même violent avec ses propres enfants. C'est juste du bon sens de dire ça, et c'est étayé par l'expérience, l'éthologie et les sciences humaines. Par contre la fascination pour la force et la haine, se fait dans le temps de l'après-coup, dans le déni de l'amour que l'on a reçu avant tout de sa maman (vous devez détester ce mot), et de l'autorité bienveillante que l'on a reçu de son papa. Vous vous affirmez Max ! Dans le déni de vos origines stables, aimantes et banales, vous auriez aimé qu'il y ait eu un peu plus de passion, un peu plus de violence dans votre famille. On est toujours attiré par ce dont on a manqué. Je prédis que votre fascination pour la force et votre rejet de la morale, s'atténuera avec l'âge, quand vous aurez compris que les " forts " et les violents sont des êtres déséquilibrés, tristes au fond, qui ne valent même pas la peine qu'on s'intéresse à eux, et que finalement vous avez bien plus de chance que ce type d'individus (que malheureusement votre maître Emmanuel Mousset continue à admirer).

1 commentaire:

  1. Si Sarkozy et son bagout habituel (comme Bernard Tapie) finit comme je l'avais pronostiqué par larguer Juppé, cela va dégager un espace au centre que Macron pourrait prendre et là il sera le dos au mur.
    Mais ne pas faire trop de prévisions, chaque jour ou presque on a un nouveau candidat et le chaos peut très vite intervenir en France surtout quand on connaît les programmes des candidats LR : ils veulent réduire les dépenses de l'Etat entre 70 milliards et 130 milliards selon les candidats sur un total de 400 milliards de la fonction publique. Autant privatiser l'éducation nationale ...
    Et dans le même temps ils tiennent un discours ultra-sécuritaire et identitaire que même le FN avec Florian Philippot a raillé : le baratineur Sarkozy qui n'a jamais tenu ses promesses en tant que ministre de l'Intérieur (3 ans) puis de Président (5 ans)remet ça pour prendre des voix au FN.
    Sarkozy est capable de tout pour reprendre le pouvoir ; il vendrait sa mère !
    D'une certaine manière ce type est un demi-fou pour ne pas dire plus : il dit tout et son contraire dans une même phrase (réduire les dépenses de l'Etat et augmenter les dépenses pour la sécurité ...). ça s'appelle se foutre du monde, mais alors dans les grandes largeurs.
    Ainsi va la France et il est temps que les citoyens français reprennent leur destin en mains et n'attendent pas tout des politiques ou de ses échéances ...
    Marc.

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