Le problème de notre génération, Emmanuel, et tu ne t'en
rends pas compte car tu es d'une autre génération, c'est qu'elle a fait sienne
des valeurs de maltraitance, véhiculées par nos parents. Il suffit de lire
Houellebecq, ou de voir certains films de Pasolini (réellement un pd, lui,
méprisé à son époque pour son orientation sexuelle), pour s'en rendre compte.
Nos parents vécurent et continuent à vivre beaucoup mieux que nous, dans leur
monde où le mot "solidarité" veut dire encore quelque chose, mais
pour eux seulement. Et encore aujourd'hui, pour eux seulement, devenus vieux ;
ceux qui s'en sortent chez leurs enfants, sont les plus individualistes et les
plus cyniques, car nous vivons dans un monde où les valeurs de bien et de mal,
ne veulent plus rien dire, démolies par le relativisme de la science : les gens
parlent avec leur cerveau, rarement, plus souvent avec leurs couilles ou leurs
pieds, mais jamais avec leur cœur, ou alors si rarement, de manière inaudible,
ou bien par une logique grégaire de compassion imposée par le pouvoir (comme
l'accueil des réfugiés), mais non ressentie. Quant à nous, les enfants des boomers, dont tu ne fais pas partie,
Emmanuel (car toi tu es sociologiquement un boomer),
nous sommes là à nous déchirer entre nous, par manque d'emplois et d'argent, et
surtout par individualisme et cynisme. Mais ce sont nos politiques qui ont
décidé de ce monde pour nous, et nous ne nous sommes pas battus pour en avoir
un meilleur. C'est pour cela que je dis avec conviction, que Macron n'apportera
pas de solutions, car il suivra la logique d'individualisme et de cynisme
propre à notre époque, et que seul Montebourg, se réclamant d'un néo gaullisme
de gauche, pourra apporter éventuellement des solutions convenables...
Je n'ai pas l'instinct grégaire... c'est vrai ! Le docteur
Freud, aussi, a pris ses particularismes comme grille de lecture du monde... Et
cela a tellement bien marché, qu'il serait aujourd'hui effrayé par l'apport de
son œuvre, qui a entraîné une totale mutation anthropologique, dont la
banalisation de la pornographie, à tous les échelons de la société, comme
grille de lecture du comportement social de nos contemporains, et
qu'aujourd'hui si il revenait parmi nous, je crois qu'il renierait son œuvre.
Pour conclure, l'esprit d'insoumission aujourd'hui, c'est de résister, bien
sûr à l'individualisme et au cynisme, mais aussi à la pornographie morale qui
envahit nos consciences, qui fait de nous tantôt des putains ou des proxénètes.
Freud a contribué à totalement "déniaiser" le sexe, et il a transformé
ainsi l'amour, en relation pornographique... Quand Houellebecq parle de
Soumission, il ne parle qu'accessoirement de la religion musulmane, la seule
chose que l'on retient aujourd'hui de lui, alors que l'ensemble de son œuvre,
nous parle de la soumission aux valeurs mercantiles du libéralisme, dont fait
partie la pornographisation de l'amour...
PS : J'espère que les lecteurs de mon propre blog, ne
ressentent pas mes interventions intempestives, nombreuses... trop nombreuses,
longues... trop longues, comme du "harcèlement", ce que me reprochent
beaucoup de gens qui veulent rester confinés dans l'entre-soi. L'entre soi
encore un mal contemporain ! J'ai beaucoup de mal à séduire les femmes en
général, car elles trouvent que je les harcèle, pourtant je ne suis pas moche !
Mais bon je parle encore de moi, est-ce le lieu ici ? Facebook est le lieu de
l'entre-soi généralisé, universalisé, que l'on a cultivé en art de vivre,
totalement déconnecté de tout esprit de communauté universelle : la somme des
égoïsmes particuliers mis bout à bout, la réalisation effective de la plus pure
doctrine libérale, en remplacement d'une religion universelle, comme le
catholicisme... la virtualité en matière d'idéologie libérale, devenue
réalité... mais de façon virtuelle. Comme l'amour, idéal désuet qui se pornographise et en même temps se virtualise,
et qui tend à s'évanouir, se fait de plus en plus rare, évanescent, remplacé par des
rapports entre les gens dans leur rapport au sexe, mais bien au delà du rapport au sexe, dans les rapports sociaux : de putains et de proxénètes
; où in fine, la taille du pénis dans
l'image que l'on nous vend de la sexualité et du plaisir de la femme, tend à
supplanter ce que désirait plutôt autrefois la femme chez
l'homme : la beauté du visage par exemple, et en premier lieu. Et c'est ce
genre de fantasmes malsains que l'on fourre dans la tête de nos femmes soi-disant
émancipées, que je retrouve chez tant de femmes contemporaines,
"libérées", épanouies", qui vont chercher la sexualité, du côté
de chez l'homme d'origine africaine, réputé mieux membré. Quelque part je
comprends un peu, que les femmes musulmanes aient envie de se voiler, pour se
protéger de ce monde dégoûtant qu'on leur propose en Occident. Ce ne sont pas
forcément les hommes musulmans qui voilent leurs femmes, mais un libre choix de
la femme, de se protéger des valeurs corrompues de l'Occident.
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