lundi 6 juin 2016

Un individualisme paroxystique, d'origine protestante

Je perçois de l'ironie dans tes propos, destinés à tourner en dérision le pessimisme contemporain, l'état de panique généralisée, et l'hypersensibilité au malheur, dès que se produit la moindre intempérie. Dans le cas des inondations citées, événement somme tout banale, ton ironie est justifiée, mais ne prends pas le thème de la fin du monde à la légère.
7 milliard d'humains à l'heure actuelle, auront réussi à épuiser (en un siècle) les ressources fossiles que la planète avait mis des centaines de milliers d’années à “économiser”. Au milieu ou à la fin de ce siècle, toutes ces énergies se seront volatilisées en pourrissant au passage le climat terrestre.
Concernant les autres espèces vivantes, nous laissons derrière nous un gigantesque cimetière.
Certes, la population peut encore augmenter, il “suffit” de procréer, mais alors dans quelques siècles, nous disparaîtront faute de ressources. On peut sauver la vie sur Terre, mais en sacrifiant l'espèce humaine néfaste pour son milieu : la seule espèce animale néfaste pour son milieu.
Toute espèce “intelligente” finit-elle par s’autodétruire ? C'est une hypothèse développée par certains scientifiques, c'est pour cela que nous ne trouvons trace, et selon ces scientifiques ne trouverons jamais trace, de vies extra-terrestres intelligentes dans l'univers, car si il y en a eu, elles se sont autodétruites. Les scientifiques en question l'ont formulé en loi : toute civilisation intelligente est fatalement condamnée à s'autodétruire dès qu'elle atteint un certain niveau de développement, il n'y a pas d'alternative.
Il ne s'agit que d'une hypothèse et beaucoup d'autres hypothèses circulent sur le fait que nous ne trouvions pas trace d'une vie extra-terrestre intelligente, ni de vie extra-terrestre tout court, ailleurs que sur Terre.
Je perçois encore une grande ironie dans tes propos, pour toi le monde est simple : il y a les cons et il y a toi, tu as réussi à te construire ainsi, et je respecte ce mode fonctionnement, car ça marche, beaucoup mieux que pour moi, qui éprouve de l'empathie même pour les cons - mais je psychologie, pardon. Mais identifions-nous même aux cons, que pèse de toute façon l'intelligence de l'individu, face à la puissance du système qui le broie ? C'est le système qui désormais a sa propre logique, son propre caractère, qui a créé un nouveau milieu, et auquel on arrive à s'adapter ou pas, la nature est de plus en plus éloignée des préoccupations de l'humanité. L'humanité a quitté un milieu naturel pour un milieu artificiel : d'où les réactions de panique et de plainte, quand la nature reprend ses droits, comme l'épisode des inondations L'humanité a créé un nouveau milieu donc, dont le paradigme économique est le libéralisme, sans contestation possible, et dont le moteur est le progrès techno-scientifique. Je ne remets pas en question le progrès techno-scientifique, peut-être je dis bien peut-être, le salut viendra-t-il de là. Mais le paradigme économique est à remettre en question, car même si nous allons tous collectivement vers l'abîme, à cause précisément du progrès, qu'au moins les conditions de vie de la majorité, ne s'apparentent pas à celles d'un système disciplinaire concentrationnaire, dont les DRH et les cadres seraient les kapos. Je te parle encore une fois de réalité ressentie, et non pas de réalité formulée, car cette réalité ressentie, tout le monde la ressent confusément, mais très peu de gens osent ou n'ont le temps ou le loisir, de se la formuler à eux-mêmes. Tu ne sauveras pas le monde, ça c'est évident, mais tu as réussi à te sauver toi-même, n'est-ce pas ce que toute philosophie kantienne digne de ce nom, exige.

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