mardi 1 novembre 2016

Le boulevard idéologique, laissé sur la question de l'autorité au FN


J'insiste Marc sur le boulevard idéologique laissé au FN sur la question de l'autorité, dont fait partie le problème de l'identité, mais qui n'en est qu'une partie subordonnée ou qu'un détail selon moi. Je vais m'égarer un peu du sujet initial, mais ne pas déroger au fil de ma pensée, qui ne doit pas intéresser grand monde j'en conviens, mais au vue des réactions sur le blog d'Emmanuel, je vois que certains réagissent à mes propos, donc je continue sur cette voie et remercie Emmanuel Mousset de me laisser un espace visible de parole. Je reviens sur la question cruciale de l'engagement politique : pourquoi j'ai tant de mal à m'engager en politique, ce que me reproche constamment Emmanuel Mousset ? La République s'est fondée sur un modèle d'autorité qui faisait consensus et unité, sur le modèle autoritaire du catholicisme, qu'elle a tout de suite vidé de son sens spirituel, pour n'en garder que le modèle autoritaire et hiérarchique : par analogie c'est pour cela que je dis que Zemmour a la nostalgie "d'une autorité patriarcale d'origine catholique", alors que paradoxalement il est d'origine juive, et qu'une telle nostalgie uniformatrice d'origine catholique de l'époque gaulliste, ne devrait pas le toucher, puisqu'il devrait en toute logique revendiquer sa différence. Peut-être a-t-il conscience, par une lucidité particulière, à l'instar d'un Finkielkraut, que la société française privée de tout principe d'autorité, risque rien de moins que la fragmentation, puis par un jeu de dominos, l'effondrement, et que la seule autorité susceptible de faire consensus en France, sous un habit républicain, est au fond d'origine catholique ; alors qu'aujourd'hui ce sont les prédateurs libéraux libertaires, les fauves de wall street, de la City et de la finance en général, qui nous infligent leur réussite arrogante et méprisante, qui font autorité ; ou encore l'idole fric, qui fait autorité, et qui influence les mœurs décadentes et déculturées de nos contemporains. Bon tu auras remarqué Marc que je me répète un peu, et que j'ai déjà dit tout ça.
La société pourtant semble pleine de bonne volonté, tout le système semble bon et vise à l'épanouissement de chacun par l'école. Pour Emmanuel Mousset, qui a une vision un peu naïve mais bienveillante, "bisounours" dirait un commentateur fidèle de son blog, tout n'est qu'une question de bonne volonté et de mérite, et ceux qui sont "exclus", soit font preuve de mauvaise volonté, soit sont des malades. En réalité, je ne souscris pas du tout à cette vision républicaine de la laïcité, du mérite, de l'éducation, qui a voulu totalement évacuer l'héritage de l'autorité patriarcale, par le contre-héritage "impossible" diront certains, de la révolution de mai 68, qui aboutit aux violences que l'on connaît dans les établissements scolaires, et l'impossibilité d'enseigner dans certaines zones sensibles.  
Bon j'ai répété beaucoup de choses que j'avais déjà dites, mais j'en viens là au cœur du problème :  quel parti aujourd'hui en France pose la question de l'autorité ? Il semble que devant le vide abyssal laissé par tous les autres partis, le FN construit les fondations de ses succès futurs, on lui laisse le champ libre, un véritable boulevard idéologique, personne ne vient lui contester la souveraineté sur ce terrain, ni même l'aile gauche du PS, et c'est bien dommage. Seul Sarkozy, par opportunisme s'agite un peu sur ce terrain, puisque de façon récurrente, après avoir lancé une offensive médiatique et provocatrice, il bat au fond systématiquement en retraite. Car son fonds de commerce idéologique, est la pensée libérale libertaire, comme on l'a vu à l'œuvre durant son quinquennat : c'est une grande gueule sur le terrain de l'autorité, mais un tout petit faiseur ; si c'était un prof, ce serait un type qui gueulerait un bon coup au début de l'année pour installer son autorité, et qui tout le reste de l'année laisserait ses élèves, livrés à eux-mêmes. Il en existe des profs comme ça, que l'on prend pour des types autoritaire, qui font un peu peur, mais qui au fond sont des laxistes, qui se foutent de l'intérêt de leurs élèves.




8 commentaires:

  1. "Il en existe des profs comme ça,"
    Voulez dire qu'ils veulent la paix et la paie ?
    Et que du reste ils n'ont rien à faire ?
    Parlez plus clairement pour celles et ceux qui n'ont pas étudié à haut niveau SVP...

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  2. Pourquoi les profs seraient-ils plus vertueux que les hommes politiques ? Pourquoi les profs seraient-ils les seuls à représenter l'idée d'autorité, alors que toute la société a jeté le bébé "autorité" avec l'eau du bain, je me répète mais depuis mai 68. Les profs ne peuvent pas être un empire dans un empire, c'est-à-dire des gens vertueux mais dans une société... je me répète encore, globalement perverse : à cause de la logique de prédation nécessaire pour survivre induite par le libéralisme libertaire. Vous me suivez ?

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  3. Oui je vois que tu t'inquiètes Erwan au sujet du boulevard idéologique laissé au FN. Pour ce qui est des élections je peux te rassurer c'est déjà plié. Hollande et Sarkozy et tous les autres derrière bien alignés ont déjà dit qu'ils voteraient pour celui arrivé en tête face à Marine Le Pen. On connaît déjà le résultat de l'élection présidentielle : la "gauche" étant éliminée, cela sera celui (Juppé ou Sarkozy) qui gagnera la primaire des Républicains. CQFD.

    Jamais une élection aura autant été joué d'avance : c'est ti pas beau la démocratie ?

    Et si c'est Juppé, je veux dire si Sarkozy ne bidouille pas le scrutin de la primaire LOL, il fera une grande alliance un peu sur le modèle allemand, avec la plus grande partie des Républicains + le Centre + ce qu'il restera du PS. En clair Juppé réunira tous les MONDIALISTES et ATLANTISTES du système en place depuis des décennies (depuis l'élection de Giscard en fait). Le système se défend très bien comme on le voit.

    Le seul problème c'est que cela risque de provoquer un tel mécontentement des gens qui en ont marre à "gauche" et à "droite" de se faire TOUJOURS avoir que cela peut être le déclencheur d'une guerre civile. Je vois bien le "glaçon" être malgré lui le catalyseur d'une révolte multi-forme du peuple français. Une ruse de l'Histoire ...

    Cela marquerait le retour de la France dans l'Histoire avec son lot de drames et d'espérances, car il n'y a rien de pire qu'une guerre civile.

    Cela dépendra aussi de l'évolution géopolitique qui est en train de se jouer.

    A suivre ...

    PS : tu parles beaucoup d'autorité et je vois bien que cela te gène. L'autorité est bonne et nécessaire pour tous, sinon cela serait invivable. Mais je pense , j'en suis même certain te connaissant, que tu fais référence à l'excès d'autorité voire plus. Faire attention dans tes analyses de ne pas plaquer des anciennes situations personnelles extrêmement douloureuses au regard de l'autorité, sur la situation politique ou géopolitique. Pourquoi au lieu de nous parler des politi-chiens tu n'écrirais pas, je veux dire vraiment, comme un écrivain, tu en as le talent. Tu vaux mieux que de faire chroniqueur même s'il y a matière à réflexion dans tous tes textes. Penses-y, je crois que c'est la 2ème fois que je te le dis.

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  4. "Il en existe des profs comme ça,"
    Voulez dire qu'ils veulent la paix et la paie ?
    Et que du reste ils n'ont rien à faire ?
    Parlez plus clairement pour celles et ceux qui n'ont pas étudié à haut niveau SVP...

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  5. Pourquoi les profs seraient-ils plus vertueux que les hommes politiques ? Pourquoi les profs seraient-ils les seuls à représenter l'idée d'autorité, alors que toute la société a jeté le bébé "autorité" avec l'eau du bain, je me répète... depuis mai 68. Les profs ne peuvent pas être un empire dans un empire, c'est-à-dire des gens vertueux mais dans une société, je me répète encore... globalement perverse : à cause de la logique de prédation nécessaire pour survivre induite par le libéralisme libertaire. Vous me suivez ?

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  6. Non parce qui présiderait à lancer tout le monde vers l'abîme que vous nous annoncez ?
    Pour qu'il y ait une logique, il faut qu'il y ait un cerveau pensant avant cette logique...
    Qui est ce cerveau là ?

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  7. Euh non... Si je dis qu'il y a un "cerveau"... je simplifie, j'adhère à la théorie du complot. Personne de particulier derrière tout ça, juste le déclin de l'autorité, des valeurs morales, au profit de l'individualisme. J'ajouterais qu'un être "équilibré" ne ressent pas ça : la chute dans l'abîme, le ressenti se fait dans la petite enfance, ensuite cela rejailli à l'âge adulte : j'ai de la chance, j'ai été traumatisé petit, chouette ! Il y a énormément de gens en dehors de moi que l'on qualifie de déclinistes et qui vomissent l'idéologie de 68 : peut-être qu'ils le disent mieux que moi, d'une façon moins catastrophiste, je ne sais pas. Le "cerveau", la cause première, est le premier organisme vivant unicellulaire qui a été créé sur Terre, mais par qui ? Ou alors le "cerveau" c'est le Big Bang, mais qu'y-a-t-il avant le big bang ? Etc. etc. on ne peut remonter la chaîne des causes jusqu'à la cause première qui expliquerait tout... la vie est absurde : mais l'Esprit humain a l'obsession de remonter toujours plus loin dans la chaîne des causes, pour se rapprocher de son origine. Et comme je l'ai déjà dit, si il y a un but à tout ça, il est peut-être dans la création d'une intelligence artificielle, encore des milliards de fois plus douée qu'un homme normal pour se rapprocher de l'origine. Auquel cas l'IA n'aura plus besoin de l'humain, et l'humain pourra se soulager de ce qui au fond le fait le plus souffrir : la conscience. Alors il pourra plonger dans un coma éternel, débarrassé du fardeau de la conscience, dans une béatitude éternelle peuplée d'images et de rêves, comme sous l'effet d'un opium aux effets sans fins : bref le cauchemar d'Emmanuel Mousset.

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  8. Emmanuel Mousset2 novembre 2016 à 00:00

    Je ne suis pas un drogué, moi, monsieur Blesbois.

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