C'est vrai Philippe, hormis l'Europe
atlantiste idéologiquement depuis 1945, et les Etats-Unis je ne connais pas
grand chose... C'est à cette jeunesse là, des années 60, paradigme du monde où
nous vivons, existentiellement, mes camarades et moi, à laquelle je fais
constamment référence lorsque je parle de la génération du "baby boom",
par rapport à laquelle je m'inscris en faux ; alors que la plupart de mes
camarades font le choix de s'inscrire dans la continuité des valeurs de leurs
parents, sans réaliser qu'il en sont les "idiots utiles", et que ces
valeurs non seulement desservent leurs intérêts, mais probablement encore plus
celui de leurs enfants. Dans quel monde allons nous vivre si nous continuons
dans le déni de la volonté populaire, et la course folle au profit pour les
rares élus de la mondialisation ? Par ailleurs, je le reconnais humblement, je
n'ai pas votre culture politique, je l'avoue... j'ai quelques notions
philosophiques et en littérature que l'idéologie de l'apprentissage scolaire de
mon époque, c'est-à-dire l'idéologie de la chasses aux
"petits-bourgeois", et qui visiblement est encore bien pire
aujourd'hui, avec la destruction délibérée de l'apprentissage de la culture en
France, c'est-à-dire de ce qui fait lien entre les Français, pour permettre entre
autre de faire une place aux nouveaux arrivés, les migrants, naguère immigrés,
aujourd'hui réfugiés, mais pas seulement... qui d'emblée ne partagent pas notre
culture, et pis encore, dont on demande aux Français de longue date d'abandonner
leur héritage pour s'adapter à eux... j'ai quelques notions philosophiques et
en littérature donc, que idéologie de la chasse aux "petits
bourgeois" a bien voulu m'octroyer, mais c'est dérisoire je le concède. Vous
avez la chance intellectuelle Philippe d'avoir échappé à ce désastre
pédagogique de par votre génération, et je me demande comment vous pouvez
arriver encore à communiquer avec la jeunesse de notre époque, délibérément
décérébré par l'oligarchie, et fière de l'être pour ce qui la concerne. Personnellement
je suis en train de ma fâcher avec mes anciens amis, devant l'indigence de leur
réflexion sur l'état du monde, je veux dire notre "petit" monde sous
protectorat américain. Je sais que cela peut sembler monomaniaque chez moi, cette
fixation sur la génération du "baby boom" et mai 68, ou encore tous
les mouvements de la jeunesse de cette
époque aux Etats-Unis, et dans leur protectorat européen. C'est une vraie
monomanie chez moi, contrairement à Emmanuel Mousset qui feint seulement (je le
pense au fond), d'avoir une monomanie vis-à-vis de Macron. Emmanuel Mousset
joue un rôle, avec une fausse idole, qui lui sert de masque, mais dans quel but
? Je ne le sais pas encore... Enfin si j'ai ma petite idée, je pense
qu'Emmanuel utilise Macron pour identifier ses adversaires, et pour tel Zorro
(son modèle existentiel au fond), mieux les confondre quand le temps sera venu,
vous et moi, Philippe servons d'"idiots utiles" à cette
chasse, d'agents excitants de la fureur populaire. Il s'agira de calmer cette fureur populaire et de la remettre dans les bons rails de la servitude volontaire, quand le temps sera venu.
Le problème est que l'état d'esprit du
"peuple" recèle un fond de naïveté. Alors que dès que l'on monte un
peu dans la hiérarchie sociale, les éléments humains ont bien plus profité de
la vie, niveau argent, sexe et estime de soi notamment, et que ces éléments
humains savent très bien comment fonctionne chez tout le monde, la machinerie
humaine, toujours de la même façon pour tous.
Ce qui occasionne chez eux un grand regard
cynique sur l'existence et désabusé, là où le peuple joue toujours le rôle de puceau de l'existence et de ses plaisirs. Les élites constituées savent très bien que
si une nouvelle élite se formait, elle serait au fond aussi
"corrompue" existentiellement avec l'exercice du pouvoir, ils savent
aussi le danger que pourrait constituer une rupture avec l'ancienne élite, et
ils brandissent l'épouvantail du FN et de l'extrême-droite avec en ligne de
fond l'image paradigmatique d'Auschwitz, qui sert de tabou à ne pas franchir,
en utilisant les mêmes mots pour désigner le FN, que les mots qui furent
utilisés à l'encontre du nazisme : ce qu'on appelle le point Godwin, qui est souvent atteint lorsque l'on évoque le FN. Ils savent en outre très bien,
car la vie les a déniaisé plus que le "peuple", qu'il n'y a qu'une
seule nature humaine. Le "peuple" les admire, les envie, et finit par voir
en eux, des membres d'une autre nature qu'eux, et fantasme au fond l'existence de plusieurs
natures humaines différentes.
Au final la notion d'aristocratie est peut-être plus une invention du "peuple", une création du ressentiment au fond, que de
l'aristocratie elle-même qui se vit comme une classe épanouie et non envieuse.
Le peuple se laisse impressionner par la mise en scène de leur exercice du
pouvoir, qui repose toujours sur les mêmes rouages : sexe, argent et estime
de soi. C'est évidemment rageant de ne pas en être...
Vous avez raison Philippe, sur cette terre, avec la raréfaction des
ressources naturelles et du travail, ce sera toujours une élite, certainement
de plus en plus réduite qui profitera des bienfaits de la vie, quand la masse
sera soumise à la servitude volontaire, on n'y peut rien, c'est comme ça. Ceux
chez qui de "faux scrupules" ont empêché d'accéder à des positions
dominantes, n'ont qu'à s'en prendre qu'à eux-mêmes ! Emmanuel est un veilleur de
cet ordre établi, veillant à ce que ne se reproduisent pas de ruptures brutales,
susceptibles de conduire finalement toujours à des génocides, qui sont dans l'Histoire
de plus en plus meurtriers. Si Emmanuel est un veilleur, mais qu'il ne profite
pas de tous les plaisirs qui sont liés à l'exercice du pouvoir, alors on peut
vraiment qualifier Emmanuel, d'"idiot utile" de cette caste.
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