Emmanuel Mousset dit que c'est un
repas dans un cadre solennel qui aurait réussi à désamorcer le conflit à la tète
de l'exécutif, entre le chef de l'Etat et son premier ministre. Mais c'est un
leurre. Moi je dis serment d'ivrognes... à la première occasion en réalité, ces deux là qui
ne se font plus confiance, se chamailleront à nouveau. Non il n'y a plus rien à
sauver, le bateau prend l'eau de toute part, et la source du mal remonte à
1983, lorsque la gauche a trahi ses idéaux initiaux pour se rallier à l'idéologie
libérale, semant la confusion au sein même de ses rangs. Le message de la
gauche socialiste est devenu à ce moment là inaudible pour ses électeurs, mais
plus grave encore parmi ses cadres dirigeants. Depuis le fossé ne cesse de se
creuser entre les différentes sensibilités de la gauche et du PS, jusqu'à atteindre aujourd'hui
un point de non retour. Et ce n'est pas un simple repas à l'Elysée, dérisoire
tentative de réconciliation, qui apaisera ou résoudra le problème. On avait cru
avec Lionel Jospin, à la "gauche plurielle", en ce temps là, le
premier ministre et son gouvernement étaient encore crédibles, le concept même
de "gauche plurielle" avait du charme, on avait envie d'y adhérer. Il
était représenté par des hommes, mais aussi par beaucoup de femmes, ce qui lui
donnait une supériorité morale et spirituelle, sur les gouvernements de droite essentiellement
composés d'hommes. Quand il y avait des femmes, à droite, elles étaient là pour
servir de faire valoir, et faisaient en réalité office de potiches comme les
fameuses "jupettes", du gouvernement Juppé. Mais aujourd'hui le PS ne donne plus envie de
rien, le spectacle de son incurie, engendre au mieux un vague sentiment de pitié, et pour la France
et son peuple, on redoute un genre de catastrophe diffuse. Tout le monde croise
les doigts et se dit, "pourvu qu'il n'y ait pas un nouvel attentat",
qui abîmerait encore un peu plus la cohésion nationale. Le gouvernement de Manuel
Valls, placé sous l'autorité de François Hollande, n'a désormais plus
totalement la maîtrise de son destin, et dépend dans une large mesure, des
circonstances extérieures pour assurer sa cohésion en son sein, et sa
crédibilité aux yeux de l'opinion publique. Aujourd'hui on assiste au contre coup
à la tête de l'exécutif, de toute la tension accumulée pendant plus de quatre
ans d'exercice du pouvoir, exercice qui ne fut pas de tout repos, rendu ardu
par les chiffres du chômage, le déchirement encore accru du tissu social, et
les attentats.
Fillon compte résoudre le
problème par la méthode brutale : une cure d'austérité qui ne va faire
qu'amplifier les antagonismes profonds de la société française, en augmentant
les inégalités, en rendant encore un peu plus pauvres, les pauvres et les
classes moyennes. En rendant encore un peu plus riches, les déjà privilégiés du
système, mais qui en réclament toujours plus au nom de la compétitivité. En excluant de toute vie sociale et professionnelle, un nombre toujours grandissant de Français, ou au mieux, les remettant sur les rails de la vie active, mais dans des conditions non épanouissantes, de quasi esclavage social et professionnel : ce n'est pas comme cela que l'on apaisera la société française, qui en a pourtant grand besoin.
Il
faut bien voir que le libéralisme fut toujours un moteur brutal d'accroissement
des inégalités, et qu'il fut toujours tempéré par des logiques de grands
travaux et de redistribution sociale keynésiennes, ce dernier modèle est
aujourd'hui en panne, particulièrement en France. Tout le monde l'appelle de
ses vœux, au moins aux Etats-Unis, pour qu'il fasse tâche d'huile sur l'ensemble
des autres pays occidentaux, mais rien n'est encore acquis outre-Atlantique. Peut-on faire confiance à ce "clown", tel que le définit Robert de Niro ?
Pour revenir à notre sujet, d'une
certaine façon, Manuel Valls a pété un plomb, c'est le contre coup de l'exercice du pouvoir dans des conditions très difficiles. Il doit se rendre compte avec le
peu de recul d'un dérisoire repas plus ou moins officiel, de la taille de sa
boulette, qui n'est pas petite.
Le cosmopolitisme est-il en mesure de sauver la France
aujourd'hui ? Il s'agit d'une idéologie à ne pas confondre avec la
mondialisation. Alors que le cosmopolitisme a quelque chose de spirituel, la
mondialisation est plus de l'ordre du matérialisme. La question est : est-ce le
matérialisme ou le travail de l'esprit qui nous sauvera ? comme Emmanuel
Mousset je penche pour les forces de l'esprit, mais je mets un bémol à l'idéologie
du cosmopolitisme.
A Emmanuel Mousset, je dis : "Tu es un
"cosmopolite" de pacotille qui n'a jamais mis les pieds hors de chez
lui, sauf pour aller aux Etats-Unis, ou en Afrique corriger des copies du Bac,
au cours d'un voyage mémorable qui nous fut relaté sur ce blog".
Le cosmopolitisme ne se décrète pas, il s'éprouve. Tout le
monde connaît le peuple qui peut se prévaloir du cosmopolitisme
structurellement et non de façon contingente. Cela indique-t-il une soumission
à l'idéologie dominante de ce peuple, ou bien Emmanuel Mousset est-il encore un
peu de "chez nous", ou bien encore l'avons-nous totalement perdu ?
Pour information ma fille aînée est une représentante de ce peuple cosmopolite
que moi aussi j'admire. Elle est une "élue" au sens spirituel de ce peuple, et
elle en a des traits caractéristiques de l'élection, déjà ! Alors qu'elle est
encore très jeune. Mais sans tomber dans l'adoration et le fanatisme pour "eux",
dont ils sont finalement les premières victimes.
La question existentielle qu'il
faut se poser est : faut-il valider inconditionnellement cette spiritualité de
l'élection, exacerbé par la blessure infligée par la Shoah, mais qui reste un événement relatif finalement et ne sera jamais de l'ordre de l'absolu (sauf si l'on est un croyant, car l'absolu est de l'ordre du sacré) ? Car méfions-nous de l'absolu, qui n'existe pas en
ce bas monde, et engendre toujours des crimes en son nom. Ou bien faut il garder par
devers soi un esprit critique et de scepticisme vis à vis de cette spiritualité
de l'élection, pour leur propre bien à "eux". Tout le monde sait
qu'Emmanuel Mousset a eu son concours de professeur de philosophie, en raison
de cette dévotion, non empreinte du moindre esprit critique ni de scepticisme.
Quand comprendra-t-il que cette spiritualité de l'élection se retourne désormais contre "eux", car elle les rend exposés, et donc vulnérable aux attaques. Ce qu'a génialement compris, je pense, un Zemmour. Ne l'oublie pas Emmanuel Mousset, "la laideur conserve"...
Quand comprendra-t-il que cette spiritualité de l'élection se retourne désormais contre "eux", car elle les rend exposés, et donc vulnérable aux attaques. Ce qu'a génialement compris, je pense, un Zemmour. Ne l'oublie pas Emmanuel Mousset, "la laideur conserve"...
Je m'honore de n'être pas un "touriste". Le cosmopolitisme, c'est dans la tête.
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