dimanche 20 novembre 2016

Pourquoi il ne faut pas que dieu existe ?


Ce que je propose comme mode de rétablissement de la religion catholique en France, c'est une reviviscence de ses rites et coutumes, particulièrement importants pour l'éducation des enfants. Cela demanderait une prise de conscience collective, et la contractualisation d'un "faire comme si", faire comme si dieu existait effectivement, aux yeux des enfants surtout. Un "faire comme si", comme un pari finalement, le pari de Blaise Pascal. Au pire, il n'existe pas, et c'est bien la conviction de l'immense majorité des Français, et alors il n'y a rien à perdre, mais de toute façon tout à gagner, pour le modèle de société pacifiée que la religion catholique peut apporter. Notamment pour élever les enfants spirituellement, et éviter que plus tard ils ne se dévorent entre eux, dominés alors par des valeurs de calcul, d'exploitation de son prochain et de manipulation : nous sommes en plein dedans. Et c'est peut-être pour cela que Malraux avait dit : "le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas", fallait-il entendre spirituel ?
Je n'envisage même plus l'hypothèse où dieu existerait. En fait il faudrait enlever cette option du pari, afin que ne se reproduisent pas les guerres de religion, et tous les crimes commis au nom de dieu. Le seul salut à attendre d'une telle réactivation du pari, c'est la spiritualisation ici et maintenant du comportement humain, afin de l'encourager à la civilité, et au respect de son prochain, hors toute considération de calcul, et sans en attendre une quelconque récompense éventuelle dans l'au-delà.
Nous autres modernes savons désormais par Nietzsche que "dieu est mort", la croyance en l'existence de dieu ne sera plus jamais réactivée, mais il y a urgence à réanimer les rites et coutumes d'une belle religion, juste pour la beauté de la chose. En opposition à l'utilitarisme laid du monde moderne. En gros pour réactiver ce qu'il peut y avoir d'artiste chez l'homme à tous les niveaux, et non seulement confiné à l'entre-soi bobo.
Emmanuel est un adepte des cérémonies civiques, et du culte de la République, je suis un adepte des cérémonies religieuses, et du culte du beau.

Le philosophe : "1- Pascal ne s'adresse pas à des enfants, mais à des grands seigneurs, libertins et joueurs. Son pari, c'est un piège. Il les prend à leur propre piège : le hasard, l'incertitude. Mais Pascal, lui, n'a pas besoin de ça pour croire. 
2- Ta "spiritualisation du comportement humain" est foireuse, ta religion est faite de plâtre et de carton. C'est simplement de morale dont tu parles, dont tu as besoin. Une religion catholique sans Dieu, c'est n'importe quoi. Autant revenir aux bonnes vieilles cérémonies républicaines.
3- Tu as raison de rejeter la vérité religieuse. Tu es trop contemporain pour assumer sa violence, sa grandeur, ses risques."

Le tricheur (c'est-à-dire moi) : "Je suis le fruit de mon époque, je suis existentiellement un manipulateur, et je ne suis pas un croyant. Ce que tu évoques, l'hypothèse d'une vraie conversion religieuse me tente, mais en ai-je les moyens spirituels ? Là j'en doute. En tout cas je fais tous les efforts possibles pour m'en rapprocher, par mes relations, mes affinités électives récentes. Et pour tes réponses, je savais à peu près que tu me répondrais ça, mais la nature humaine est perfectible, donc je ne désespère pas de moi-même. Ce que tu préconises pour chacun au fond, c'est d'habiter sa propre maison spirituelle, afin d'être en accord avec soi-même, c'est ainsi que j'interprète ton intervention, encore que la notion d'accord avec soi-même doit te déplaire, car elle recèle implicitement une notion de passivité, que tu abhorres. J'ai juste pris le risque de sortir d'une maison qui avait été bâtie pour moi de façon incohérente, une maison "bobo" faite de bric et de broc, plutôt une ruine en réalité. Désormais je me retrouve un peu le "cul à l'air", sans toit spirituel. Suis-je coupable pour autant, et ne mérité-je pas le pardon ?
Tu t'échines contre la morale, et tu défends la spiritualité, mais tu n'as pas conscience que pour parvenir à la spiritualité, il faut qu'il y ait eu au préalable une forme de morale. Tu es un privilégié une fois de plus et tu ne fais que défendre les intérêts des privilégiés, dont par privilège de naissance (le hasard) tu partages l'état d'esprit..."


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