mercredi 30 novembre 2016

Un repas suffira-t-il à réconcilier tout ce que compte de discordes, le PS ?


Emmanuel Mousset dit que c'est un repas dans un cadre solennel qui aurait réussi à désamorcer le conflit à la tète de l'exécutif, entre le chef de l'Etat et son premier ministre. Mais c'est un leurre. Moi je dis serment d'ivrognes... à la première occasion en réalité, ces deux là qui ne se font plus confiance, se chamailleront à nouveau. Non il n'y a plus rien à sauver, le bateau prend l'eau de toute part, et la source du mal remonte à 1983, lorsque la gauche a trahi ses idéaux initiaux pour se rallier à l'idéologie libérale, semant la confusion au sein même de ses rangs. Le message de la gauche socialiste est devenu à ce moment là inaudible pour ses électeurs, mais plus grave encore parmi ses cadres dirigeants. Depuis le fossé ne cesse de se creuser entre les différentes sensibilités de la gauche et du PS, jusqu'à atteindre aujourd'hui un point de non retour. Et ce n'est pas un simple repas à l'Elysée, dérisoire tentative de réconciliation, qui apaisera ou résoudra le problème. On avait cru avec Lionel Jospin, à la "gauche plurielle", en ce temps là, le premier ministre et son gouvernement étaient encore crédibles, le concept même de "gauche plurielle" avait du charme, on avait envie d'y adhérer. Il était représenté par des hommes, mais aussi par beaucoup de femmes, ce qui lui donnait une supériorité morale et spirituelle, sur les gouvernements de droite essentiellement composés d'hommes. Quand il y avait des femmes, à droite, elles étaient là pour servir de faire valoir, et faisaient en réalité office de potiches comme les fameuses "jupettes", du gouvernement Juppé. Mais aujourd'hui le PS ne donne plus envie de rien, le spectacle de son incurie, engendre au mieux un vague sentiment de pitié, et pour la France et son peuple, on redoute un genre de catastrophe diffuse. Tout le monde croise les doigts et se dit, "pourvu qu'il n'y ait pas un nouvel attentat", qui abîmerait encore un peu plus la cohésion nationale. Le gouvernement de Manuel Valls, placé sous l'autorité de François Hollande, n'a désormais plus totalement la maîtrise de son destin, et dépend dans une large mesure, des circonstances extérieures pour assurer sa cohésion en son sein, et sa crédibilité aux yeux de l'opinion publique. Aujourd'hui on assiste au contre coup à la tête de l'exécutif, de toute la tension accumulée pendant plus de quatre ans d'exercice du pouvoir, exercice qui ne fut pas de tout repos, rendu ardu par les chiffres du chômage, le déchirement encore accru du tissu social, et les attentats.
Fillon compte résoudre le problème par la méthode brutale : une cure d'austérité qui ne va faire qu'amplifier les antagonismes profonds de la société française, en augmentant les inégalités, en rendant encore un peu plus pauvres, les pauvres et les classes moyennes. En rendant encore un peu plus riches, les déjà privilégiés du système, mais qui en réclament toujours plus au nom de la compétitivité. En excluant de toute vie sociale et professionnelle, un nombre toujours grandissant de Français, ou au mieux, les remettant sur les rails de la vie active, mais dans des conditions non épanouissantes, de quasi esclavage social et professionnel : ce n'est pas comme cela que l'on apaisera la société française, qui en a pourtant grand besoin. 
Il faut bien voir que le libéralisme fut toujours un moteur brutal d'accroissement des inégalités, et qu'il fut toujours tempéré par des logiques de grands travaux et de redistribution sociale keynésiennes, ce dernier modèle est aujourd'hui en panne, particulièrement en France. Tout le monde l'appelle de ses vœux, au moins aux Etats-Unis, pour qu'il fasse tâche d'huile sur l'ensemble des autres pays occidentaux, mais rien n'est encore acquis outre-Atlantique. Peut-on faire confiance à ce "clown", tel que le définit Robert de Niro ?
Pour revenir à notre sujet, d'une certaine façon, Manuel Valls a pété un plomb, c'est le contre coup de l'exercice du pouvoir dans des conditions très difficiles. Il doit se rendre compte avec le peu de recul d'un dérisoire repas plus ou moins officiel, de la taille de sa boulette, qui n'est pas petite.
Le cosmopolitisme est-il en mesure de sauver la France aujourd'hui ? Il s'agit d'une idéologie à ne pas confondre avec la mondialisation. Alors que le cosmopolitisme a quelque chose de spirituel, la mondialisation est plus de l'ordre du matérialisme. La question est : est-ce le matérialisme ou le travail de l'esprit qui nous sauvera ? comme Emmanuel Mousset je penche pour les forces de l'esprit, mais je mets un bémol à l'idéologie du cosmopolitisme.
A Emmanuel Mousset, je dis : "Tu es un "cosmopolite" de pacotille qui n'a jamais mis les pieds hors de chez lui, sauf pour aller aux Etats-Unis, ou en Afrique corriger des copies du Bac, au cours d'un voyage mémorable qui nous fut relaté sur ce blog".
Le cosmopolitisme ne se décrète pas, il s'éprouve. Tout le monde connaît le peuple qui peut se prévaloir du cosmopolitisme structurellement et non de façon contingente. Cela indique-t-il une soumission à l'idéologie dominante de ce peuple, ou bien Emmanuel Mousset est-il encore un peu de "chez nous", ou bien encore l'avons-nous totalement perdu ? Pour information ma fille aînée est une représentante de ce peuple cosmopolite que moi aussi j'admire. Elle est une "élue" au sens spirituel de ce peuple, et elle en a des traits caractéristiques de l'élection, déjà ! Alors qu'elle est encore très jeune. Mais sans tomber dans l'adoration et le fanatisme pour "eux", dont ils sont finalement les premières victimes.
La question existentielle qu'il faut se poser est : faut-il valider inconditionnellement cette spiritualité de l'élection, exacerbé par la blessure infligée par la Shoah, mais qui reste un événement relatif finalement et ne sera jamais de l'ordre de l'absolu (sauf si l'on est un croyant, car l'absolu est de l'ordre du sacré) ? Car méfions-nous de l'absolu, qui n'existe pas en ce bas monde, et engendre toujours des crimes en son nom. Ou bien faut il garder par devers soi un esprit critique et de scepticisme vis à vis de cette spiritualité de l'élection, pour leur propre bien à "eux". Tout le monde sait qu'Emmanuel Mousset a eu son concours de professeur de philosophie, en raison de cette dévotion, non empreinte du moindre esprit critique ni de scepticisme.
Quand comprendra-t-il que cette spiritualité de l'élection se retourne désormais contre "eux", car elle les rend exposés, et donc vulnérable aux attaques. Ce qu'a génialement compris, je pense, un Zemmour. Ne l'oublie pas Emmanuel Mousset, "la laideur conserve"...


1 commentaire:

  1. Je m'honore de n'être pas un "touriste". Le cosmopolitisme, c'est dans la tête.

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