dimanche 13 novembre 2016

Trump, vote populiste ou populaire ?


Quand un vote comme aux Etats-Unis remporte plus de 50% des suffrages (ne pinaillons pas sur les 200 000 électeurs de plus pour Clinton), par respect pour la démocratie que constitue ce pays, on n'a pas le droit de continuer à le qualifier de "populiste"... mais on se doit de le qualifier de "populaire", sinon c'est que l'on est mauvais joueur. Et visiblement Emmanuel, tu es mauvais joueur, tu es mauvais perdant... Trump a tout gagné, il a gagné dans le pays le plus puissant du monde, le pays qui quand il a un rhume... les autres éternuent, et je subodore que ton poulain Macron ne gagnera jamais rien, rien de rien, et comparer Macron et Trump c'est comparer ce qui n'est pas comparable : un éléphant avec un microbe. Même en France Macron est fini politiquement, car il n'est plus dans "l'air du temps". Pendant 40 ans, les démocraties occidentales se sont contentées de faire du misérabilisme, et les yeux doux en direction des plus pauvres, sans jamais régler le problème de la pauvreté d'ailleurs, malgré tous les "bons sentiments" exprimés par nos élites... en mots : "faites ce que je dis mais pas ce que je fais", et elles n'ont cessé de culpabiliser les classes moyennes du peu qu'elles avaient. Alors que c'est aux classes moyennes de prendre l'initiative sans qu'on lui dicte, de tendre la main vers les plus pauvres, et non pas les élites qui jouent à monter les pauvres contre les classes moyennes ( ce que fait aussi constamment Emmanuel Mousset), tout simplement pour les faire disparaître : trop râleuses, trop revendicatrices, trop dangereuses pour ses intérêts, il vaut mieux pour les élites avoir une population manipulable, parce que non éduquée et pauvre... qu'un peuple composé essentiellement d'une classe moyenne éduquée. Le défaut de notre classe moyenne en France c'est qu'elle est trop paresseuse, c'est qu'elle n'a pas le courage de défendre ses intérêts, c'est qu'elle ne voit pas que l'accueil des réfugiés et les salaires extravagants des grands patrons participent du même système néolibéral. "Nivelons tout vers le bas", tel est le mot d'ordre de l'oligarchie néolibérale. C'est aux classes moyennes de donner un dynamique et un coup de fouet à la société... Avec le vote Trump elles ont pour commencer, donné un bon coup de pied au cul à l'oligarchie, qui ne cesse pas de la manipuler depuis 40 ans : mais c'est seulement un premier pas salutaire, et il reste encore beaucoup de marches à gravir, pour se débarrasser de l'oligarchie. C'est-à-dire non pas s'en prendre physiquement à elle, mais la faire redescendre sur terre, lui faire mesurer le sens des réalités qu'elle a perdu en 40 ans d'excès, et d'enrichissement atteignant désormais des sommets astronomiques et inadmissibles, comme les milliards de la Silicon Valley, du GAFA, où les fonctionnaire lambdas doivent dormir dans leurs voitures car il ne peuvent pas se loger avec leurs salaires. Est-ce ce type de société que nous voulons en Europe ? Les Américains dans leur pays ont dit NON ! Le peuple américain a réagi dans le bon sens et c'est faire preuve de malhonnêteté intellectuelle que de continuer à qualifier son vote de "populiste", c'est lui faire injure, c'est faire injure à la souveraineté populaire... Emmanuel je me demande même si dans ta compromission idéologique profonde avec les intérêts de l'oligarchie, tu es encore un démocrate comme tu le prétends ?

"il est des exclus assistés/clients jouant les idiots utiles des dominants" : dites-moi Philippe, vous parlez de notre ami philosophe, là ?

5 commentaires:

  1. Erwan
    Non E.M. n'est pas un exclu mais il fait partie des professions « robotisables » relativement facilement et rapidement. Le e.learning est un mot qui ne fait pas sauter de joie tout le monde. Sur ce plan les enseignants conscients de l’enjeu se comportent en opposants. De nombreux documents sont en ligne sur le sujet.
    Beaucoup de professions vont subir une évolution démographique comparable à celle subie par les agriculteurs… pour au total avoir une minorité d’élus et une majorités de gueux/bouseux/rednecks plus moins assistés … avec des miettes de plus en plus petites si le nombre est trop important.

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  2. @ Erwan Blesbois
    Contrairement à ce que vous affirmez et, à l'heure où j'écris le tout dernier décompte électoral montre de Donald Trump a bien été majoritaire en voix et en grands électeurs, il devance Madame Clinton de 694 476 voix soit 306 grands électeurs contre 232.
    Ne soyez pas si modeste dans vos affirmations "je subodore que ton poulain Macron ne gagnera rien de rien". Macron est fini avant même d'avoir été une personnalité politique de poids hormis de la part de la caste médiatique. La complaisance de "l'Obs" pour Macron ne changera rien. Macron, combien de divisions ? Comme disait le petit père des peuples à propos du pape. Macron n'est qu'un petit Tony Blair sans parti travailliste, obsolète, même pas un "has been". Cet arriviste arrive avec 30 ans de retard.
    Autrement je partage de vos analyses sauf cette affirmation gratuite que la classe moyenne est paresseuse, elle a bien compris qu'après le monde du travail ce serait son tour d'être laminée par le néolibéralisme, une partie d'entre elle a basculé dans l'opposition au néolibéralisme et il n'y a qu'Emmanuel Mousset protégé par son statut de fonctionnaire pour ne pas s'en apercevoir par aveuglement volontaire. Tôt ou tard l'éducation, comme tous les services avait vocation, selon les libéraux, à être déréglementée et privatisée. Comme d'habitude ce sale travail aurait été fait par un gouvernement de "gauche".

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  3. Erwan, Jean Paul II a été l’un des fer de lance qui a fait s’effondrer l’Empire Soviétique.
    La Pologne en a été le laboratoire initial avec Solidarnosc et l’Empire communiste vermoulu s’affaissa sur lui-même.
    Concernant l’Orthodoxie renseignez-vous sur les penseurs de l’Eurasisme et sur leur influence non négligeable sur le Kremlin.
    Vous êtes trop centré sur la France protectorat de l’Empire Américain. Hélas pour notre vanité nous ne sommes plus la France d’avant 1914. Ce qui se passe en politique française est sans importance sur ce qui se passe dorénavant dans le monde.
    Même notre extrême droite n’est pas au niveau d’un Nigel Farage qui a le courage politique de se montrer en compagnie de Trump après avoir participé à certains de ses meetings dès celui du 24 août. Son alliée Thérésa May pour le Brexit … va en recueillir les fruits politiques.
    Tout un symbole… notre Président a eu 10 minutes de tel sans doute à sa demande express et MLP à que dalle. Coluche ironisait déjà sur la politique française en regardant le spectacle de la grenouille Mitterrand qui se la jouait.

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  4. Je voulais dire que la classe moyennes est paresseuse intellectuellement... elle se déchire notamment sur son lieu de travail, ce qui entraîne sur les plus fragiles de ses membres, des phénomènes comme le "burn out", elle est divisée, traversée par des clivages profonds voulus, exploités et exacerbés par la classe dominante. La classe moyenne n'a pas conscience de ses intérêts de classe, comme aurait pu le dire en son temps Marx du prolétariat, elle n'a pas conscience qu'il faut s'unir contre l'oligarchie qui l'opprime et souhaite la faire disparaître. Aux Etats-Unis il y a eu un sursaut de sa part, c'est un premier pas, un frémissement, mais c'est encore loin d'être le changement de paradigme nécessaire pour en finir avec l'oligarchie. Quant à notre ami philosophe il faut comprendre son engagement aux côtés de l'oligarchie, par son appartenance au lumpenprolétariat, comme l'appelait Marx, toujours ennemi de la révolution, du changement de paradigme, toujours ennemi des intérêts de classe du prolétariat hier, de la classe moyenne aujourd'hui, qui j'insiste sur ce point crucial, n'a pas conscience de son propre intérêt, je le pense par paresse et facilité.

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  5. Beaucoup de nos intellectuels européistes sont les dignes héritiers de ceux des Lumières. Ceux-ci, au nom de la modernisation de la société, ont soutenu des pouvoirs autoritaires, dans le cadre du "despotisme éclairé". Voltaire a cru trouver dans la Prusse une monarchie tolérante (alors que c'était sa situation en Allemagne qui l'imposait depuis le XVIIème siècle) et ne s'est pas exprimé sur la militarisation de la société. Quant à Diderot, son idole Catherine II est quand même celle qui a instauré le servage en Russie (qui n'existait que marginalement). Et les intellectuels de gauche n'ont rien eu contre la dictature du prolétariat durant des décennies. Le statut de l'intellectuel en France le dispense de toute éthique de responsabilité et de tout devoir de cohérence et d'explication de sa trajectoire (il serait vain de compter les anciens maos, trotskistes et autres qui se sont convertis à l'Europe et à la "République"). Leur surdité sélective et leur mépris envers les "petits bourgeois"(un terme qu'affectionne pour le vilipender, Emmanuel Mousset) est le résultat de l'éducation subie par nos "élites". Sans parler du "choix des pauvres" des chrétiens de gauche...
    Encore faut-il définir ce que représentent les "classes moyennes". Pour moi, ce sont ces Français qui travaillent et qui n'ont qu'une préoccupation : l'avenir matériel de leurs enfants, et tout faire pour leur laisser une société où ils puissent vivre et s'épanouir. Les classes moyennes n'ont pas le temps de battre le pavé pour des revendications égoïstes, elles tentent de survivre malgré les impôts et les taxes qui rognent leur pouvoir d'achat. C'est la France profonde, celle qui bosse et courbe l'échine sous le poids des contraintes administratives et fiscales. Voilà pourquoi je dis que les "classes moyennes" c'est le peuple ni plus ni moins et que le vote Trump n'est pas un vote populiste (le nom que l'oligarchie donne à un vote, quand le peuple vote mal) mais populaire... bien que certains se croyant arrivés (comme on dit) pensent qu'ils sont l'élite... erreur ! Sinon de toute façon il faut faire partie de l'ENA, de la franc maçonnerie, de la Haute Administration, pour en "être"... de l'oligarchie en France.

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