dimanche 20 novembre 2016

L'accès à la spiritualité ne se définit-elle pas comme une exigence de morale, à la base ?


Emmanuel Mousset me dit que Blaise Pascal s'adressait aux grands seigneurs, aux libertins et aux joueurs, et il me fait le reproche de mettre la morale au dessus de la spiritualité...
Et en quoi les grands seigneurs, les libertins et les joueurs seraient-ils plus importants que les enfants ? Parce que ce sont les gens que tu admires au fond, dont faisait partie Chédin, qui lui-même se définissait comme un jouisseur, comme un libertin au fond ; c'est-à-dire la caste des gens qui ont fait mai 68. Fait inédit dans l'histoire de l'humanité, une génération s'est construite en exploitant et manipulant celle de leurs enfants en fait, selon le schéma du serpent "je te séduis, tu m'aimes, je te détruis".
Effectivement voilà la vérité : la génération des baby boomers, a en réalité détruit spirituellement celle des bobos, qui en réalité n'a strictement rien créé spirituellement, se contentant d'une pâle copie caricaturale, de ce que créèrent leurs parents, gâtés par les circonstances historiques. Mai 68 sera jugé par le tribunal de l'histoire pour ça, et les soixante-huitards certainement échapperont au jugement car ils seront morts. Mais je ne désespère pas qu'à terme, la vérité et la justice triomphent pour rendre aux enfants, la partie la plus importante de l'humanité, la possibilité d'un monde rendu viable moralement, afin de garantir l'avenir d'une spiritualité.
N'oublie pas que je suis un obscur petit instit et toi un prestigieux prof de philo, il y a effectivement désormais une différence de classe entre nous deux.
J'oppose la conscience à la spiritualité dont Emmanuel Mousset se réclame, et je lui préfère la conscience, telle que définie par Jean-Jacques Rousseau.
Une fois encore tu t'échines contre la morale et tu défends un état d'esprit ultralibéral, sans même te soucier une seconde de toutes les victimes qu'engendre un tel système. Qu'importe pourvu qu'il y ait de la spiritualité et plus du tout de morale. Par essence tu es dans le camp des privilégiés, par une sorte de ruse, puisqu'au départ tu n'y étais pas destiné par ta naissance dans un milieu défavorisé. Mais le hasard et les circonstances t'ont porté au pinacle, et désormais tu ne fais que défendre les intérêts de ta caste en culpabilisant ceux qui éprouvent du ressentiment d'en être exclu (ceux qui votent FN ou Trump, notamment). Ne faudrait-il pas réfléchir à un monde où la majorité des hommes appartiendraient à cette élite spirituelle que tu appelles de tes vœux ? Et où ils seraient en mesure par la force qu'ils représenteraient, de tendre la main aux plus fragiles. Mais non ton attitude est toujours toute de raideur et de mépris pour les victimes, parce que toi-même par le hasard, je le répète, tu est un gagnant. Tu ne trouves pas tout cela profondément dégueulasse, tu ne culpabilises pas une seconde ? Mon ressentiment m'autorise même à te dire que je ne suis pas jaloux de toi, la caste oligarchique au triomphe de laquelle tu participes, va bientôt s'effondrer, sous les coups de boutoir de la fureur populaire, d'une façon ou d'une autre. Donc la postérité retiendra que tu fus dans le camp des perdants, et elle jettera le souvenir de ton existence dans les oubliettes de l'histoire, dans la fosse commune.
La logique de la société actuelle, dans le monde du travail et jusque dans l'éducation des enfants puis des ados, c'est "sabrons, sabrons, dieu reconnaîtra les siens !" Non Emmanuel, le peuple va dire stop ! Nous allons certainement vers la ruine et le chaos, mais il ne faut pas désespérer d'une reconstruction postérieure. Tout ce que l'Histoire retiendra dans cette affaire, c'est que la génération de mai 68 aura construit un monde sans morale non viable pour leurs enfants, notamment bobos, qui ne se rendent pas compte qu'en adhérant aux valeurs de leurs parents, ils causent leur propre destruction psychique. 
On retiendra que des petits malins tels qu'Emmanuel Mousset, surent tirer leur épingle du jeu, mais tout cela est anecdotique. Comme il ne faut pas désespérer que la vérité et la justice ne finissent par l'emporter : les tenants de l'idéologie de mai 68 passeront devant le tribunal de l'Histoire, au même titre que les nazis y passèrent, de façon sans doute moins spectaculaire, et sans doute pas de leur vivant, mais ils y passeront.




2 commentaires:

  1. Ne fais pas ta victime, ne me maudis pas en me reléguant dans une fausse élite. Je sais que tout ça est bien porté aujourd'hui, mais pas chez moi. Mais après tout, ce n'est pas désagréable d'être le personnage principal d'un mauvais roman.
    "Tu quitteras ton père et ta mère etc.", dit l'Ancien Testament. Toi, tu n'as rien quitté du tout. D'où the big problem ...

    RépondreSupprimer
  2. The big problem comme tu dis, c'est celui globalement de la société dans son ensemble, et je suis plutôt mieux loti que la plupart des gens de ma génération, je n'ai pas à me plaindre, objectivement.
    The big problem comme tu dis, c'est que Marine Le Pen risque bien d'arriver au second tour haut la main, et pourquoi pas, coup de théâtre, présidente de la République.
    C'est pas moi le problème, le problème c'est la génération que tu adules. Mais tu prendras conscience de tout ça tôt ou tard.
    Je rêve, mais je crois entendre mon père qui m'a toujours fait comprendre que j'étais le "problème" de la famille, et implicitement qu'il aurait mieux valu m'éliminer physiquement. Tant que tu n'auras pas compris la violence physique de mon père à mon égard tu n'auras rien compris. Et non je ne me suiciderais pas pour faire plaisir aux gens qui se croient acteurs ou adultes dans une société qui déraille profondément. Voilà c'est dit...

    RépondreSupprimer