samedi 12 novembre 2016

La cause du mal absolu dans toute l'histoire de l'humanité


On te voit venir, ce que tu préconises au fond, c'est une société à l’israélienne. Seulement voilà, la société française est beaucoup plus fragmentée, plurielle, traversée par des clivages bien trop profonds, pour avoir la capacité de "faire corps" comme la population israélienne, qui elle est unie, peu hétérogène d'un point de vue ethnique et religieux. C'est un peuple armé et soudé, qui se définit spirituellement par une identité cimentée essentiellement, mais pas seulement, par le souvenir d'une altérité malveillante désirant sa mort... identité renforcée, mais qui existait déjà, issue de l'épisode très douloureux de la Shoah, ce dernier qui aura eu au moins cette "vertu", de permettre à une société et un peuple de "faire corps" (si l'on peut parler de "vertu", quand il s'agit des conséquence d'un tel crime sans précédent, et puisque aucun cynisme - qui pourrait être illustré par un certain esprit de récupération... mais dont ne se privent pas certains, cyniquement... ce que dénoncent d'autres par le terme de "Shoah business", encore cyniquement - ni esprit de relativité propre à la science, n'est permis lorsqu'on parle de la Shoah, qui est le paradigme spirituel à partir duquel la modernité post-1945, a défini les valeurs du bien et du mal).
On se construit et l'on s'unit toujours contre un ennemi commun. L'ennemi en France est multiforme, l'ennemi n'est pas seulement le djihadiste, mais aussi le Français de souche toujours suspect de dérives identitaires et xénophobe. comme si l'ennemi en France pouvait aussi être le résidu de cette altérité malveillante, à partir de laquelle les juifs modernes, ont eu la nécessité, l'obligation, si ils voulaient survivre... de faire corps contre. Seuls les fruits du multiculturalisme font consensus en France, et on leur attribue toutes les vertus pour sauver la France de ses penchants xénophobes, illustrés par l'épisode pétainiste. La France ne se fait plus confiance, elle est dans l'auto flagellation permanente. Un parti comme le FN, se propose comme ambition de lui redonner sa confiance, mais évidemment on ne lui accorde aucun crédit, sans doute à juste titre, car on lui reproche ses penchants xénophobes structurels... et puisqu'en même temps, il est la représentation sur la scène politique d'une colère populaire, dont le malaise est précisément essentiellement d'origine identitaire... à l'instar d'ailleurs de ce qui s'est passé aux Etats-Unis avec l'élection de Donald Trump... fruit d'une colère d'origine identitaire, de la part de ce qu'on appelle déjà les "petits blancs", qui se vivent comme les laissés-pour-compte de la mondialisation et du multiculturalisme heureux. 
Que cela nous serve de leçon ! En retiendrons nous ses éléments positifs, tel le rejet du néolibéralisme et de la mondialisation, ou ses aspects négatifs, comme le rejet xénophobe des minorités ethniques ? Sachant cependant, que tout est lié et qu'on ne peut pas séparé les problèmes, qui ont au fond une origine commune. Un phénomène aussi massif que l'exode des migrants et des réfugiés vers les pays riches, est aussi une conséquence du néolibéralisme cosmopolite et de la mondialisation, on pourrait dire : en est un effet pervers non maîtrisable, dont les éléments anthropologiques les plus faibles sociologiquement et économiquement (les gens les plus fragiles), ceux qui se sentent le plus menacés pour leurs emplois et leur sécurité (réflexe sécuritaire dénoncé par Emmanuel Mousset dans un billet que j'ai commenté), réagissent par un rejet de l'immigration massive, alors même que la doxa dominante les culpabilise d'un tel choix... seulement voilà, la société américaine a pris une décision, et désormais elle est irrévocable !
Si l'on veut trouver la matrice spirituelle d'un tel monde et de sa doxa officielle, qui définit les valeurs du bien et du mal, il faut aller chercher du côté de la Shoah, mais les juifs ne sont en rien responsables, le responsable en définitive de la Shoah, c'est Hitler. C'est donc Hitler qui est responsable, par un raccourci qui peut sembler extravagant, mais qui se fie à un instinct de généalogiste s'inspirant d'une démarche nietzschéenne... de phénomènes tels que la politique géostratégique des pays occidentaux au Moyen-Orient. Mais Hitler lui-même n'était pas responsable, c'était un enfant maltraité par son père, et il s'est identifié ensuite à l'agresseur dans sa façon d'envisager les rapports géostratégiques entre les pays. C'est donc le père d'Adolf, Alois Hitler le responsable du monde où nous vivons. Du plus particulier (la situation existentielle de l'enfant Adolf Hitler), nous sommes arrivés au plus général (le monde où nous vivons), je ne suis pas en plein délire, rassurez-vous. Mieux encore... ou pire, le père du père d'Hitler, le grand-père d'Hitler, était peut-être juif... c'est une hypothèse très crédible avancé par la psychanalyste Alice Miller, et le père d'Hitler vécu cela comme une humiliation, dans l'Autriche corseté de la fin du XIXème siècle. C'est donc l'humiliation ressenti d'avoir un juif dans sa famille, dans une société globalement antisémite, qui entraîna les atrocités que l'on sait et in fine le monde où nous vivons, qui en découle : nous vivons effectivement dans une époque que l'on peut qualifier de paradigme post-hitlérien. Certains parmi les lecteurs de ce blog vont penser que je suis en plein délire, je ne le pense pas, je m'appuie sur les travaux réputés d'une grande psychanalyste juive américaine d'origine d'Europe de l'Est, pour étayer mes propos... Mais passons sur ces considérations qui nous éloignent de notre sujet... Et Emmanuel va me dire qu'une fois de plus, je psychologise à outrance, pour le coup, sur cet aspect là, je lui donne entièrement raison, à ce niveau là, on pourrait même parler d'une "Kolossale" psychologisation, mais j'ai voulu m'approcher de l'origine de l'origine (de l'origine... de l'origine que constitue la Shoah), un psy dirait de la "scène primitive"... Voilà peut-être la cause du mal absolu dans toute l'histoire de l'humanité, mais l'histoire de l'humanité est très courte : un grand-père juif, peut-être fantasmé dans la famille d'Hitler, et qui n'était pas le bienvenu... Cependant c'est probablement dans cette matrice originaire qu'il faut aussi aller chercher la surexposition des juifs dans les médias français, car ils sont les premiers concernés. Il ne s'agit pas de dénoncer ni de stigmatiser une telle surexposition, à l'instar d'un Dieudonné, ou d'un Soral, des cerveaux au fond pas si "malades" que ça, car ils ont quand même une intuition, qui ne vient pas de nulle part... les poussant à chercher la cause de ce qui est selon eux, le mal, mais dans la mauvaise direction selon moi... et qui réagissent finalement de façon trop émotive et brutale... mais de la comprendre, et même de la justifier et légitimer cette surexposition, car il s'agit de la concrétisation d'une soif de réparation et de justice, au fond. C'est aussi pour cette raison, la matrice originaire... que j'ai une fille juive, choix non conscient et non délibéré de ma part, non par mode je l'espère, mais pris par le flot de l'histoire... et que je partage dans ma chair, le destin de notre époque... J'espère être tout sauf un opportuniste cynique.
Pour conclure et revenir à notre sujet : ce que tu préconises au fond c'est une forme de patriotisme inspiré du modèle israélien, et ce qui est important là-dedans c'est le mot "patriotisme". Mais tu joues un jeu dangereux, sur le fil du rasoir, quelle sera la limite à ne pas dépasser pour que la société française ne tombe pas du patriotisme spirituel, c'est-à-dire la capacité de "faire corps", au nationalisme xénophobe, se définissant contre l'altérité que représente l'étranger ?

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