lundi 7 novembre 2016

La pornographisation du comportement amoureux

Le problème de notre génération, Emmanuel, et tu ne t'en rends pas compte car tu es d'une autre génération, c'est qu'elle a fait sienne des valeurs de maltraitance, véhiculées par nos parents. Il suffit de lire Houellebecq, ou de voir certains films de Pasolini (réellement un pd, lui, méprisé à son époque pour son orientation sexuelle), pour s'en rendre compte. Nos parents vécurent et continuent à vivre beaucoup mieux que nous, dans leur monde où le mot "solidarité" veut dire encore quelque chose, mais pour eux seulement. Et encore aujourd'hui, pour eux seulement, devenus vieux ; ceux qui s'en sortent chez leurs enfants, sont les plus individualistes et les plus cyniques, car nous vivons dans un monde où les valeurs de bien et de mal, ne veulent plus rien dire, démolies par le relativisme de la science : les gens parlent avec leur cerveau, rarement, plus souvent avec leurs couilles ou leurs pieds, mais jamais avec leur cœur, ou alors si rarement, de manière inaudible, ou bien par une logique grégaire de compassion imposée par le pouvoir (comme l'accueil des réfugiés), mais non ressentie. Quant à nous, les enfants des boomers, dont tu ne fais pas partie, Emmanuel (car toi tu es sociologiquement un boomer), nous sommes là à nous déchirer entre nous, par manque d'emplois et d'argent, et surtout par individualisme et cynisme. Mais ce sont nos politiques qui ont décidé de ce monde pour nous, et nous ne nous sommes pas battus pour en avoir un meilleur. C'est pour cela que je dis avec conviction, que Macron n'apportera pas de solutions, car il suivra la logique d'individualisme et de cynisme propre à notre époque, et que seul Montebourg, se réclamant d'un néo gaullisme de gauche, pourra apporter éventuellement des solutions convenables...
Je n'ai pas l'instinct grégaire... c'est vrai ! Le docteur Freud, aussi, a pris ses particularismes comme grille de lecture du monde... Et cela a tellement bien marché, qu'il serait aujourd'hui effrayé par l'apport de son œuvre, qui a entraîné une totale mutation anthropologique, dont la banalisation de la pornographie, à tous les échelons de la société, comme grille de lecture du comportement social de nos contemporains, et qu'aujourd'hui si il revenait parmi nous, je crois qu'il renierait son œuvre.

Pour conclure, l'esprit d'insoumission aujourd'hui, c'est de résister, bien sûr à l'individualisme et au cynisme, mais aussi à la pornographie morale qui envahit nos consciences, qui fait de nous tantôt des putains ou des proxénètes. Freud a contribué à totalement "déniaiser" le sexe, et il a transformé ainsi l'amour, en relation pornographique... Quand Houellebecq parle de Soumission, il ne parle qu'accessoirement de la religion musulmane, la seule chose que l'on retient aujourd'hui de lui, alors que l'ensemble de son œuvre, nous parle de la soumission aux valeurs mercantiles du libéralisme, dont fait partie la pornographisation de l'amour...


PS : J'espère que les lecteurs de mon propre blog, ne ressentent pas mes interventions intempestives, nombreuses... trop nombreuses, longues... trop longues, comme du "harcèlement", ce que me reprochent beaucoup de gens qui veulent rester confinés dans l'entre-soi. L'entre soi encore un mal contemporain ! J'ai beaucoup de mal à séduire les femmes en général, car elles trouvent que je les harcèle, pourtant je ne suis pas moche ! Mais bon je parle encore de moi, est-ce le lieu ici ? Facebook est le lieu de l'entre-soi généralisé, universalisé, que l'on a cultivé en art de vivre, totalement déconnecté de tout esprit de communauté universelle : la somme des égoïsmes particuliers mis bout à bout, la réalisation effective de la plus pure doctrine libérale, en remplacement d'une religion universelle, comme le catholicisme... la virtualité en matière d'idéologie libérale, devenue réalité... mais de façon virtuelle. Comme l'amour, idéal désuet qui se pornographise et en même temps se virtualise, et qui tend à s'évanouir, se fait de plus en plus rare, évanescent, remplacé par des rapports entre les gens dans leur rapport au sexe, mais bien au delà du rapport au sexe, dans les rapports sociaux : de putains et de proxénètes ; où in fine, la taille du pénis dans l'image que l'on nous vend de la sexualité et du plaisir de la femme, tend à supplanter ce que désirait plutôt autrefois la femme chez l'homme : la beauté du visage par exemple, et en premier lieu. Et c'est ce genre de fantasmes malsains que l'on fourre dans la tête de nos femmes soi-disant émancipées, que je retrouve chez tant de femmes contemporaines, "libérées", épanouies", qui vont chercher la sexualité, du côté de chez l'homme d'origine africaine, réputé mieux membré. Quelque part je comprends un peu, que les femmes musulmanes aient envie de se voiler, pour se protéger de ce monde dégoûtant qu'on leur propose en Occident. Ce ne sont pas forcément les hommes musulmans qui voilent leurs femmes, mais un libre choix de la femme, de se protéger des valeurs corrompues de l'Occident.


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