vendredi 18 novembre 2016

Le phénomène Macron ou l'incapacité des élites bobos à parvenir à maturité politique


J'ai compris Philippe, je raisonne encore comme si la France était un grand Etat souverain, à l'instar de ce que fut l'Allemagne nazie à la fin des années 30, je compare ce qui n'est pas comparable, et ainsi je participe de la propagande du néolibéralisme oligarchique, dont pratiquement tous les médias se sont faits le support, avec la mise au devant de la scène politique d'une curiosité comme le "phénomène Macron", qui n'a jamais été élu, qui a une toute petite expérience politique au sein du gouvernement, passage obligé effectivement, qui constituait une stratégie pour se faire connaitre du grand public. Tout cela ressemble a un montage "vite fait, mal fait", de nos petits oligarques amateurs. Je ne comprends pas comment Emmanuel qui par ailleurs fait preuve de probité intellectuelle, peut tomber dans un panneau aussi grossier, et se permettre de le comparer à Michel Rocard... Tout semble fait dans l'urgence et la panique, et ce que redoute par dessus tout peut-être notre oligarchie locale et hexagonale : l'arrivée au pouvoir du FN, qui pourrait tout remettre en question, dont l'immigration massive, qui est partie prenante du système de mise en concurrence des salariés entre eux, pour un nivellement vers le bas salarial, que vous appelez vous, Philippe, "dumping social", si je ne m'abuse.
Souvenons-nous, que la première intervention des pays coalisés sous bannière nord américaine, le fut à l'issue d'une propagande médiatique qui comparait abusivement Saddam Hussein à Hitler, et qui faisait l'analogie entre une non intervention, et l'esprit munichois. Nous étions alors tous collectivement en plein délire, et je me souviens que nombre de profs de philo à la Sorbonne, dont une prof dont j'étais proche par ailleurs, et que j'admirais et admire toujours, Elisabeth de Fontenay pour ne pas la nommer, elle-même proche d'Alain Finkielkraut, soutenaient cette guerre... pour l'anecdote, Balibar était contre, et bien isolé au sein de ses confrères sur ce point. Pour ce qui est de Finkielkraut, en soutenant cette guerre, il était ainsi incohérent avec sa pensée, car il ne faisait pas le lien entre "oligarchie néolibérale" (problème qui ne se posait pas alors, dans les années 90, en ces termes, que l'on aurait pu assimiler à une certaine forme d'antisémitisme masqué), destruction de l'école et intervention en Irak. Or effectivement tout est lié, et c'est faire preuve d'absence de probité intellectuelle ou de paresse dialectique, ce qui revient au même, que de ne pas faire le lien...
Je me souviens quand même que quelques autres étudiants et moi, nous étions plutôt contre cette guerre, et nous portions des badges avec écrit dessus "Quelle connerie la guerre", je ne me souviens plus dans quel camp était Emmanuel Mousset... il devait être pour l'intervention, puisqu'il se plante généralement dans ses prises de position politiques. Des badges dont je subodorais quand même l'esprit de manipulation, car ils avaient la forme de la petite main jaune de "touche pas à mon pote"... mais passons. Avec le recul, nous nous apercevons que cette intervention fut le prélude à une politique occidentale, de destruction systéméatique des Etats nation au Moyen Orient, qui a apporté le chaos que l'on voit aujourd'hui dans cette région du monde, et également le phénomène des migrants et des réfugiés de guerre ou non, très massif il faut l'avouer, beaucoup trop massif et inquiétant, et selon moi très dangereux à long terme pour les autochtones européens que nous sommes, et qui auront bientôt honte de se dire qu'ils sont "de souche" ; mais n'est-ce pas le but recherché, de la propagande médiatique, de nous faire toujours culpabiliser de nos racines ? Et cerise sur le gâteau, cela nous a apporté les attentats sanglants d'une ampleur inédite, sur le territoire français notamment.
Cela fait effectivement beaucoup pour que l'on ne considère pas l'option FN, comme une alternative très sérieuse, qui mérite la réflexion, et non l'ostracisation systématique, poussé par un réflexe bobo de rejet de la rupture... en dehors d'ailleurs de toute considération sur le physique de Marine Le Pen, ce que nous nous amusons peut-être trop souvent à faire sur ce blog. Pourquoi l'idéologie bobo se caractérise par un rejet de la rupture et la recherche de l'entre-soi idéologique ? Parce que les bobos sont encore des enfants dans leur tête, sous l'emprise de leurs parents "baby boomers", qui les ont tenu dans un état de dépendance affective à leurs idées, et surtout aux plaisirs qui en découlaient : sexe, argent et estime de soi ; c'est-à-dire in fine, les valeurs du néolibéralisme, dont seule une élite, parmi ces bobos élevés aux valeurs de l'antiracisme, tire son épingle du jeu. La génération des bobos, qui sont les enfants des "baby boomers", n'est jamais parvenu à maturité politiquement, il est probable qu'elle n'y parvienne jamais, et qu'elle demeure sous l'emprise idéologique des parents, comme l'illustre magistralement toute l'œuvre de Houellebecq, qui lui s'est émancipé idéologiquement et qui a délibéremment rejeté tout tabou, nos par cynisme, comme on le dit souvent, mais par réel dégoût du libéralisme qui a tout envahi, jusqu'à la vie intime des foules sentimentales... dont le tabou Le Pen, dont il a fait du réflexe de rejet systématique, une satire de l'esprit bobo, manipulé par les désormais gérontes de 68, mais qui furent sur les barricades quand il le fallait, ce qui leur donne, et continuera à leur donner jusqu'à leur mort, certainement, une  autorité indéniable, une caution morale et une influence sans limite sur l'idéologie bobo. Le bobo par définition n'a pas "tué" le père et ne pourra jamais le "tuer", demeurant à vie, sous influence...

Pour conclure, il est à noter que Marine Le Pen, est aussi une bobo au fond, qui a beaucoup souffert, certes, mais élevée avec des enfants bobos comme vous l'évoquez Philippe, et qui est parvenue à maturité politique.... à la différence de ses petits camarades, demeurés puceaux sur ce plan. Au point que l'on soit obligé de créer de toute pièce, une singularité politique artificielle comme le phénomène Macron, épaulé d'ailleurs par une femme/maman "baby boomer"... preuve si il en est, que Macron est bien un bobo immature sous influence des "baby boomer", par l'intermédiaire de sa femme.

2 commentaires:

  1. J'étais pour l'intervention, et la suite m'a donné raison.

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  2. Je ne peux pas partager l'opinion néo-colonialiste de E.M.
    J'ai été éveillé à la réflexion politique (pas politicienne !) au contact de celle du courant des non-alignés et en sus dans un pays dont les dirigeants de l'époque étaient des locomotives de ce mouvement utopique.(utopique car pensant améliorer l'humanité ...)
    Voir la « Déclaration de la Havane » de 1979
    Les « leçons » reçues au ministère de la santé d'Alger sont restées gravées.
    Le courant international dit des « non alignés » a fait vivre le concept appelé « néo-colonialisme ».
    Pour moi le comportement néo-colonialiste de l'Empire Américain et de ses servants (France, G.B., Allemagne etc.) perdure et reste l'une des clés permettant une lecture réaliste de la géopolitique.
    Le colonialisme était fondé sur la règle des 4 M : Marchands, Militaires, Missionnaires, Maçons (francs maçons).
    Le néo-colonialisme débarrassé de tout faux semblant religieux/ésotérique est fondé sur les deux premiers : Marchands et Militaires (transmuté récemment en Financiers et Frappes Chirurgicales).
    Les interventions militaires de l'Empire au Maghreb et au Machrek … interventions Militaires transmutées en Frappes Chirurgicales (langage hypocrite suggérant une absence de victimes civiles) … ne sont là que pour ouvrir la voie aux « Marchands » et aujourd'hui aux « Financiers » …
    des habitants de ces pays tout le monde s'en fout …
    NB des pays comme la Chine ou l'Inde n'interviennent nulle part ... nous puisons notre pseudo droit à intervenir cxhes les autres dans le comportement néo-colonialistes de nos dirigeants

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